Simple
question de credo
Lors des rassemblements, congrès
politiques et autres réunions de
tous ordres où « vieux » et «
jeunes » sont appelés à se
côtoyer – et en viennent trop
souvent, hélas, à s’affronter –,
comment expliquer que les points
de ralliement ou de convergence
soient si difficiles à trouver?
Il y a longtemps que la question
me turlupine. Or, après mûre
réflexion, je crois avoir trouvé
au moins un élément de réponse…
En effet, m’est avis que
l’étroitesse du « terrain de
consensus » où pourraient
cohabiter baby-boomers (les
vieux) et milléniaux (les
jeunes) tient à la différence
fondamentale entre leurs credo
respectifs. D’un côté, on a les
boomers qui, estimant avoir tout
vu, à tout le moins l’essentiel,
s’approprient la célèbre boutade
de Louis XV et clament tous
ensemble : « Après nous le
déluge! »; de l’autre,
frétillent les milléniaux qui,
assurés que tout reste à voir et
à refaire, se disent chacun in
petto, c’est-à-dire dans leur
for intérieur : « Avant moi la
Grande Noirceur! »
Le problème, il est là : comment
trouver quelque point de
rencontre entre un aboutissement
et un commencement. Alors que
pour les « grisonnants » il
suffit de poursuivre dans la
même voie en faisant confiance à
la science, à Dieu-Allah ou au
destin, il importe aux yeux des
« numérisés » de s’écarter des
chemins qui mènent droit au Mur.
Entre déluge et Grande Noirceur,
il faut marcher les fesses
serrées si l’on veut progresser! |