(Jean Doyon) - Dans le cadre de la Semaine
de la métallurgie au Québec, la
Chambre de commerce de
Sorel-Tracy, en collaboration
avec Fabspec inc. et le comité
sectoriel de main-d'oeuvre de la
métallurgie du Québec,
organisait le 18 novembre
dernier, son souper annuel des
Présidents, mais cette fois-ci
avec une formule un peu
différente des autres années,
alors qu'en fait, il y en avait
quatre présidents d'entreprises
métallurgiques.
Il s'agissait de Dominique
Bouchard, président de Rio
Tinto, Fer et Titane, de Sujit
Sanyal, directeur général des
opérations de Contrecoeur
d'Arcelor Mittal, de Mathieu
Fréchette, directeur d'usine
Plant Manager de la Fonderie
Laperle et de Michel Beaudoin,
président d'American Foundry
Society Chapitre de l'EST du
Canada.
Quatre thèmes des principaux
enjeux reliés à la relève dans
l'industrie de la métallurgie
ont été abordés dont : La place
de la nouvelle génération, Les
besoins en main-d'oeuvre, Les
formations préparatoires et les
qualités personnelles
recherchées.
« Le
besoin de relève s'est atténué
avant la crise et voilà qu'il
repart de plus belle. Tout le
monde cherche du personnel. La
crise nous a fait mal, mais il y
a de l'avenir dans la
métallurgie. Je dis aux jeunes :
soyez diplômés, oui. Mais ce qui
est important, c’est votre
savoir-faire et votre
savoir-être. Faites-les sentir
dans une entrevue. Votre
passion, votre fonctionnement
avec les amis comptent beaucoup.
Il faut qu’on le sente pour
pouvoir répondre à la question :
ai-je le goût de le compter dans
mon organisation pour les 20
prochaines années? »
explique Dominique Bouchard.
Sunjit Sayal abonde dans le
même sens. Son défi est triple
décrit-il;
«Il nous faut trouver une
solution à la pénurie de
main-d'œuvre. Remplacer une
expertise que l’on perdra d’ici
à 3 ans. Et nous ne sommes pas
prêts encore. Le décrochage
scolaire est inquiétant. Il faut
aller au cégep compléter une
technique, disons-nous aux
jeunes, car 60 % des emplois
sont techniques actuellement.
Toutes les entreprises cherchent
dans le même bassin. On doit
aussi trouver des travailleurs
qui seront intéressés à
progresser, à diriger un jour.
Sont-ils mobiles. Dans une
organisation internationale
comme la nôtre c’est important
de le savoir. Le deuxième défi
est de trouver comment
développer l'expertise de cette
main-d'oeuvre pour rester dans
le marché global. Et le
troisième, le plus grand, est de
conserver les talents aussi
attirés par la compétition. »
Mais il est conscient que les
règles de jeu à l’embauche
changent aussi.
« En
entrevue, on nous pose
maintenant des questions sur
l'ambiance, la sécurité et
l'environnement, le temps
supplémentaire. Ce que nous
n'avions jamais vécu avant. Il
faut s’adapter, car nous pouvons
offrir de bonnes carrières à
ceux qui le désirent. »
Sunjit Sayal ajoutait qu'il
n'est pas rassuré puisque près
de 300 employés seront à la
retraite d'ici 3 ans et
l'immigration ne suffit pas à la
demande.
Une personne aux ressources
humaine de l'une des ces
entreprises, confiait que les
entreprises ont même fait du
recrutement chez les
travailleurs forestiers, qui
doivent négocier avec de longues
périodes de chônage ces
dernières années, et même chez
des travailleurs de la
Baie-James, dont plusieurs
projets tirent à leurs fins.
« Ces
personnes se font tirer
l'oreille et semblent peu
intéressées à débarquer chez
nous. »
Mathieu Fréchette, directeur
d'usine Plant Manager de la
Fonderie Laperle, disait que
l'une des raisons qui fait
reculer les gens c'est la
mauvaise réputation qu'ont les
usines, qui, selon lui, n'est
plus fondée.
« Les
conditions de travail se sont
grandement améliorées! »
Michel Beaudoin lui regarde
vers le milieu scolaire.
« Je pense
que les écoles ne font pas assez
de promotions vers nous.
J'invite les écoles à venir nous
solliciter ! »