jeudi 10 juillet 2014
Le Fonds de
solidarité FTQ ou la fierté
d’une réussite
Par Robert
Barberis-Gervais
Dirigé par un nouveau président
Gaétan Morin et en processus
d’amélioration de sa
gouvernance, le Fonds de
solidarité de la FTQ en est
rendu à 10 milliards d’actifs
nets et la dernière année
financière a été marquée par un
rendement de 8,3 %. 60 % du
portefeuille est lié à sa
mission d’investir dans les
entreprises québécoises, et la
valeur de son action se situe à
30,29 $, comparativement à 27,98
$ il y a un an.
« On est fiers de ce rendement,
c’est excellent », a dit le
nouveau président du Fonds,
Gaétan Morin, La partie «
mission » du portefeuille,
a-t-il ajouté, a généré un
rendement de 9,8 %. « Ça
signifie que les entreprises
partenaires dans lesquelles on a
investi se portent très bien. »
Au cours du dernier exercice,
terminé le 31 mai, le Fonds FTQ
a émis 787 millions de dollars
en nouvelles actions et investi
548 millions dans les sociétés
québécoises pour créer et
maintenir de l’emploi au Québec.
Environ 614 000 personnes
détiennent des actions du Fonds,
qui en retour compte plus de
2450 entreprises « partenaires
».
C’est ce que l’ancien président
de la FTQ a appelé dans la
langue mondiale des affaires "un
success story" soit une
véritable réussite, ce que la
juge France Charbonneau a bien
été obligée d’admettre. Le taux
de rendement de 8.3% et
l’augmentation de la valeur de
l’action nous autorisent à
conclure que la Commission
Charbonneau qui a montré une
certaine hostilité n’a pas
empêché le Fonds d’être une
institution prospère malgré
l’écoute policière de
conversations téléphoniques des
dirigeants de la FTQ.
Avec le recul, on dirait que ces
écoutes électroniques avaient
pour but principal d’attirer
l’attention sur ce que Michel
Arsenault a appelé le « deal à
Blanchet », un investissement de
3 millions du bras immobilier du
Fonds (la Solim) dans une
entreprise immobilière du mari
de Pauline Marois. On a tenté
d’utiliser politiquement cet
investissement banal pour un
organisme qui a 10 milliards
d’actifs. Il fallait être
libéral ou caquiste pour oublier
que le contexte du pettage de
bretelles d’Arsenault était de
faire pression pour que le Parti
québécois n’exige pas d’enquête
sur l’industrie de la
construction. Ce qui a été un
échec puisque le Parti québécois
a continué inlassablement à
réclamer une commission
d’enquête sur la construction.
Quant à la tentative
d’Anne-Marie Dussault de
transformer en scandale le
simple fait qu’Elaine Zakaïb
réclame des investissements pour
ses projets régionaux et demande
que les projets de Tony Accurso
soient un peu moins
prioritaires, c’est un des
moments sombres de l’information
au Québec. On se souviendra de
l’entrevue non professionnelle
avec Pierre Duchesne où la
Dussault s’est déchaînée alors
qu’il n’y avait rien là : c’est
vrai que l’espionnage
électronique fait perdre les
pédales à certains : Lise «
creton » Thériault n’a-t-elle
pas dit stupidement qu’Elaine
Zakaïb aurait dû appeler la
police.
Malgré ce cirque de la
Commission Charbonneau, le Fonds
de solidarité est en santé et se
porte bien. Réjouissons-nous et
soyons fiers de cette
institution québécoise.
Sans oublier nos amis
conservateurs qui aiment
beaucoup la nation québécoise et
veillent au grain. Suite au
budget de mars 2013, le
gouvernement du Canada a adopté
une loi sur l’élimination
graduelle du crédit d’impôt
fédéral pour contributions aux
fonds de travailleurs.
L’élimination sera graduelle.
Pour 2013 et 2014, les crédits
d’impôt totaux de 30 %
demeureront intacts. Le crédit
serait ensuite réduit à 25 %
pour 2015, à 20 % en 2016 et à
15 % en 2017. Seul le crédit
d’impôt de 15% du provincial
existera en 2017. Cette décision
du gouvernement du Canada
représentera une hausse d’impôts
pour les épargnants du Québec
qui investiront dans le fonds de
solidarité FTQ.
Le ministre des Finances, Jim
Flaherty, (paix à son âme) a
défendu sa décision devant le
comité parlementaire des
finances. Il a souligné que les
crédits alloués aux fonds des
travailleurs ne jouaient plus
leur rôle initial, qui était
d’aider les PME à démarrer. « Je
dois regarder le système au
Canada, pas seulement au Québec
et en Ontario », a-t-il
expliqué. « Je vois que c’est un
mécanisme qui ne marche pas pour
l’investissement dans les
petites entreprises. » Cette
affirmation du ministre est
contredite par le développement
économique engendré par les
investissements du Fonds de
solidarité dans les PME
québécoises.
Voilà qui fera un beau chapitre
dans le livre blanc qu’écrira
bientôt le Parti québécois sur
la situation économique du
Québec dans le Canada. Comme
moyen de relancer le débat sur
l’avenir du Québec et montrer
les avantages que retireraient
tous les Québécois d’avoir un
pays bien à eux, le Québec.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
jeudi 10 juillet 2014
barberis@videotron.ca
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