Par Jean Doyon
Pour me faire sortir un
dimanche matin, pour aller voir
un spectacle de musique
classique (en plus), dans le
cadre de la série d'Azimut; "Les
p'tits dimanches ensoleillés",
fallait avoir une maudite bonne
raison. Moi, mes dimanches
matins, je les vis au soleil,
sur une chaise de terrasse, avec
café, robe de chambre et
portable sur les genoux pour
lire mes nouvelles. Mais, quand
c'est pour aller voir de la
famille, en l'occurrence mon
neveu, jouer du piano dans l'un
de ses premiers spectacles dont
il partage la vedette avec un
autre artiste, c'est autre
chose.
Au lendemain du très
"ordinaire"
spectacle du Buzz
Cuivres Farfelus (je me demande
encore qu'est-ce qui était
farfelu?), Antoine Laporte et
Hakim Boudaa ont sauvé ma fin de
semaine musicale, en livrant la
marchandise dans un récital
classique digne de ce nom.
Quand on y pense, ces deux
pianistes prometteurs du
Conservatoire de Musique de
Montréal, Hakim Boudaa, 17 ans
de Candiac et Antoine Laporte,
19 ans, de Sorel-Tracy, ont su
démontrer une belle sensibilité
musicale en plus d'avoir le sens
du spectacle avec une
progression de pièces, dans le
tempo, dans l'exécution, faisant
passer le spectateur dans une
belle gamme d'émotions, et finir
ce récital avec vigueur et
performance.
Des oeuvres de Bach, de
Mozart, de Listz, de Chopin, du
Rachmaninov, du Scriabine, du
Debussy et ils ont même ajoutés
une touche de jazz avec Kapustin.
Trop jeune pour vivre la
douleur du compositeur dans
certain passage des oeuvres,
Antoine compense avec son âme,
son amour, sa passion, mais
surtout avec son sens de la
musique notoire. En plus, les
deux artistes ont su adapter
l'humour à la présentation de
leurs pièces. Voilà, à mon
avis, la nouvelle direction que
doit prendre le classique pour
se faire valoir.
Vive la jeunesse !
ANTOINE LAPORTE
HAKIM BOUDAA