mercredi 31 août 2011
OPÉRATION
SAUVETAGE DE LA GARDE CÔTIÈRE
AUXILIAIRE DANS LES ÎLES DE
SOREL
Pour être prêt
quand ça comptera vraiment
Samedi, 15h30. En
ce bel après-midi ensoleillé,
avant qu’Irène ne vienne gâcher
la température, des centaines de
plaisanciers se sont
donné rendez-vous sur le fleuve
et dans les chenaux des Îles de
Sorel. Cruisers, trawlers,
pontons, yachts de plaisance,
motomarines et bateaux
cigarettes voguent à belle
vitesse, bondissant sur les
vagues. À leur bord, des jeunes
couples, des familles, des
groupes d’amis, heureux et
insouciants, en profitent pour
se faire bronzer.
Mais dans l’Auxiliaire 1228,
l’embarcation de la Garde
Côtière auxiliaire canadienne
(Québec), Luc, Marc, Brigitte,
Claude et Lorraine, en uniforme
et veste de sauvetage, sont tout
sauf insouciants. Sérieux et
concentrés, ils scrutent
attentivement l’horizon. Ce sont
des sauveteurs bénévoles de la
Garde côtière auxiliaire. En
montant à bord, tout ce qu’on
leur a dit c’est que des
plaisanciers avaient rapporté
avoir vu un petit avion de type
Cesna piquer du nez et
disparaître dans les environs de
l’île aux Corbeaux. Avant de
partir, ils ont repéré sur une
carte marine l’endroit
approximatif du possible
écrasement. Claude indique à
Luc, le patron d’embarcation, le
trajet à prendre.
À proximité de l’île de Grâce,
Marc lance : «Là, voyez, une
queue d’avion qui sort de
l’eau.» «Et regardez, poursuit
Brigitte, il y a un jeune garçon
qui nous fait des signes sur la
berge. » Rapidement, Luc amorce
les manœuvres d’abordage et deux
minutes plus tard, l’équipe
déboule sur le quai d’un chalet
de l’île de Grâce.
Mission : sauver des vies
Rassurez-vous, il n’y pas eu
d’accident grave, le week-end
dernier à Sorel-Tracy. Pas cette
fois. Il s’agissait en fait d’un
entraînement pour une
soixantaine de sauveteurs
bénévoles issus des sept unités
de la Zone 04
Richelieu/St-Laurent de la Garde
côtière auxiliaire: Port de
Montréal, Repentigny, Haut du
Port, Contrecœur,
Haut-Richelieu, Vallée du
Richelieu et Sorel-Tracy,
l’unité hôte de cette journée de
formation. Ensemble, elles
couvrent une quarantaine de
municipalités le long du fleuve
St-Laurent et du Richelieu.
«Cet exercice d’une journée
complète – théorie le matin,
pratique l’après-midi – a été
organisé par l’unité 22,
Sorel-Tracy, explique la
directrice de la zone, Monique
Parent. La commandante, Louise
Laramée, est une véritable
dynamo et elle transmet son
énergie à toute son équipe. On
mène ce genre d’exercice de
formation régulièrement afin que
nos bénévoles se maintiennent à
jour et gardent la main. C’est
essentiel pour qu’ils soient
prêts le jour où ils devront
répondre à un véritable appel de
détresse.
Ils sont près de 700 sauveteurs
bénévoles au Québec, répartis
dans 55 unités situés le long
des voies navigables. Ce sont
des citoyens des municipalités
riveraines qui ont choisi
d’allier leur passion de la
navigation à leur désir d’aider
les autres. Les 12 membres de
l’unité 22 Sorel-Tracy compte
étaient présents samedi, pour
s’assurer que la soixantaine de
bénévoles présents aient le
temps de faire les six exercices
prévus au programme.
En effet, en plus de l’exercice
pratique de recherche et
sauvetage, pour lequel ils
avaient suivi, le matin, une
formation théorique, les membres
se sont exercés au lancer de la
bouée, au lancer de la ligne
d’attrape, au maniement de la
pompe à incendie, au matelotage
(l’art de faire des nœuds) et
aux premiers soins. «On a été
chanceux, souligne Louise
Laramée, puisqu’on a eu un seul
appel durant la journée – qui a
d’ailleurs été annulé –
contrairement à la fin de
semaine dernière où on a dû
répondre à 4 appels, ce qui
monte le total des missions à
plus d’une vingtaine depuis le
début de la saison. »

Une question de minutes
De retour sur l’île de Grâce,
les quatre sauveteurs bénévoles
s’affairent auprès des figurants
qui jouent les blessés. Pendant
que les deux premiers se
penchent vers les deux enfants
qui gisent dans les hautes
herbes près de l’eau, les deux
autres partent à la recherche
d’autres victimes possibles. Le
garçon a mal au cou et dit avoir
vomi et la fillette a une
fracture ouverte au doigt. Les
deux sont en état de choc. Tout
en s’assurant que les
ambulanciers ont été appelés et
qu’ils sont en route, Claude
s’informe auprès des enfants sur
les autres passagers. On apprend
que les deux parents étaient
avec eux.
Brigitte et Marc ont en effet
trouvé, un peu plus haut sur le
terrain, le père, inconscient
qui semble souffrir d’une
hémorragie à la poitrine et la
mère, blessée à la cheville. Dès
que les sauveteurs ont prodigué
les premiers soins, les
sauveteurs s’entendent sur
l’ordre d’évacuation selon la
gravité des blessures : ce sera
le père d’abord et son fils, et
ensuite la mère et sa fille.
L’exercice est terminé. La
journée aussi. Sauveteurs et
blessés figurants reprennent
ensemble le bateau pour
retourner au quai de la Grange
du Survenant qui a gracieusement
prêté ses installations pour la
formation. Épuisés par cette
longue journée mais enchantés de
l’organisation et satisfaits des
apprentissages réalisés, les
bénévoles se retrouvent autour
d’une gibelotte et d’un méchoui.
Au cours du souper, des trophées
sont remis aux équipes qui se
sont distinguées.
Louise Laramée et Monique Parent
en profitent pour remercier le
maire de Sainte-Anne de Sorel,
Pierre Lacombe, celui de
Sorel-Tracy, Réjean Dauplaise et
le représentant du maire de
Saint-Joseph de Sorel, Jean-Guy
Cournoyer, dont la collaboration
a été essentielle à la tenue de
la journée.
La Garde côtière auxiliaire
canadienne (Québec), dont le
siège social est situé à
Sorel-Tracy, a justement
entrepris, il y a deux ans, un
programme à l’intention des
municipalités riveraines. Le
programme Partenaire de votre
communauté vise à renforcer les
liens entre les bénévoles et
leurs élus municipaux et
permettre ainsi de maintenir un
service de recherche et
sauvetage nautique de la plus
haute qualité, au bénéfice des
citoyens. La gestion de ce
projet a été confiée à la firme
soreloise Gestion Alter Ego.
La Garde côtière auxiliaire
canadienne (Québec) est un
organisme sans but lucratif
fondé il y a plus de 30 ans pour
soutenir la Garde côtière
canadienne dans les activités de
recherche et sauvetage sur
l’eau. Son territoire se situe
le long du Fleuve Saint-Laurent,
de la frontière ontarienne
jusqu’à Blanc-Sablon sur la rive
nord et jusqu’à la Baie des
Chaleurs sur la rive sud, ainsi
que le long des rivières
Richelieu et Saguenay.
Garde côtière auxiliaire
canadienne (Québec)
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