mardi 21 septembre 2010
Des
innovations comme la
télémédecine amélioreraient
l’efficacité du système de santé
Les
innovations, dont la
télémédecine, sont une façon
d’améliorer l’efficacité du
système de santé, tout en
augmentant les choix offerts aux
patients. Dans une Note
économique publiée aujourd’hui
par l’Institut économique de
Montréal (IEDM), les auteurs
jugent que le monopole actuel
des gouvernements dans le
secteur de la santé élimine
malheureusement la plupart des
incitations naturelles à
l’innovation et à l’utilisation
optimale des ressources. Ces
caractéristiques sont pourtant
nécessaires pour favoriser la
progression de nouveaux modèles
de soins comme la télémédecine.
« Le
Québec a perdu beaucoup de
terrain en télésanté et les
initiatives prises jusqu’à
maintenant semblent avoir
privilégié les collaborations
entre professionnels plutôt que
l’offre de services aux patients
», remarque Nathalie
Elgrably-Lévy, chargée de
formation à HEC Montréal et
économiste sénior à l’IEDM.
Les auteurs présentent plusieurs
expériences nord-américaines
couronnées de succès en matière
de télémédecine. Diverses formes
de télémédecine sont étudiées,
dont les consultations
téléphoniques, les cliniques
virtuelles et les télésoins à
domicile. Les télésoins à
domicile, qui consistent à
transmettre à distance des
informations physiologiques aux
fins de contrôle et de suivi,
sont particulièrement
prometteurs pour les patients
qui souffrent de maladies
chroniques.
La Note économique et son annexe
traitent de deux expériences
plus en détail : une de
l’hôpital public Maisonneuve-Rosemont
et l’autre de l’organisme privé
sans but lucratif Kaiser
Permanente en Californie, pour
des patients souffrant d’une
maladie pulmonaire chronique.
Dans les deux cas, les télésoins
à domicile ont permis aux
infirmières de s’occuper de
davantage de patients en
prodiguant des soins d’aussi
bonne qualité. Cela a permis de
diminuer substantiellement les
coûts, une fois l’équipement
amorti. On a observé des
réductions de coûts allant de 13
% dans le cas de Maisonneuve-Rosemont
à 42 % chez Kaiser Permanente.
« En
raison de sa nature
bureaucratique et centralisée,
entre autres, le système de
santé public au Canada n’en est
qu’à ses premiers balbutiements
dans le domaine de la
télémédecine. Pourtant, on
constate qu’il s’agit d’une
innovation qui ouvrirait la
possibilité de soigner davantage
de patients avec moins de
ressources », explique
Germain Belzile, directeur de la
recherche à l’IEDM.
Ariane Gauthier
www.iedm.org
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