mercredi 13 août 2014
(Lettre ouverte)
L'éolienne et le
contribuable: un mariage forcé
Par
Jean-Bernard Emond
Hydro-Québec nous apprenait
récemment qu'elle a réclamé une
hausse de 3.9% des tarifs
d’électricité auprès de la Régie
de l'énergie. Encore une autre.
Et les responsables ne s'en
cachent pas: une grande partie
de cette hausse est attribuable
à la filière
éolienne déficitaire. Rappelons
qu’en février dernier, la
Commission sur les enjeux
énergétiques concluait que
l’industrie éolienne était
«ruineuse», en plus du fait
qu’elle coûtera 140 millions de
dollars en perte, chaque année,
et ce, pendant vingt ans.
Soyons réaliste: au Québec
l'inutile et couteuse filière
éolienne n'est rien d'autre
qu'un outil de développement
économique régional ou si vous
préférez un «achat politique»
des régions. Nous aimons tous
nos amis gaspésiens, et c'est en
s'assoyant avec eux que nous
trouverons un moyen plus
efficient de les aider.
L'argument «vert» ne tient
également pas la route : nous
produisons déjà de
l'hydroélectricité à l’aide de
barrages hydrauliques qui
fournissent une énergie propre
et abondante. Et il est
pertinent de rappeler que nous
sommes présentement en surplus
d'électricité. Le gouvernement
doit donc agir et cesser
immédiatement ce gaspillage de
fonds publics. Malheureusement,
les Libéraux (et le gouvernement
péquiste avant eux) ont décidé
de poursuivre dans la voie de
l'acharnement éolien.
Le Parc éolien Pierre-De Saurel
Dans ce contexte, le projet
éolien Pierre-De Saurel doit-il
voir le jour? Selon moi, non. Je
comprends la MRC et les maires
de vouloir aller de l'avant et
je respecte le conseil
d'administration en place qui
est composé de gens efficaces et
compétents. Pour le moment, le
«plat de bonbons» est là et la
décision de le retirer doit
venir du gouvernement
provincial. Cette décision ne
peut venir des élus locaux.
Ceci dit, les citoyens de la
région doivent être conscients
d'une chose: ils vont payer
beaucoup plus pour les éoliennes
via leur facture d'Hydro-Québec
qu'ils ne peuvent espérer en
recevoir dans leurs poches de la
part des «projets structurants»
promis par les promoteurs ou par
une improbable baisse de taxe
municipale. En bout de piste,
c'est encore une fois la classe
moyenne qui va payer.
Mais quand arrivera le jour où
cette docile classe moyenne,
habituellement si peu
revendicatrice, décidera qu'elle
en a marre d'être étouffée et
qu'elle rugira un peu, ce
jour-là le gouvernement, quel
qu'il soit, n'aura d'autre choix
que d'écouter... et d'agir.
Jean-Bernard Emond
Directeur du comité d’action
local de la CAQ dans Richelieu |