vendredi 06 avril 2012
Les députés
Simard et Plamondon revendiquent
un crédit d’impôt pour les
retraités d’Atlas
«Atlas est
un cas unique. Cette usine a
fermé et fut démantelée. Le
régime de retraite a été
liquidé. Ce serait normal que
ces gens puissent avoir un
crédit d’impôt pour obtenir les
sommes qu’ils ont perdu»,
a mentionné le député de
Richelieu, Sylvain Simard lors
d’une conférence de presse, au
centre Desranleau, lundi
après-midi.
Ù
Pierre
St-Michel, porte-parole du
Regroupement des travailleurs
d'Atlas, le député de Richelieu
Sylvain Simard et le député de
Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour
Louis Plamondon s'unissent pour
défendre la cause de 235
retraités de l'usine soreloise.
Sur place, le
député de Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour,
Louis Plamondon a aussi réclamé
un meilleur sort pour les
travailleurs retraités qui n’ont
pas reçu les prestations
auxquelles ils auraient eu droit
en vertu de leur régime de
pension agrée.
Ensemble, les
deux députés veulent qu’on
examine tant à Ottawa, qu’à
Québec, la possibilité
d’instaurer un crédit d’impôt
remboursable en leur faveur.
En 2006, M.
Simard a convaincu le Conseil
des ministres d’octroyer $2
millions à plusieurs centaines
d'anciens employés d’Atlas dont
des ex-cadres.
«Cela
représente que 8% de la perte.
Il nous reste 92% des sommes à
récupérer», a expliqué
Pierre St-Michel, du
Regroupement des retraités de
l’usine soreloise.
Certains anciens
travailleurs, dont la moyenne
d’âge est de 72 ans, reçoivent
des chèques de pension amputés
de l’ordre 30%. Au total, ils
peuvent recevoir, tout au plus,
$23 000 de pension par année.
«Certains
vivent sous le seuil de
pauvreté. Ils ont travaillé
toute leur vie pour cela»,
a ajouté M. Simard.
Pour sa part, le
député du Bas Richelieu-Nicolet-Bécancour
Louis Plamondon s’indigne
qu’après une faillite, les
employés sont toujours les
derniers à être payés.
«On a déjà
demandé à une banque qui avait
récupéré 35 millions de la vente
des actifs d’une entreprise si
elle pouvait payer $400 000
qu’on devait en salaires et
autres avantages aux employés.
On a refusé de le faire»,
déplore M. Plamondon.
«Ce n’est pas moral que l’on
prenne aux retraités de l’argent
qu’on a mis de côté pour assurer
leurs vieux jours et, qu’en cas
de faillite, on le donne aux
banques et à d’autres créanciers
plutôt qu’à eux.»
M. Plamondon
ajoute que dans sa
circonscription, d’autres
compagnies traversent des
difficultés financières. Il a
donné l’exemple de l’usine
Silicium de Bécancour qui vient
de se mettre sous la protection
de la Loi sur les arrangements
avec les créanciers depuis le 3
janvier
«Je réitère ma volonté
inébranlable de me battre pour
eux.»
En mai 2008, M.
Plamondon avait présenté à la
Chambre des communes un projet
de loi permettant la création
d’un crédit d'impôt remboursable
pour perte de revenu de
retraite.
À ce moment-là, les 263
retraités d’Atlas souhaitaient
obtenir 22% des pertes de leur
revenu de retraite lors de la
fermeture de l’usine.
«Les
libéraux ont finalement voté
contre alors qu’ils nous
appuyaient au départ», a
expliqué M. Plamondon.
Quelque chose de
similaire
M. Simard a
rappelé avoir présenté le projet
de loi 490 en 2008 afin
d’instaurer un crédit d’impôt.
«Ce qui a
changé c’est le nombre de
retraités qui vivent aujourd’hui
quelque chose de similaire ou
qui pourraient le vivre avec un
ratio de solvabilité moyen des
régimes à prestations
déterminées qui se situe à 68%.»
«Il suffit d’une catastrophe et
des milliers de retraités vont
perdre tous leurs droits.»
M. Simard s’est
battu afin de permettre aux
entreprises, acculées à la
faillite, de faire face à leurs
obligations dans un délai de
cinq ans. Un projet qui a été
adopté à l’Assemblée nationale
en 2009.
De plus, M.
Simard s’est engagé à se battre
afin que les deux paliers de
gouvernement reconnaissent les
régimes de retraite des
entreprises comme des créanciers
prioritaires dans les cas de
faillite. Il estime les
gouvernements doivent
soigneusement évaluer le coût
d’un crédit d’impôt pour les
retraités qui se sont vus
dépossédés en tout ou en partie
de leurs revenus de retraite.
235 retraités
Aujourd’hui, on
compte 235 retraités d’Atlas.
«Certaines
personnes ont été privés de 58%
de leurs revenus parce que nous
avions trois caisses de
retraites différentes», a
expliqué M. Saint-Michel.
Les travailleurs
étaient répartis dans trois
différents secteurs dont les
employés de bureau, à taux
horaire et les gardiens de
sécurité. Ces derniers ont vu
leurs revenus diminuer de plus
de la moitié.
Répondant à une
question du Sorel-Tracy
Magazine, M. Saint-Michel a
indiqué que de nombreux anciens
travailleurs ont vécu de graves
dépressions avant leur décès.
Leur moral était à plat.
«Des parents m’ont confié qu’ils
les avaient vu dépérir»,
a-t-il confié.
Un groupe
d’employés dont Pierre Paquin,
décédé il y a deux mois, se sont
battus avec acharnement pour
faire valoir leurs droits.
«On n’a jamais pu poursuivre qui
que ce soit, l’entreprise
n’existait plus», a
ajouté M. Saint-Michel.
«L’argent
gagné par les travailleurs
devrait être sacré. Il ne faut
plus jamais que ne se reproduise
une telle chose dans l’avenir»,
a dit M. Simard qui a maintes
fois débattu à l’Assemblée
nationale la cause des
ex-travailleurs d’Atlas.
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