Peut-on retrouver
le bonheur après un
congédiement, un accident
d'automobile ou un accident de
travail ?
En 24 ans de pratique comme
représentante du cabinet Millen
Millen Inc. avocats et CRHA j’ai
dû faire face à plusieurs
personnes en détresse. Nous
recevons toujours à nos bureaux
des gens qui vivent une période
très difficile dans leur vie
soit parce qu’ils viennent
d’être congédiés, ou qu’ils ont
eu un accident d’automobile ou
un accident de travail.
Lorsque ces gens se présentent à
notre bureau ils sont souvent en
état de crise et ce, pour les
raisons suivantes :
Prenons le cas d’un
congédiement, lorsqu’il y a
une perte d’emploi cela est très
douloureux pour l’employé (e).
C’est un traumatisme violent.
Ces gens vivent un choc, c’est
un peu comme s’ils perdaient
leur identité. Le travail d’une
personne c’est un peu comme sa
colonne vertébrale. Les
travailleurs n’ont plus
d’interactions avec les gens et
ils ne peuvent plus développer
leurs compétences et ce, jusqu’à
temps qu’ils se trouvent un
autre emploi. Ils n’ont plus le
sens de la valorisation, donc
pour eux c’est comme si tout
s’écroulait. Le congédiement
c’est un deuil à surmonter et
pour lequel l’employé (e) doit
faire face (au choc, au déni, à
la colère, à la tristesse et à
l’acceptation).
Le deuil est différent d’une
personne à l’autre, il ne se vit
pas de la même façon et son
temps de guérison n’est pas le
même pour chaque personne. Il
faut seulement que la personne
concernée s’accorde du temps et
accepte de vivre ce deuil et ne
pas se culpabiliser.
Il y a une phase difficile à
traverser lors du congédiement,
c’est la baisse du revenu qui
affecte l’employé (e) ou s’il y
a lieu sa famille et qui dans la
majorité des cas affecte le
couple. La perte d’argent est
toujours un facteur très
stressant.
Après avoir rencontré des
anciens employé (es) qui avaient
été congédiés et qui étaient
déjà venus nous rencontrer à
notre bureau et après discussion
avec eux, la majorité s’étaient
retrouvé un nouvel emploi et ils
étaient très heureux et ce
changement d’emploi leur
apportait de nouveaux défis et
la plupart m’ont dit que
finalement c’était pour le
mieux. Ils étaient pour la
plupart plus heureux
qu’auparavant.
En ce qui a
trait à un accident
d’automobile ou un accident de
travail, le physique et le
psychique est souvent grandement
affecté chez les accidentés. Il
y a un certain nombre de
personnes qui restent avec des
séquelles temporaires ou
permanentes soit au niveau
physique et/ou psychique. Les
gens qui restent avec des
séquelles permanentes vivent
souvent avec de la douleur
chronique et doivent prendre de
la médication qui parfois
nécessite une certaine
adaptation car ce n’est pas tous
les médicaments qui conviennent
à l’accidenté, c’est ce que l’on
appelle du cas par cas et ils
doivent en essayer parfois
plusieurs jusqu’à temps qu’ils
tombent sur celui qui leur
convient. Il arrive dans bien
des cas que la personne prenne
du poids à cause de
l’antidépresseur, ce qui n’est
pas facile autant pour l’homme
que la femme. Mais le mieux est
de se soigner et de tenter
d’ajouter l’exercice à notre
quotidien pour notre santé
mentale et pour notre poids.
Très
souvent les accidentés doivent
avoir recours à cause de leurs
blessures ou de leurs douleurs à
des traitements appropriés à
leur cas, tels que la
physiothérapie, l’ergothérapie,
l’acupuncture, l’ostéopathie, la
kinésiologie, la psychologie et
parfois jusqu’à la psychiatrie.
Des séances de psychologie sont
souvent nécessaires soit pour
travailler sur la douleur, la
dépression suite à un accident,
la relation de couple qui s’est
dégradée soit suite à une baisse
de revenu ou suite à l’état du
conjoint qui va mal depuis
l’accident, sur l’agressivité ou
même sur des pensées
suicidaires. Également plusieurs
consultent suite à un choc post
traumatique suite à un accident,
exemple : choc suite à un
accident d’automobile donc ne
plus être capable de reprendre
la route ou ne plus vouloir
conduire soit lorsqu’il neige ou
pleut abondamment. Il y a aussi
l’exemple d’un employé qui
aurait vu son bras rester coincé
dans une machine.
Les
accidentés qui restent avec de
la douleur chronique peuvent
avoir accès à la clinique de la
douleur chronique qui est là
pour la gestion de la douleur.
