vendredi 01 août 2008
Sois bonne et, de grâce, tais-toi!
Je trouve la Sharapova très
télégénique et, surtout, pas mal bonne avec une raquette. Je lui pardonne même ses allures
et caprices de diva… Mais, je le confesse, son départ ne m'attriste pas une saprée miette,
car, à l'instar de bon nombre d'amateurs et -trices, je ne suis plus capable d'entendre
l'interminable cri qui accompagne et ponctue chacun de ses coups, services y compris.
Hier, par exemple, n'y
tenant plus, j'ai carrément coupé le son! Quand je songe aux malheureux qui sont sur place
et doivent se farcir ce chapelet, que dis-je, ce rosaire de décibels éructés par la jolie
tenniswoman, ça me console d'être pris dans mon salon.
La question que je me pose à
cet égard est la suivante : la longue plainte gutturale « sharapovienne », adaptation
améliorée (?) de l'expiration sonore mise à la mode par Monica Seles, qui, elle, avait
emprunté cette « technique vocale » aux lanceurs de poids et de disque, la longue plainte de
Sharapova, donc, ne constitue-t-elle point un irritant de taille pour ses adversaires? Au
même titre, tiens donc, que le petit manège de Novak Djokovic au service – vous savez, cette
balle qu'il fait, ou plutôt faisait rebondir près de dix fois avant de servir (version
sportive du supplice de la goutte d'eau, ma foi!).
J'aimerais bien savoir si ce
cri constitue une source de distraction pour celles qui doivent affronter la grande Maria,
distraction susceptible de nuire à leur nécessaire concentration. Souvent, je l’ai noté, le
cri se prolonge jusqu'à la frappe adverse. Personnellement, il me viendrait
des envies de « lancer
olympique de la raquette » si j'avais à affronter pareille « criarde ».
De nombreux joueurs et -euses
marquent leurs coups vocalement, y compris Nadal, mais je trouve que Miss Sharapova (comme
Seles avant elle) dépasse la mesure tolérable sur les plans acoustique et sportif.
Y a-t-il lieu de concocter
une norme sonore en ce qui regarde ces cris? Je pose la question sérieusement.
Jean-Paul Lanouette