- Rejane Salvail
Après 26 ans de service pour la ville de
Sainte-Anne-de-Sorel, dont 22 ans comme mairesse, Rejane
Salvail accepte la défaite au terme des élections
municipales du premier novembre 2009, et tire sa révérence
de la politique municipale.
« Je crois avoir fait du bon
travail ! », disait-elle d'entrer de jeu. Elle dit
que le résultat de dimanche l'a surprise, qu'elle ne l'avait
pas vue venir, mais qu'elle l'accepte très bien.
« Les citoyens me redonnent ma vie,
que je vais gérer comme bon me semble, au lieu que par
agenda, car vous savez, je siégeais sur plusieurs comités.
Je vais maintenant me reposer, je vais réfléchir, et j'ai
l'intention d'écrire mes mémoires au cours des mois
prochains. », expliquait l'ex-mairesse de Ste-Anne.
Bien que les archives sont plus ou moins claires à ce
sujet, Madame Salvail croit avoir été le 6e maire de la
municipalité de Ste-Anne, succédant à François Péloquin par
élection, (qui lui a succédé à Claude St-Michel, qui lui a
succédé à Jules Péloquin...).
« La population a fait un choix et
je le respecte. Nous avions une belle équipe et nous étions
résolus ensemble à gérer avec rigueur. Mais le plus drôle
c'est que quatre membres de mon équipe ont été élus aux six
postes de conseillers. Jai donné 26 ans de ma vie à la table
du Conseil, j'ai toujours représenté les gens avec
franchise, avec toute l'ardeur dont j'étais capable pour
défendre les dossiers et j'ai été honnête ! »
Pour certains c'est une icône, pour d'autres c'est la
dame de fer de Ste-Anne, mais quoi qu'il en soit, Rejane
Salvail n'a laissé personne indifférent.
Lorsqu'on lui a demandé d'énumérer ses réalisations ou
ses meilleurs moments comme mairesse de Ste-Anne, c'est sans
hésiter qu'elle répond : « Lorsqu'on a
fait venir à Ste-Anne l'Orchestre symphonique de Montréal,
le 31 juillet 2003, devant 10 000 personnes, dans le cadre
du 125e anniversaire de la municipalité, alors que le coût
était de 140 000 $, et sans que ça coûte une cenne à la
municipalité. C'était toute une soirée, tout un exploit,
c'était un rêve et ce fut une fenêtre incroyable pour
Sainte-Anne-de-Sorel à travers le Québec et sûrement plus
loin. », se rappelait-elle.
Parmi les autres réalisations, elle ajoute :
« La municipalisation de 6 ou 7 rues :
il fallait installer l'eau, les égouts, l'asphalte, j'ai
amené tout ça au 20e siècle. Même chose pour l'île aux
Fantômes, ils ont maintenant les infrastructures et ça ne
leur a coûté presque rien. Le symposium des arts aussi, mais
malheureusement, qui n'a pas fait vieux os, on a pas été
capable de trouver de la relève. Je pense aussi que nous
avons un bon compte de taxes, soit de 1 $ pour le 100 $
d'évaluation. On vient d'obtenir un autre
fleuron, nous en avons trois, à travers les villes
de même niveau. ».
Celle
qui s'est fait battre par 90 voix au dernier scrutin,
mentionne que son conseil avait beaucoup de dossiers en
cours, dont une subvention de 5M$ pour le réseau d'eau dans
les infrastructures de la ville, et que la municipalité
était en négociation pour l'obtention d'une subvention
d'infrastructure pour l'Île d'Embarras.
Cependant, sa sortie a été meublée de moments peu
enviables dans les jours qui ont précédé le vote.
« J'ai reçu des menaces et j'ai été
obligé de demander la protection de la police, parce que
dans la nuit, on est venu couper mes fils de câble, les fils
de téléphone, on a tenté de mettre le feu à mes affiches, et
même jusqu'à du vandalisme sur ma voiture. On a menacé des
personnes qui ont fait des téléphones pour moi. Je vous
rappelle qu'on est à Ste-Anne là. Ça m'a dépassé
complètement ! Mais, la SQ fait enquête et soyez certain que
j'irai jusqu'au bout ! ».
Une fusion ?
Il était difficile de ne pas parler de fusion avec madame
Salvail, sachant que celui qui lui a succédé, diverge
d'opinion à ce sujet. « D'après moi,
il n'est plus question de fusion avec ce qui vient de se
passer à la mairie de Sorel. Plusieurs hommes d'affaires qui
résident à Ste-Anne sont très déçus du dernier vote,
semble-t-il. »
De bons mots pour Réjean Dauplaise
Amenée à donner son opinion sur le nouveau maire de
Sorel-Tracy, Rejane Salvail n'avait que de bons mots pour
Réjean Dauplaise. « Je suis certaine
que Réjean va faire un bon maire, confiait-elle. Je ne veux
pas oublier Marcel (Robert), mais je lis ce qui se dit sur
Internet et je trouve que les gens paniquent pas mal vite.
Je l'ai connu du temps qu'il était conseiller, il a beaucoup
de jugement, je ne crois pas qu'il va faire de folles
dépenses, et surtout il n'arrêtera pas le progrès. »
Jean Doyon