mercredi 16 février 2011
TRAVAILLER
SANS NUIRE À SES ÉTUDES
Des employeurs
s’engagent avec le Chantier
Pierre-De Saurel de la
persévérance scolaire
Profitant des
Journées de la persévérance
scolaire, le Chantier Pierre-De
Saurel a lancé officiellement,
lundi matin, une nouvelle
initiative : l’Opération
conciliation études-travail.
Cette opération vise à
sensibiliser les employeurs à
l’importance d’aider leurs
étudiants-travailleurs à
bénéficier des avantages d’un
emploi à temps partiel sans
nuire à leurs
études. Déjà sept employeurs de
la région ont accepté de devenir
«employeurs engagés » dans le
cadre de cette opération : Rona
Bibeau (Sorel et Tracy),
l’Auberge de la Rive, Tim
Hortons, le CSSS de Pierre-De
Saurel, Canadian Tire (Sorel),
Métro (Sorel) et la Pharmacie
Jean Coutu (Tracy).
« Nous sommes heureux de la
réponse enthousiaste de ces
premiers employeurs qui étaient
d’ailleurs déjà sensibilisés à
l’importance d’un bon équilibre
entre les études et le travail »
a souligné le député de
Richelieu, Sylvain Simard,
initiateur du Chantier. « Nous
espérons qu’ils seront
rapidement suivis par plusieurs
autres. Contrer le décrochage
scolaire constitue un défi
majeur pour la région, qui
dépasse la seule responsabilité
des familles et du milieu
scolaire. Les employeurs peuvent
aussi contribuer à l’effort,
tout comme le milieu
communautaire et les élus. »
Travailler pendant ses études
est une pratique très répandue,
ici comme ailleurs. Un sondage
mené par le Chantier dans les
institutions d’enseignement de
la MRC de Pierre-De Saurel, à
l’automne 2010, a révélé que 57
pour cent des élèves de
secondaire III, IV et V
travaillent pendant leurs études
et que cette proportion s’élève
à 80 pour cent dans le cas des
cégépiens et cégépiennes. Dans
une très grande proportion, les
jeunes travaillent d’abord pour
se faire de l’argent de poche
(84 pour cent au secondaire et
48 pour cent au cégep).
« Nous ne désapprouvons pas le
travail étudiant,» a pour sa
part avancé le président de la
Commission scolaire de
Sorel-Tracy, M. Denis Rajotte. «
Au contraire, c’est une
expérience enrichissante qui
permet entre autres aux jeunes
de s’habituer aux exigences du
monde du travail. Mais certaines
balises très simples doivent
être respectées pour s’assurer
que les études demeurent la
priorité : pas plus de 15 heures
par semaine en moyenne; un quart
de travail ne dépassant pas 22
heures; une certaine souplesse
de l’employeur pendant les
périodes d’examen et, bien sûr,
un encouragement constant à
persévérer à l’école. »
Le décrochage se produit le plus
souvent au secondaire, c’est
pourquoi le phénomène y est
associé. Mais plusieurs études
tendent à démontrer qu’il se
prépare longtemps d’avance,
aussi tôt que pendant les
premières années de vie, et
qu’il se prolonge au-delà du
secondaire, soit au cégep et
parfois même à l’université.
C’est pourquoi tout le monde
peut avoir un rôle à jouer.
« Au cégep, nous sommes aussi
confrontés au phénomène du
décrochage,» a affirmé Fabienne
Desroches, directrice générale
du cégep de Sorel-Tracy. «Les
jeunes qui arrivent chez nous
ont peut-être un diplôme de
secondaire V, mais c’est un
diplôme qui les prépare à la
poursuite de leurs études et non
au marché du travail. Par
contre, l’attrait du marché du
travail et le goût de passer du
temps partiel au temps plein,
sont très présents et la
communauté doit aussi se
mobiliser pour soutenir nos
cégépiennes et cégépiens.» C’est
d’ailleurs dans cette optique
d’accrocher les jeunes que le
cégep a mis sur pied les
Rebelles, des équipes sportives
dans plusieurs domaines qui
suscitent beaucoup
d’enthousiasme et contribuent
sans aucun doute à la
persévérance.
