Castro :
de héros à zéro, selon Trudeau
Je serai bref, car la situation
prête on ne peut mieux à
l’aphorisme : Castro, de héros à
zéro! Avoir la langue bien
pendue comporte sa part de
risques, n’est-ce pas, Monsieur
Trudeau? Les bottines
finissent parfois par s’enfarger
dans les babines.
En l’espace d’une seule question
de journaliste, passer aussi sec
de la dithyrambe (Castro
sauveur) au reniement « façon
saint Pierre » (Castro
dictateur), voilà qui témoigne à
merveille de l’hyperflexibilité
émotionnelle et mentale de
Justin. Mais, virevolte
aussi périlleuse, aux allures de
grand écart, laisse forcément
des traces chez celui qui
l’exécute à froid.
En effet, cela
compromet la souplesse et la
fluidité de sa démarche par la
suite, augmentant ainsi
considérablement les
possibilités d’un trébuchement,
toujours plutôt embarrassant en
public, a fortiori sous les
projecteurs.
Or, le refus de notre PM
d’assister aux obsèques du LM (Lider
Maximo) est précisément cela :
un magistral faux pas. Cette
réaction trahit un manque
flagrant de substance.
Comme le latiniste Bernard
Landry est désormais presque le
seul à le dire, in medio stat
virtus : entre la gerbe de
fleurs et le pot, il y avait
pourtant de la place en masse
pour « les bons mots », des mots
adaptés à la circonstance, à
savoir le décès de Fidel. Ces
mots-là, hélas! M. Trudeau n’a
pas su les trouver, encore moins
les prononcer.
J’ignore qui lui a conseillé de
faire l’impasse sur les adieux
en personne à « l’ami de la
famille ». Je sais et je
sens simplement que c’est une
formidable erreur de jugement.
Un peu de « colonne »
(vertébrale) eût été de mise de
la part de notre Premier
Dirigeant. Me semble, en tout
cas. |