jeudi 31 mars 2011
Plus besoin de
s’exiler pour accoucher
(SorelTracy
Magazine) - Les femmes enceintes
peuvent désormais compter sur
les services de deux nouveaux
gynécologues à l’Hôtel-Dieu de
Sorel. Les gynécologues Oleg
Soroko et Nestor Contras ont
accepté de continuer leur
carrière à Sorel-Tracy.
L'arrivée de ces deux nouveaux
médecins évitera que des femmes
soient obligées d’aller se faire
opérer à l’extérieur de la
région à cause du manque de
médecins spécialistes.
« Un
service avec deux gynécologues,
c’est une première depuis 15
ans! Depuis très longtemps, je
devais souvent transférer mes
patientes en cas de césarienne »,
a déclaré le médecin Yvon
Mallette, en point de presse. Ce
médecin généraliste qui a
procédé à des milliers
d'accouchements depuis le début
de sa carrière tient ce service
à bout de bras depuis plusieurs
années. Selon lui, il est arrivé
« trop souvent » que les
services d’un gynécologue aient
manqués à Sorel-Tracy lors de
plusieurs accouchements.
Les deux
nouvelles recrues du CSSS
Pierre-De Saurel amènent à
l’Hôtel-Dieu une expertise
médicale qui provient de
l’extérieur de l’Amérique du
Nord. Le docteur Oleg Soroko
pratique depuis près de 20 ans
en gynécologie-obstétrique. Il a
notamment travaillé au Maroc, en
France et en Allemagne. Son
collège a aussi près de 20 ans
d’expérience en Colombie, dont
plusieurs années à l’Institut
colombien Materno-Infantil.
Pas facile d’être
reconnus au Québec
|
Nestor Contras &
Oleg Soroko |
La reconnaissance
des compétences des médecins au
Canada et au Québec a évolué au
cours des dernières années. À
une certaine époque, les
médecins étrangers n’étaient pas
les bienvenus au Canada.
« La
position officielle du
gouvernement fédéral il y a cinq
ans était d’interdire
l’immigration des médecins
étrangers. Tout ça a beaucoup
changé », a commenté le
docteur Soroko.
Les deux
gynécologues ont passé une
panoplie de tests avant de
pouvoir exercer au Québec. M.
Soroko a attendu deux ans avant
de pouvoir exercer, tandis que
son collège a attendu plus de
quatre ans. Le directeur des
affaires médicales et
hospitalières, Gérald
Désaulniers, dit avoir été très
surpris par le niveau de
compétences des nouveaux
médecins.
« On pense souvent (à tort) que
l’Amérique du Nord est le bout
du monde. Pourtant, au
quotidien, ils ont eu accès à
des choses (équipements
médicaux) que nous n’avons pas
encore au Québec. C’est une
belle leçon d’humilité pour nous
», a-t-il admis.
À ce sujet, les
deux médecins disent avoir été
séduits par l’hospitalité des
gens de la région.
« Tout a
été fait pour que notre
intégration se passe bien »,
a fait valoir le nouveau chef du
département de
gynécologie-obstétrique.
Environ 350
femmes accouchent à l’Hôtel-Dieu
chaque année et 85% de la
population du CSSST se font
traités localement.
Besoin
urgent en médecine familiale
Selon le docteur
Gérald Désaulniers, la direction
de l’hôpital doit composer avec
une pénurie de médecins depuis
plusieurs années.
« Beaucoup
de nos médecins sont arrivés à
l’âge de la préretraire et de la
retraite en même temps. Depuis
2005, nous avons embauché 40
nouveaux médecins »,
a-t-il indiqué.
L’équipe de
recrutement du CSSS s’attaque
désormais à la médecine
familiale. Certaines régions de
la Montérégie comptent sur deux
fois plus de médecins de famille
que la grande région de
Sorel-Tracy.
« C’est
donc dire qu’il nous faut
doubler les effectifs »,
a conclu le docteur Désaulniers.
|