Clé de Sol…
Vous êtes-vous jamais demandé
comment le très regretté Marc Favreau, magicien des mots dont on sait
l'incommensurable portée du verbe et la hauteur stratosphérique des
envolées, avait bien pu se retrouver avec, pour nom d'artiste, une note
de musique aussi terre-à-terre que SOL? Moi, en tout cas, j'avoue
que la chose m'a longtemps turlupiné.
Jusqu'à ce qu'un jour… eurêka!… l'illumination me frappe de plein fouet!
Ouais! croyez-le ou non, je pense bien avoir trouvé la « clé de Sol »,
je veux dire la réponse à cette question quasi existentielle qu'est
l'origine, ou plutôt l'explication du nom de notre cher Sol!
C'est en 1958, rappelons-le,
à La Boîte à surprises de Radio-Canada, que Sol
a amorcé sa « carrière » de clown en faisant la paire – et le pitre –
non point avec Gobelet le futé (Luc Durand), ni avec ce bien
« enveloppé » et très éphémère Bouton (Yvon Dufour), mais avec
l'ineffable Bim (Louis De Santis). Or, ce cher Bim, dont le nom
était encore plus étrange que celui de son comparse et ne correspondait
strictement à rien, ce cher Bim, donc, m'a fourni l'élément de réponse
tant recherché.
Tous les jeunes d'au moins…
cinquante-cinq ans se souviennent parfaitement de « Bim et Sol ». Or,
Bim et Sol (bi-mé-sol), ce n'est rien d'autre, à mon humble
avis, qu'une innocente contrepèterie formée à partir de si bémol
(si-bé-mol). Par une subtile permutation des consonnes « s », « b » et
« m », si bémol est devenu… Bim et Sol. Y'a comme d’la
graine de Sol là-dedans, vous ne trouvez pas?! Sol serait donc le fruit
d'une déformation voulue… et fort bien assumée 47 années durant!
Pratiquant Sol depuis ses
tout premiers balbutiements télévisuels, j'incline fortement à croire
que c'est de cette façon « tordue » que notre clochard bien-engueulé
s'est vu gratifier de son drôle de nom. Dès lors, faut-il s'étonner
qu'un personnage né d'un simple (?) jeu de mots ait fait carrière plus
de 45 ans en jouant avec et sur les mots?
Salut, Sol!