24 aout 2015
La Bibliothèque de Québec :
A Quebec Public Library
aux frais des citoyens du pays
de Gaston Miron
Lettre ouverte au Directorat du
réseau des Bibliothèques de
la ville de Québec
www.soreltracy.com/liter/2015/aout/18a.htm
Et à sa directrice en
particulier, madame
MARIE-CLAIRE LÉVESQUE
(mclevesque@institutcanadien.Qc.ca)
ainsi qu’au directeur de
l’Institut canadien,
monsieur
JEAN CHABOT
(jchabot@institutcanadien.Qc.ca)
« Le
réseau des bibliothèques de
Québec
–.
Hier encore un joyau culturel de
grande tenue. Et hautement
prisé. Désormais a
Public Library
dans laquelle se déverse the
American Culture en continu,
jour après jour, par camions
entiers et à grands frais.
In English only.
[...]
Au total, le matériel unilingue
anglais (CD, Blue Ray,
DVD...) constitue désormais plus
de 80%
des nouveaux arrivages dans l’audio-numérique. »
à
Une version écourtée de la
présente aura d’abord été
publiée dans Le Devoir
du 17 août 2015, en :
www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/447731/bibliotheque-de-quebec-anglaisement-tous-azimuts
version intégrale et définitive
Je constate de plus en plus
souvent que les personnes qui
rédigent les notices des films
au sein du catalogue de la Bibliothèque
de Québec révèlent une
langue, disons, approximative.
Et ce, en dépit de la grande
simplicité de la tâche (quand il
ne s’agit pas de la banale
ressaisie du descriptif
apparaissant sur la jaquette du
produit).
Je décline sur-le-champ deux
illustrations, qui me tombent
sous les yeux à l’instant même
dans le cadre d’une recherche
ponctuelle.
Entrée : « Histoire
vraie » : […] Longo lui
propose de raconter sa version
des faits en exclusivité en
échange que [!?!] Finkel
lui apprenne à écrire comme un
écrivain […]
Entrée : « La
dame en or » : […] En
compagnie d'un jeune avocat dont
les descendants
[!?! : contresens
complet dans le contexte]
ont également souffert pendant
la Seconde Guerre […]
Les « [!?!] » sont
de mon cru. Et le reste est à
l’avenant. Hélas. Car si j’étais
pointilleux, je m’attarderais à
la syntaxe, à la pauvreté du
vocabulaire et aux imprécisions
diverses (que signifie donc,
par exemple, « écrire comme un
écrivain » ...? : un
CD d’American
Commercial Songs à qui le
sait !).
Je crois, admettons-le de bon
gré, que ça se passe de plus
amples commentaires. *
Cela étant, j’ai bien conscience
que la maîtrise
(simplement « correcte ») de la
langue française, au Québec,
participe désormais de l’exploit
: on réclame l’apprentissage de
l’anglais dès la première année
du cursus scolaire (Thanks a
lot Mr Charest), alors que
les diplômés universitaires (en
cela plus victimes, d’ailleurs,
que responsables) sont en grande
majorité
—
toutes disciplines confondues
(les « sortants »
de Communication, de
Journalisme, de Littérature…
française, de Philosophie et…
des présumées Sciences de
l’Éducation (!) n’y échappant
nullement au passage, bien au
contraire)
—
incapables de faire preuve d’une
maîtrise plus que strictement
minimale de notre propre
langue.
En clair : on « produit » -
à coûts de milliards -
des doctorats pour analphabètes.
Appelons-les les Doctoriens.
Reste que la reconduction d’un
pareil gâchis collectif
m’apparaît singulièrement
scandaleuse au sein d’une
institution de la nature du
vénérable Institut canadien :
dénomination qui autrefois,
à l’époque des Nelligan et
autres Crémazie, revêtait un
sens tout autre que celui qui
pourrait, malencontreusement,
mais non sans raison, lui être
accolé en notre temps. Institut mandaté
par la Cité, comme on sait, dans
le dessein de procéder à la
gestion de ladite Bibliothèque.
Déjà que... les acquisitions en
section Films et Téléséries
version originale non française,
massivement sinon quasi-exclusivement
étatsuniens
(et ne
parlons pas des disques
audio-numériques, ou CDs,
catégorie dans laquelle la
langue française fait figure
d’enfant chétif et totalement
démuni ; voire, le créneau de l’apprentissage
des langues étrangères via supports
numériques bilingues… anglais/mandarin
et al.
Quelle trouvaille
extraordinaire, n’est‑ce pas :
assimiler une langue étrangère
par le biais d’une… langue
seconde ! Un aller simple Québec-Trois-Rivières
via Houston, quoi),
ne sont plus accessibles, pour
la plupart, depuis quelques
années (et cela en parfaite
contravention à la législation
de la Charte de la Langue
française), dans la Langue
officielle du Québec. Tout au
plus, dans le meilleur des cas,
ces films sont‑ils à l’occasion
- à l’occasion,
je dis bien - sous‑titrés
en français
(à
http://vigile.net/L-anglaisement-massif-de-la).
Au total, le matériel
unilingue anglais (CD,
Blue Ray, DVD...)
constitue désormais plus de 80%
des nouveaux arrivages dans l’audio-numérique.
À croire qu’il a été décrété
formellement, et le plus
sciemment qui soit, au sein de
cette Institution culturelle de
la Capitale française de
toutes les Amériques,
actuellement sous
administration de monsieur le
maire Régis Labeaume, que la Bibliothèque
de Québec doit accorder
impérativement une très large
part de son budget (livres et
autres imprimés compris) —
budget par ailleurs
impressionnant (ce dont,
en soi, je me réjouirais fort
s’il était administré de
manière autrement plus
éclairée) — à angliciser
systématiquement son fonds.
