Monsieur 50 a déjà fait mieux!
Depuis le dévoilement des dessous pas très propres de l'« affaire »
des commandites, les grandes sociétés hésiteraient-elles à
recourir aux services des agences de publicité? Il faut le croire,
du moins à en juger par la dernière trouvaille de Labatt pour
faire mousser la vente de ses produits. Imaginez : de la
cervoise au rabais pour les poulets! Pas
trop « fûté », le gros brasseur! Du travail
d'amateur…
Heureusement que nous avons la bière au Québec pour nous
divertir ou nous changer les idées! Après Garou
l'Ancien qui cède ses cuves à Sleeman
l'Ontarien, voilà Monsieur
50 qui « mouille la patte » aux représentants de
l'ordre. Serais-je un brin jaloux, moi, le sans-uniforme qui doit
payer le gros prix pour étancher sa soif déjà estivale? Mets-en!
Bof! vaut mieux en rire! Quand on y regarde de plus près, le
nez collé sur l'étiquette, voici le message qui apparaît en
filigrane, en lettres grasses fortement pattées : « Avec
une grosse Bleue flat,
fini le gros beu plate!» Or, un tel monument de subtilité –
indigne des fientes de pigeon – ne peut que nous faire regretter
les perles de culture québécoise savamment élaborées par le
sieur Jacques Bouchard, grand publicitaire devant Bacchus.
C'est
Bouchard qui, il y a plus de trente ans, nous avait pondu des
slogans accrocheurs comme : « La 50, y'a rien qui la
batte!», « Lui, y connaît ça!», « L'étiquette,
Olivier!», etc.
Grâce
à son p'tit coup de génie, Labatt fait un bond de cinquante ans…
en arrière! Ouais! il fut un temps où l'on soudoyait les
policiers. Mais est-ce là raison suffisante pour essayer
aujourd'hui de les « saouldoyer »?
BVGPO…
« Caisse » à dire?
Je
n'ai qu'à fermer les yeux pour voir distinctement une BVGPO (bonne
vieille grosse police ordinaire) entrer avec fracas dans la petite
épicerie familiale
du quartier en aboyant : « Y'a-tu d'la bière icitte?»
Ah! nostalgie, quand tu nous tiens!
Jean-Paul
Lanouette
jplanouette@sympatico.ca