vendredi 18 février 2011
Le prochain
budget du Québec
Des syndicats
et organismes communautaires de
la Montérégie en pleine
mobilisation
En prévision du prochain budget
du Québec, des syndicats et
organismes communautaires,
réunis au sein du Collectif
montérégien de lutte contre la
pauvreté ont récemment tenu un
colloque sur les finances
publiques afin de réfléchir à
l’avenir qu’ils souhaitent pour
le Québec et de dégager des
solutions différentes de celles
mises en avant par le
gouvernement de Jean Charest. Ce
colloque fut aussi l’occasion
pour les forces vives de la
région de se donner un plan
d’action ambitieux pour
influencer le prochain budget
que présentera sous peu le
ministre des Finances, monsieur
Raymond Bachand.
Un budget équitable : une
question de choix
Le Collectif presse, tout
d’abord, le gouvernement de
s’affranchir du carcan du retour
à l’équilibre budgétaire pour
2013-2014. Il considère que cet
objectif fait peser une menace
inacceptable sur les services
publics et les programmes
sociaux. Cela lui paraît
d’autant plus inacceptable que
le gouvernement Charest est le
seul à viser un objectif aussi
dangereux.
«
L’approche actuelle du ministre
Bachand ne peut qu’entraîner des
coupes dans les services offerts
à la population et elle doit
être modifiée. Les services
publics et les programmes
sociaux sont essentiels au
développement de notre région.
Ils constituent des remparts
contre la pauvreté et
l’exclusion sociale. Ils doivent
absolument être préservés »
a déclaré Robert Morand,
vice-président régional de
Sorel-Tracy au Conseil central
de la Montérégie (CSN).
Les membres du Collectif
insistent aussi sur le fait que
le gouvernement Charest doit
reculer sur un certain nombre de
questions parmi lesquelles la
taxe santé de 200 $ et la hausse
des droits de scolarité. Ils
estiment que ces mesures sont
régressives, qu’elles affectent
plus particulièrement la classe
moyenne et les plus pauvres et
qu’elles ramènent le Québec plus
de 40 ans en arrière.
« Avec la
Révolution tranquille, le Québec
a réussi à se sortir d’une ère
où les dépenses en santé étaient
la principale source
d’endettement des ménages, où
les jeunes issus de familles
moins nanties ne pouvaient pas
accéder à l’éducation
supérieure, où la charité
faisait office de solidarité.
Nous n’avons aucune envie de
replonger dans la grande
noirceur! » a ajouté
Roger Martel du SPGQ. De plus,
le prix payé pour les
médicaments par la RAMQ
s’envole. Il faut suivre
l’exemple de l’Ontario et
trouver des moyens de contrôler
et réduire les coûts, notamment
par le recours aux médicaments
génériques.
Compte tenu de la crise
économique et de la timide
reprise, le Collectif attend
aussi du gouvernement qu’il
adopte des mesures fortes
favorisant le maintien et la
création d’emplois de qualité,
le développement des compétences
des travailleuses et des
travailleurs afin qu’ils
puissent mieux faire face aux
mutations du marché du travail.
Le Collectif attend aussi du
gouvernement qu’il développe une
stratégie économique valorisant
le savoir-faire québécois et qui
soit durable et respectueuse de
l’environnement. Ainsi, il
pourrait accélérer le
développement du secteur éolien
ou encore activer
l’électrification des transports
collectifs, qui aurait à la fois
un impact sur les emplois et
l’environnement.
Il faut un budget en phase
avec le Québec que l’on veut se
donner
Des services de santé et
d’éducation publics et de bonne
qualité, de bons programmes
sociaux, le nécessaire soutien
aux travailleuses et
travailleurs, tout cela suppose
des investissements importants
de la part de l’État. Le
Collectif montérégien de lutte
contre la pauvreté constate que
le gouvernement a
malheureusement développé une
stratégie fiscale hautement
inéquitable depuis son accession
au pouvoir. Il propose donc des
mesures afin de financer nos
services et programmes.
« Le
prochain budget du ministre
Bachand doit absolument prévoir
une contribution plus importante
de la part des particuliers plus
fortunés et des entreprises
profitables du Québec. Il doit
aussi prévoir des mesures
vigoureuses de lutte contre
l’évasion fiscale et les paradis
fiscaux. Les sommes qui
échappent à l’État doivent être
récupérées. C’est une question
de justice!» a insisté
Claude Langlois de la FTQ.
Le Collectif n’oublie pas non
plus le palier qui appartient au
niveau fédéral : le gouvernement
doit réclamer notre dû à Ottawa,
que ce soit les sommes générées
par l’harmonisation de la TVQ,
ou encore négocier une
amélioration du régime de
l’assurance-emploi. Il pourrait
aussi envisager des mesures de
soutien du revenu pour les
travailleuses et travailleurs
âgés ayant perdu leur emploi.
Une vaste
campagne de mobilisation
Au sortir du colloque sur les
finances publiques, toutes les
personnes participantes se sont
engagées à continuer le travail
auprès de leurs concitoyennes et
concitoyens et au sein de leurs
organisations respectives.
Ainsi, elles profiteront des
prochaines semaines pour faire
valoir leurs pistes de solution
et inviter la population de la
Montérégie à participer
massivement à la manifestation
nationale appelée conjointement
par l’Alliance sociale et la
Coalition opposée à la
tarification et à la
privatisation des services
publics.
« Le
prochain budget du Québec doit
marquer un changement de cap.
Nous allons donc multiplier nos
efforts de mobilisation au cours
des prochaines semaines. Un
budget équitable pour le Québec,
c’est une question de choix !
Par notre mobilisation en
région, nous comptons contribuer
à ce que le gouvernement fasse
les bons! » a conclu
Normand Moreau du SFPQ.
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