mardi 22 février 2011
Pour les
jeunes de Sorel-Tracy : «
Apprendre à conduire plus tôt… »
Ce n’est pas un
hasard si le lancement de la
carte TIMEOUT jeunesse a eu lieu
cette semaine, le 17 février au
Centre Culturel de Sorel. Deux
jours plus tôt, s’est aussi tenu
le lancement de la campagne de
sensibilisation « À coeur
d’homme », réseau d’aide duquel
la Maison Le Passeur est membre.
L’objectif est
de faire la prévention pour
éviter l’escalade des
comportements violents dans les
relations conjugales et
familiale et inviter les hommes
à demander de l’aide plus
précocement.
Dans cette
perspective, comme nous le
savons, les comportements
violents sont des agissements
appris et ils ne sont pas innés.
Dans cette optique, en concert
avec la Table de Concertation
Jeunesse de Sorel-Tracy, nous
croyons aussi à l’importance
d’encourager un apprentissage
plus hâtif de la gestion de la
colère et de la communication.
En effet, les
jeunes devraient apprendre plus
tôt à se conduire : faire le
bout de chemin en s’exprimant
dans la non-violence !
Conséquemment, les adolescents
d’aujourd’hui, les amoureux et
les parents de demain seront
mieux outillés pour échanger,
voire même transmettre à leur
tour une image de relations
saines, égalitaires et
respectueuses.
Tout notre réseau d’aide peut
témoigner de l’efficacité de cet
outil d’arrêt d’agir.
D’ailleurs, nombreux sont nos
participants qui nous raconte
fièrement la capacité de freiner
qu’ils ont acquis, avant d’en
arriver à déraper. Dans leur
démarche de changement, ils
actualisent leurs
apprentissages.
Nos papas
seraient d’ailleurs tellement
encouragés s’ils étaient
supportés dans la transmission,
à leurs jeunes, de leurs
nouvelles habiletés de gestion
de leurs émotions. La question
se pose pourtant : pourquoi
attendre et intervenir quand
déjà ont eu lieu les procédures
judiciaires et/ou les blessures
psychologiques et autres ? Si on
se rapporte dans l’univers des
jeunes, on peut aussi
s’interroger sur le fait que des
élèves intimidateurs ne soient
pas conscients des répercussions
de leurs comportements
psychologiquement violents…
Pourquoi y-a-t-il tant
d’adolescents qui se valorisent
en étant brusques et rebelles
sans penser aux conséquences sur
les autres ?
Certes, nous
entendons déjà l’argument des
films populaires et des jeux
électroniques cruels -presque
réels-, tel un blâme sur la
société qui laisse véhiculer
l’idée que la violence est
spectaculaire et qu’elle
rapporte des gains.
Outre ces
influences visuelles, que
cachent ces élèves impulsifs et
irrespectueux des règles
minimales requises, notamment
pour le bon fonctionnement d’une
classe ou d’un groupe en atelier
? Que ressentent-ils, comment
reçoivent-ils ce qui n’est pas
conforme à ce qu’ils présumaient
?
Avec la carte TIMEOUT, on amène
le jeune à se conscientiser sur
le fait que nous pouvons
conduire qu’un seul véhicule,
soit : notre propre personne.
Lorsque nous manoeuvrons notre
voiture, ne devons-nous pas nous
soucier des autres véhicules qui
circulent ? Ne devons-nous pas
être conscients que tous ceux
qui se stationnent ou se
déplacent ont leur place
distinctive sur le chemin, tout
comme nous ? Tous et chacun, ne
sommes-nous pas protégés
d’avancer en respectant le code
de la route ?
C’est pourquoi
les étapes inscrites sur la
carte TIMEOUT font références
aux codes connus de la sécurité
routière. L’usage des
différentes étapes de la carte
sont établies pour favoriser la
sécurité de tous ceux qui
cheminent. Il est souhaitable de
partager la route pacifiquement,
avec les gens de tous genres,
dans les espaces publics,
scolaires, professionnels, en
partant bien sûr de la famille
où l’on retourne se garer
quotidiennement.
Pour ce faire,
il faut essentiellement que
chaque conducteur se reconnaisse
honnêtement, qu’il ouvre ses
horizons, qu’il soit attentif,
qu’il apprivoise ses freins et
qu’il ajuste sa vitesse devant
chaque situation. À juste titre,
les services de la Maison Le
Passeur font souvent le
parallèle entre la voiture et
notre corps dans son ensemble,
non pas seulement physique, mais
aussi psychologique et émotif.
Notre corps, c’est réellement un
tout à entretenir pour engendrer
une saine mécanique des
comportements non-violents.
Comme la
voiture, il faut l’entretenir et
il faut le conduire prudemment
avec la fierté de pouvoir
s’ajuster, afin de se rendre à
la destination choisie. Si nous
avons à passer des heures
irritantes dans le trafic, comme
des bouleversements de toutes
sortes dans notre propre vie, là
où nous avons un véritable
pouvoir et où nous avons un
choix qui nous appartient, c’est
dans la perception et les idées
que nous agréons devant ce qui
se présente à nous.
L’idée nourrit
va nécessairement engendrer une
émotion, qui à son tour, devient
un catalyseur des actions qui
vont s’en suivre. C’est à ce
niveau que nous gagnons à
utiliser les outils qu’apporte
la carte TIMEOUT, pour s’adapter
et pouvoir intégrer de nouvelles
habitudes de vie, pour ralentir
ou freiner au bon moment et
mieux vivre le moment présent,
pour éviter de déraper et causer
des dommages souvent
ineffaçables.
Bref, l’idéal est certainement
d’apprendre à se conduire
hâtivement, par la
reconnaissance de ses besoins et
de ses limites à identifier,
notamment avec les ressources et
l’aide professionnelle mis à
notre disposition pour nous
guider.
Se responsabiliser, c’est
s’occuper de soi en s’orientant
en toute sécurité, pour soi
d’abord, mais pour tout ce qui
nous environne, favorisant ainsi
un parcours clairsemé et des
rapports égalitaires. Se
responsabiliser, c’est devenir
un éclairé conducteur de son
propre véhicule !
Sophie Rouleau, B.A.
Intervenante psychosociale &
chargée de projets
Maison Le Passeur
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