Robert Faithful, propriétaire de
l’Auberge de la Rive, employeur
engagé et lui-même père de deux
adolescents est particulièrement
sensible à cet enjeu. « Pour ma
part, je refuse de donner trop
d’heures aux jeunes qui en
demandent, qu’ils soient du
secondaire ou du cégep. Je
comprends leur besoin d’avoir de
l’argent de poche et je sais que
la tentation peut être forte de
laisser l’école pour en avoir un
peu plus. Mais je sais aussi que
c’est une voie sans issue et
qu’ils le regretteront. »
Quant à Dany Grenier,
propriétaire franchisé des Tim
Hortons, avec sa femme, Anick
Richer, il insiste sur
l’importance de développer une
relation de confiance avec ses
employés-étudiants. « Si on les
respecte, si on tient compte de
leurs besoins, ils vont nous
respecter et tenir compte de nos
besoins. » Une recette qui
semble fonctionnetr< puisque le
taux d’absence et de départ est
très faible dans ses deux Tim
Hortons.
Les employeurs engagés reçoivent
un certificat ainsi qu’une
vignette à apposer dans leur
vitrine ou à l’entrée. Leur
entreprise sera affichée sur le
site internet des partenaires du
Chantier et ils bénéficieront
d’une visibilité médiatique.
Le Rendez-vous de la
persévérance scolaire
Dans le cadre des Journées de la
persévérance, le Chantier a
décidé de revenir pour une
deuxième année avec une activité
qui l’an dernier a connu un
grand succès : le Rendez-vous de
la persévérance scolaire. Il
s’agit effectivement d’un
rendez-vous pour tous les
acteurs locaux (étudiants,
parents, enseignants, directions
d’école, professionnels,
intervenants communautaires,
élus, employeurs, etc.)
préoccupés du décrochage et
soucieux de trouver des
solutions. Un échange franc et
ouvert afin d’établir les bases
d’une mobilisation collective.
Le Rendez-vous qui se tiendra le
17 février 2011 à l’École
secondaire Fernand-Lefebvre sera
suivi, cette année d’une
activité de percussion
collective avec le GROUPE
SAMAJAM INC.
Le Chantier Pierre-De Saurel,
créé en 2009 par le député de
Richelieu à l’Assemblée
nationale, avec la collaboration
de la Commission scolaire de
Sorel-Tracy et du Cégep de
Sorel-Tracy et le soutien du
Centre local de développement de
Sorel, a élargi son partenariat
à l’automne dernier pour
accueillir le CLD de Pierre-De
Saurel, le Centre de Santé et de
Services sociaux de Pierre-De
Saurel et la Chambre de commerce
et d’industrie Sorel-Tracy
métropolitain. Le Chantier s’est
donné comme mission de
sensibiliser la population aux
enjeux du décrochage scolaire et
de mobiliser tous les acteurs
locaux afin qu’ils s’engagent à
agir, chacun dans son champ
d’activités, mais de façon
intégrée, à favoriser la
persévérance scolaire afin
d’améliorer l’obtention de
diplômes chez les jeunes,
contribuant ainsi à établir les
bases d’un meilleur
développement économique et
social pour la région.
Les Journées de la persévérance,
initiées en 2005 par Réussite
Montérégie (instance
suprarégionale pour la
persévérance scolaire) ont été
reprises par 14 régions du
Québec. Elles se tiennent chaque
année au cours de la troisième
semaine de février, un moment
crucial de l’année scolaire où
le risque de décrochage est
particulièrement présent. Elles
constituent une occasion unique
de reconnaître la persévérance
et les efforts des jeunes vers
l’obtention d’un diplôme
qualifiant et de mobiliser toute
la région autour de la réussite
scolaire.
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