L’usurpateur
Attentat contre le Premier
ministre
Une version édulcorée
et lourdement tronquée de ce texte fut publiée dans LeDroit
( http://www.cyberpresse.ca/droit/
) du 20 avril 2004
Une version
plus respectueuse de l'original a paru dans
LeSoleil
( http://www.cyberpresse.ca/soleil/
) du 6 mai suivant
« Tandis
qu’toi…
Tu
pars comm’ t’es jamais v’nu.
Un p’tit coup d’gomme,
Si t’es un homme,
Personn’
n’en a rien su. »
Léo Ferré, La
Maffia
Dans
la biographie du premier ministre du Québec publiée dans les
pages du site cybernéen de Radio-Canada, nous pouvons lire une déclaration
de M. John James Charest (c’est son nom véritable comme chacun
sait) qui « synthétise » fort bien la doxa
politique l’individu :
« Peu importe ce que je ferai dans
ma carrière politique, si je ne peux donner le Canada à mes
enfants, j’aurai failli à la tâche. » (Décembre
1998, in : http://www.radio-canada.ca/util/urlJs.html?/nouvelles/elections/qc2003/biocharest/
Plus
qu’une allégeance fédéraliste (ce qui était parfaitement
connu des citoyens, il est vrai, avant l’élection du parti
libéral il y a un an), cette position idéologique signifie
d’emblée, clairement et hors de tout doute que les intérêts
du Canada conservent aux yeux de M. Charest absolue priorité sur
ceux du Québec. En termes concis, l’idée pourrait se formuler
comme suit :
« L’État, c’est Ottawa ! Moi, j’administre une provincia… »*
Ce
qui en toute logique signifie, en cas de litige (et qui pourrait
affirmer qu’ils ne sont pas d’ores et déjà nombreux,
structurels, chroniques et fondamentaux ces contentieux entre les
deux États gigognes ?), que le Premier ministre actuel du Québec
s’accorde d’office, sciemment et unilatéralement – si nécessaire
ou approprié en vertu de son unique entendement – le mandat de
désavouer ou de s’inscrire en faux contre ce qu’il représente
lui-même, en sa personne, dans sa fonction de chef d’État.
Par
voie de conséquence et par définition, citoyen Charest, vous
attentez constitutivement, et en permanence, à votre fonction.
Il
s’ensuit, monsieur le Premier ministre, que je ne puis plus à
titre de citoyen québécois vous reconnaître comme dépositaire
du destin de la nation dont je suis l’un des fils.
M.
le Premier ministre, vous êtes un usurpateur.
Jean-Luc
Gouin
LePeregrin@yahoo.ca
Capitale
nationale, 24 avril 2004
*
« Province », du latin provincia :
« Dans l’Antiquité, pays ou territoire conquis
par Rome hors de l’Italie et gouverné selon les lois
romaines. »
Note
: En guise de complément réflexif : « Le Principe de
Peter John », de Mme Hélène Pisier ( www.ledevoir.com/dossiers/304/51308.html?304
), et « D’un James à l’autre » de Mme Laure
Gardenelle
http://www.vigile.net/ds-actu/docs4/4-7.html#tllg