jeudi 16 février 2012
Chanson
l’Hymne à l’amour d’Édith Piaf :
la Commission scolaire de
Sorel-Tracy fait le point
Pour faire suite
aux nombreux commentaires
formulés à l’égard d’une
décision prise par un enseignant
de musique dans un contexte
d’apprentissage à l’École
St-Gabriel-Lalemant, la
Commission scolaire de
Sorel-Tracy désire faire le
point sur les informations qui
circulent au sein des médias
locaux et nationaux.
Tout d’abord, plusieurs médias
ont dénoncé la décision de
l’enseignant d’avoir retiré du
chant, lors de sa présentation à
ses élèves du 3e cycle du
primaire, la dernière phrase de
l’Hymne à l’amour de Madame
Edith Piaf. Rappelons que
l’enseignant avait fait preuve
de transparence en présentant
cette dernière phrase en classe
mais en mentionnant à ses
élèves, lors de cette
présentation, qu’elle ne serait
pas discutée, préférant que la
discussion se fasse à la maison.
La Commission scolaire tient à
préciser que la chanson fut
présentée aux élèves dans son
intégralité.
Était-ce la bonne décision?
Bien que certains puissent juger
qu’il s’agissait là d’un excès
de prudence, l’enseignant a
justifié son choix de ne pas
avoir discuté du contenu de
cette dernière phrase en classe
parce qu’elle référait à une
thématique tout autre que la
thématique de l’amour qui était
visée par la situation
d’apprentissage. Il a plutôt
jugé que la thématique de cette
phrase devait être traitée dans
le cadre d’un autre cours, le
cours Éthique et culture
religieuse et à la maison avec
les parents.
Pour certains, c’était une
décision qui pouvait sembler
choquante, voire déraisonnable.
Toutefois, sans vouloir relancer
le débat, il faut comprendre que
le contexte actuel dans lequel
les enseignants exercent leur
profession, où tout ce qui
entoure les débats sur les
accommodements raisonnables
n’est pas pour l’instant balisé
ou encadré, plusieurs éducateurs
marchent sur des œufs lorsque
confrontés à ces questions. Il
n’existe en effet pas, pour le
moment, de manuel, de guide ou
de texte légal permettant à
l’enseignant d’orienter sa
décision sur un sujet aussi
délicat.
Il s’agit donc pour la
Commission scolaire, d’une
décision qui, bien qu’elle ait
fait couler beaucoup d’encre et
qu’elle ne fasse pas
l’unanimité, fut prise de bonne
foi, en toute honnêteté et ceci,
afin d’éviter un débat. La
Commission scolaire constate
aujourd’hui que la résultante
fut toute autre.
Sans juger un
enseignant qui, à notre avis,
n’a pas commis de faute
professionnelle et qui reste un
enseignant apprécié de ses
élèves, de leurs parents et de
ses collègues, la Commission
scolaire de Sorel-Tracy tient à
préciser qu’elle n’a jamais mis
à l’index les mots à caractère
religieux du vocabulaire des
écoles et qu’il est utilisé dans
les situations d’apprentissage
qui s’y prêtent, mais pas dans
toutes les situations.
Rappelons que le Programme de
formation de l’école québécoise
– volet musique au primaire vise
à développer les compétences
suivantes : « Inventer des
pièces musicales, interpréter
des pièces musicales, apprécier
des œuvres musicales, ses
réalisations et celles des
camarades ».
Sous cet angle et avec respect
pour les personnes qui sont en
désaccord avec l’initiative de
l’enseignant, la Commission
scolaire est d’avis que les
objectifs du Ministère ont été
atteints et ne remettra pas en
question la décision de son
enseignant.
Force est de constater que
l’ampleur de cette situation
dépasse et de loin, celle de la
décision : tout ce qui touche le
phénomène religieux à l’école
est un débat de société qui
suscite indéniablement les
passions.
Denis Rajotte, président
Alain Laberge, directeur général
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