Je vous réfère donc à
l’association québécoise de la
douleur chronique AQDC pour bien
comprendre leur mission
d’améliorer la condition et de
réduire l’isolement des
personnes atteintes de douleur
chronique au Québec.
Après avoir interviewé des
accidentés de la route ou du
travail, voici leurs
commentaires :
Monsieur X me dit que cela à été
très long avant de retrouver le
bonheur après son accident de
travail car les démarches sont
très longues au niveau
juridique. Durant lesdites
démarches Monsieur X a vécu du
stress, des moments de colère à
cause de la baisse de revenu et
de sa condition physique et
psychique et de sa douleur. Il a
dû aller voir des spécialistes
pour obtenir des expertises
médicales. Le stress d’être
confronté à la justice était un
atout très négatif dans son cas.
De plus, il a fait une
dépression et il avait des idées
noires. Il a dû aller consulter
une psychologue. Il avait de la
difficulté à dormir. Finalement,
Monsieur X a gagné sa cause et
cela était très valorisant dans
son cas après toutes ces années.
Le plus difficile pour lui c’est
qu’il m’a confié que c’est très
difficile de retrouver une vie
normale après un accident du
travail. Par contre, il m’a dit
qu’avec les années, oui tu peux
retrouver le bonheur et ce qu’il
l’aide énormément c’est d’être
entouré de ses petits-enfants et
de pouvoir les voir vieillir.
Par contre, il ne pourra jamais
rattraper les années qu’il a
perdues. Mais pour être heureux,
il faut s’attacher au petit
bonheur comme voir grandir ses
petits- enfants et les prendre
dans ses bras.
Monsieur Y a été victime d’un
accident de travail. Il a tombé
de plusieurs pieds en bas d’une
échelle et a dû se faire amputer
sa jambe gauche. Celui-ci a eu
et a toujours le syndrome du
membre fantôme suite à son
amputation. De plus il vit avec
une douleur chronique. Il a dû
aller consulter psychologue et
psychiatre. Celui-ci m’explique
avoir perdu confiance en la
CNESST et se sentir très isolé.
Il est aux prises avec un choc
post-traumatique, il n’est plus
capable ou presque d’aller dans
les hôpitaux depuis son
amputation car cela lui rappelle
de trop mauvais souvenirs. Lors
de mon interview, selon ce qu’il
me dit clairement, il ne
retrouvera jamais le bonheur
qu’il avait avant l’événement,
sauf ce qui le tient en vie
c’est de voir ses petits-enfants
cela lui donne un moment de
bonheur lorsqu’ils les voient.
Madame X a eu un accident de
voiture à l’âge de 23 ans. Alors
qu’elle conduisait son véhicule
et qu’il tombait une bonne
quantité de neige et qu’elle se
dirigeait en direction de la
maison, elle a perdu le contrôle
de son véhicule à cause d’une
accumulation de neige et elle a
fait un face à face. Son
véhicule a été déclaré perte
totale. Elle a été transportée
d’urgence à l’hôpital et les
diagnostics qui ont été émis
sont fracture de la hanche
droite et fracture du genou
gauche. Elle a été hospitalisée
quelques jours et a dû faire de
la physiothérapie. Celle-ci a dû
aller consulter un psychologue
car elle a eu un choc
post-traumatique suite à
l’accident d’automobile. Elle a
toujours de la difficulté à
conduire lorsqu’il neige,
lorsqu’elle est sur une route
qui rencontre les autres
véhicules ainsi que lorsqu’elle
est passagère dans un véhicule.
Elle se met à crier et à se
fermer les yeux lorsqu’elle est
passagère. Elle me dit avoir
retrouvé le bonheur malgré
l’accident. Elle appréciait la
vie avant mais depuis cet
accident elle apprécie toutes
les petites choses de la vie. Ce
qui l’a touché énormément, c’est
le fait que tous ses ami(es)
sont venus la voir à l’hôpital
et elle a réalisé que lorsque tu
aides des gens et que tu as des
bons ami(es) ils sont là pour
toi lorsque tu en as besoin.
Avant l’accident elle avait des
projets qu’elle voulait
réaliser, mais maintenant elle
fonce et elle réalise le tout.
Donc, il est possible de
retrouver le bonheur en s’aidant
soi-même et en mettant les
choses de notre côté et de
foncer dans la vie.
P.S. :
Veuillez prendre note que les
témoignages ne sont pas fictifs,
j’ai pris le temps de bien
discuter avec chaque personne.
21 janvier 2019
Marie-Hélène Millen
CRHA & directrice de la gestion
des dossiers
Travail et invalidité
Millen Millen inc.
http://millenmillen.com/
|