mercredi 10 avril 2013
Chronique CD
Jimi Hendrix:
People,
Hell and Angels
Hélène
Goulet
Il y a deux
raisons pour lesquelles
j’accepte d’aller m’entraîner au
gym. La première, c’est mon
amoureux qui veut que je
l’accompagne, et l’autre, c’est
mon IPod, qui me permet
d’endurer mon chemin de croix
sans trop me démoraliser.
Quand le boss
m’a demandé de faire une
critique du dernier album de
Jimi Hendrix, People, Hell
and Angels, sorti il y a
quelques semaines, je me suis
dit en moi-même, pourquoi ne pas
concilier musique et
entraînement ! En tant que
groupie de longue date de Jimi
Hendrix, c’est facile pour moi
de me concentrer sur sa musique
en maintenant le rythme du tapis
roulant.
Bref…
Hendrix, qui
aurait eu 70 ans en novembre
dernier, est mort prématurément
à l’âge de 27 ans le 18
septembre 1970. Mais comme
Elvis, il est toujours vivant en
quelque part sur la planète
Rock.
Depuis sa mort,
les fans de Jimi ont eu droit à
plusieurs opus, dont un coffret
en 2000, lors du 30e
anniversaire de sa mort, un
album de pièces blues (Blues) en
1994, ainsi que l’intégrale des
pièces que le guitariste a
jouées lors du Festival de
Woodstock (1999). Deux autres
albums composés de matériel
piqué lors de séances
d’enregistrement ont également
été mis en marché par la
succession de l’artiste (First
Rays of the New Rising Sun
et Valleys of Neptune).
Sans compter de nombreuses
autres compilations diversifiées
et des albums hommage.
Ce qui frappe,
dès la première écoute de ce
dernier album, c’est la grande
qualité de cette réédition. En
effet, la technologie
d’aujourd’hui a permis
d’éradiquer tous les irritants
des techniques d’enregistrement
en vogue lors de son décès. Le
son est propre, net, brillant,
et met véritablement en valeur
tout le talent de ce guitariste,
considéré à juste titre comme
une icône du rock psychédélique
et un des musiciens les plus
avant-gardistes de son époque.
Et qui a engendré, jusqu’à nos
jours, quelques guitar heroes,
héritiers bien légitimes du
maître.
Deuxième
surprise, Jimi Hendrix agit
comme guitariste accompagnateur
dans quelques-unes des pièces.
Ainsi, Mojo Man, chantée
par les frères Albert et Arthur
Allen, surprend par sa facture
funky, avec cuivres et piano.
Étonnant ! Tout comme Let
Me Move You, également
différente dans le rythme, avec
l’apport du saxophoniste et
chanteur Lonnie Youngblood.
Beaucoup de
musique en provenance des
racines blues de Jimi sur cet
album, qui compte également
quelques reprises connues dont
Izabella et Hear my
train comin’, qu’on ne se
tanne pas d’écouter, finalement.
Jimi Hendrix passait énormément
de temps en studio et revisitait
fréquemment son œuvre.
Sur cet album,
mes pièces préférées sont
Easy Blues et Hey Gipsy
Boy, sur lesquelles on
perçoit l’immense talent de
guitariste et de mélodiste
qu’était Hendrix, et la facilité
avec laquelle il est capable
d’implanter son univers musical
dans une ambiance psychédélique
bluesy.
Cela dit, cet
album s’adresse en premier lieu
aux fans. Les jeunes férus de
guitares y découvriront
également quelques beaux
passages. Mais ceux-là devraient
préférablement débuter leur
voyage Hendrixien par les
albums classiques que sont
Electric Ladyland ou Are
you Experienced ? par
exemple. |