SOREL-TRACY (STM) _
Le Sorel-Tracy Magazine a
appris que l'entreprise
Solution Développement
Durable (SDD-CONPOREC) a
officiellement déposé sa
poursuite d'indemnité
d'expropriation pour un
montant de 21,8 millions $
contre la Ville de
Sorel-Tracy et la MRC
Pierre-De Saurel, dans ce
qu'on peut maintenant
qualifier de «saga
judiciaire» le dossier de la
gestion des matières
résiduelles dans la région.
La poursuite
a été signifiée mercredi
après-midi à la Ville de
Sorel-Tracy et les élus ont
été informés jeudi matin.
Dans le
document déposé à la Ville
et à la MRC dont le STM a
obtenu copie, on ne précise
pas, pour l'instant, la
valeur des pertes de revenus
associées à ce dossier.
Les
procureurs de SDD décrivent
toutes les étapes ayant
amené la société à acquérir
Conporec, alors en faillite,
notamment le fait qu'elle
s'était assurée des
«
intentions futures de la MRC
de continuer d'avoir recours
au tri-compostage à deux
voies, sur le site, pour la
valorisation des matières
résiduelles de son
territoire et de recevoir
l'appui de la Ville de
Sorel-Tracy dans son projet
de relancer les activités du
site ».
Toutefois,
SDD dénonce dans sa
poursuite la «volte-face des
défenderesses» dans
différentes étapes à compter
du 1er mars 2010,
l'entreprise soutenant que
« le
tout allait à l'encontre du
Plan de gestion des matières
résiduelles» de la
MRC.
Selon la
poursuite, « les décisions
des défenderesses ont comme
conséquence de priver
Conporec et son actionnaire,
SDD, de la possibilité
d'exploiter l'établissement
de Conporec, réduisant à
presque rien la valeur des
actifs ».
SDD dénonce
également
«
l'expropriation déguisée de
Conporec » alors que
« les
défenderesses n'ont pas
appliqué la procédure prévue
à la Loi sur l'expropriation
ni versé aux demanderesses
l'indemnité afférente à
l'expropriation ».
Pour
déterminer la valeur de 21,8
million $, la poursuite
s'appuie sur un rapport
d'évaluation d'un évaluateur
agréé, déposé à même la
poursuite.
Le début de
l'audition devrait se faire
le 13 septembre prochain au
Palais de justice de
Sorel-Tracy.
LES
RÉACTIONS
Le maire de
Sorel-Tracy, Réjean
Dauplaise, a indiqué qu'il
s'attendait au dépôt de la
poursuite,
«mais
pas aussi vite que ça »!
Selon lui,
« la
SDD avait le certificat de
la Ville pour opérer
lorsqu'ils ont acheté
Conporec. Il précise «qu'on
ne les a pas empêché, mais
d'après-moi, ils n'avaient
pas assez de tonnage pour
opérer. » Pour lui,
«
c'est un dossier qui relève
davantage de la MRC que de
la Ville. »
Le maire
affirme ne pas avoir entendu
parler de l'ensemble du
dossier de la part de
citoyens, à l'exception de
la marche tenue à la fin
juin.
«
C'est un des plus gros
dossiers de la Ville de
Sorel-Tracy », de
lancer M. Dauplaise, dans
une entrevue accordée au STM
à la suite de la
signification de la
poursuite.
Le dossier
sera soumis à la table des
maires de la MRC, le 13
juillet prochain.
Le préfet,
Gilles Salvas, a indiqué que
la MRC nie et conteste la
poursuite. Selon lui,
la moitié des éléments
contenus dans le document
est faux. Les
procureurs et les assurances
de la MRC ont été informés.
RAPPEL DE
L'ORIGINE DE LA POURSUITE
La Ville et
la MRC avaient été mis en
demeure le 22 mai dernier
par les procureurs de la
SDD. Dans ce document,
l'entreprise n'excluait pas
d'augmenter ce montant
lorsque ses procureurs
aurait terminé d'extrapoler
l'ensemble des dommages
causés à la firme.
Rappelant l'historique du
Plan de gestion des matières
résiduelles, qui prévoit que
les matières résiduelles
générées sur le territoire
de la MRC seront valorisées
sur le territoire de
celle-ci, SDD estimait avoir
démontré qu’elle était en
mesure d’utiliser et mettre
en valeur son site dans le
respect des normes
environnementales, sans
créer de nuisance ou
d’inconvénient significatif
au voisinage.
La SDD
estimait, dans sa mise en
demeure, que les gestes
posés par la MRC dans la
gestion du plan des matières
résiduelles n'étaient pas
conformes à la Loi et
lançait même que
«la
Ville a utilisé, grâce à la
complicité du maire
Dauplaise, sa position de
force à la MRC (double
majorité) pour faire opérer
à cette dernière cette
volte-face illégale».