Et ses usagers, par voie de
conséquence. Question de pure
logique déductive.
La Bibliothèque de Québec,
émule de la McGill University
Library ??? Aux frais des
citoyens-contribuables du pays
des Félix Leclerc et des René
Lévesque. Bien entendu.
Welcome back
au Québec colonisé d’avant même
le
FLQ !
And thank you so much, mister
Chabot.
Bref, ce n’est pas madame Louise
Beaudoin, on s’en doute un peu,
naguère ministre de la Culture
et responsable de la Charte de
la Langue française, qui aurait
accepté passivement, et sans
sourciller, une gabegie
suicidaire pareille. Laquelle
s’infiltre désormais, on le
voit, jusque dans nos plus
prestigieuses institutions
culturelles.
Mais comment s’étonner de ce
« phénomène »
québécois généralisé d’automutilation
(jusqu’à ce que mort
s’ensuive…?), lorsque l’individu
qui nous fait office de chef
d’État constitue à lui-seul la
réincarnation combinée d’Elvis
Gratton et de Philippe...
Pétain ?
Et notre belle radio-poubelle
locale - ô
combien « locale » - qui,
ce faisant, se tape
frénétiquement les mains de
plaisir. Après tout, avec des
doctoriens n’est‑il pas plus
aisé de se fabriquer en douce un
peuple, un tout petit peuple.
De Kénédiens.
Le réseau des bibliothèques de
Québec. Hier encore un joyau
culturel de grande tenue.
Et hautement prisé. Désormais
a Public Library dans
laquelle se déverse the
American Culture en continu,
par camions entiers et à grands
frais.
In English only.
À la mémoire de Jean Corbo
(1950-1966)
NdR -
Une « suite » a été apportée
à ce texte à la page
cybernéenne suivante :
Jean-Luc
Gouin
LePeregrin@yahoo.ca
à Citoyen
de la Capitale (mais
surtout pas « nationale » -
Ô horreur
! - aux dires, isn’t it,
du même Philippe),
ce 15 Août 2015, alors
qu’Acadiens et Napoléon 1er
se congratulent gaiement à la
faveur de leur anniversaire
respectif. Pendant que ce pays
anglophone on ne peut plus
laïque nommé France, d’autre
part, transforme, quant à lui,
ce même quantième en jour
férié. Et chômé. C’est l’Assomption catholique,
nom de nom ! Cela entendu, et
puisque nous y sommes, à cette
date et en ces lieux, rappelons
(à M. Couillard nommément) que
c’est également ce Jour‑là
même, en 1945, que Philippe
Pétain fut reconnu coupable de
haute trahison et d’intelligence
avec l’ennemi...
*
À la défense du personnel
affecté à cette tâche, je me
dois tout de même de souligner
que l’exemple vient de haut
(du 4e étage, et rien
moins, nous dirait très
précisément madame Goyette).
Au sein du vaisseau amiral du
réseau, en effet (j’ai nommé la
Bibliothèque Gabrielle-Roy),
on confond allègrement,
et depuis long de temps,
étage et palier.
Comme si le rez‑de-chaussée
constituait en lui‑même un
« étage ». Étonnant...
•
Autres parties prenantes -
mais toujours sourdes - à
pareil dossier
: Hélène David, ministre
de la Culture et des
Communications du Québec (ministre@mcc.gouv.Qc.ca),
Régis Labeaume, maire de
Québec (Cabinetdelamairie@ville.Quebec.Qc.ca),
Marie Goyette,
directrice de la
Bibliothèque Gabrielle-Roy
(mgoyette@institutcanadien.Qc.ca)
et Éric Therrien,
surnommé Monsieur Niet ! (fonctionnaire
attitré, selon toute
vraisemblance, aux basses
besognes de ladite
Bibliothèque auprès du
public :
etherrien@institutcanadien.Qc.ca).
Enfin, autre personne-ressource
sur laquelle nous aimerions
pouvoir compter en cette
« affaire », soit
M. Pierre‑Karl Péladeau,
jeune marié du Jour et,
accesssoirement, Chef de l’Opposition
officielle à l’Assemblée
nationale du Québec (Pierre-Karl.Peladeau.StJe@AssNat.Qc.ca)
•
Comment noyer le poisson (note
complémentaire du
23
août
2015) :
J’ai constaté, dans les jours
qui ont suivi la parution de la
version élaguée de la présente
lettre dans
Le Devoir
du 17 courant,
que le même Directorat auquel je
m’adresse ici aura inséré en
catastrophe une longue liste de
documents anciens (essentiellement
des téléséries québécoises...
françaises datant de...
2003 à 2012, et déjà au
catalogue de la bibliothèque
depuis longtemps) dans la
section « Films
de fiction et séries télévisées »
de la rubrique
« Acquisitions » (récentes).
Je laisse le lecteur
(c’est‑à‑dire le véritable
employeur de ces gens par le
biais de ses taxes et de ses
impôts) conclure de lui‑même de
la qualité ainsi que de l’honnêteté
intellectuelle des
responsables de tels actes
visant à tromper, tout à la
fois, et les usagers et
l’employeur formel de ces « professionnels »,
à savoir : la cité de Québec
elle‑même. Je précise, en terminant,
que j’ai fait parvenir cette
réflexion critique par courriel
dès le 18 courant à M. Jean
Chabot, à Mme Marie-Claire
Lévesque ainsi qu’à d’autres
‘cadres’ de ladite
Bibliothèque de Québec.
Or ne s’en sont suivis aucune
réponse ni même le plus
laconique des accusés de
réception.
Autre marque du haut
professionnalisme des lieux,
sans doute.
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