jeudi 26 juillet 2012
Alcool et
lendemains de veille :
L'abus
d'alcool peut demeurer dangereux
même quand le taux d'alcoolémie
est revenu à zéro.
(Éduc’alcool)
Montréal, le
26 juillet 2012 – Même après
avoir dormi, même après que le
corps ait métabolisé tout
l’alcool consommé, même avec un
taux d’alcoolémie revenu à zéro,
la consommation abusive a des
effets étendus et l’on peut fort
bien ne plus être en possession
de ses moyens pendant 24 heures
après la fin d’une cuite. Telle
est la principale conclusion de
la toute dernière publication de
la collection Alcool et santé d’Éduc’alcool
consacrée aux « lendemains de
veille » que l’organisme a
rendue publique aujourd’hui.
« Après une
consommation excessive, les
malaises apparaissent quand la
concentration d’alcool dans le
sang amorce sa descente et ils
sont à leur point culminant
quand elle est redescendue à
zéro », de préciser le directeur
général d’Éduc’alcool, Hubert
Sacy.
Avoir la
gueule de bois peut être
dangereux
Lorsqu’on a la
gueule de bois, on se sent
souvent très mal. Avoir mal à la
tête, trembler et suer, avoir
des troubles de vision et ne pas
parvenir à se concentrer est
tout aussi dangereux qu’être
saoul. Dans ces conditions,
utiliser un véhicule, une
machine ou un outil, faire une
activité physique dangereuse,
être responsable de la sécurité
d’autres personnes ou prendre
d’importantes décisions est
absolument contre-indiqué et
irresponsable.
Cette mise en
garde s’adresse à tous les
buveurs, mais les jeunes doivent
y porter une attention
particulière. En effet, les
jeunes s’intoxiquent davantage
que leurs aînés et rapportent
plus souvent des gueules de
bois. Or, bon nombre d’entre eux
occupent des emplois saisonniers
qui demandent à la fois
d’exécuter des activités
physiques et d’assurer la
sécurité d’autres personnes. On
pense ici aux moniteurs de camps
de jour ou de camps de vacances,
aux instructeurs sportifs ou
encore aux sauveteurs et
surveillants des plans d’eau.
Pour ces personnes, avoir une
gueule de bois n’est pas
simplement déplaisant, c’est
grave, dangereux et ça peut même
être criminel.
« Dès lors, si
on souhaite être en pleine
possession de ses moyens, il est
essentiel de s’en tenir aux
directives de consommation à
faible risque, de bien saisir
que la consommation excessive,
même occasionnelle, pose de
sérieux problèmes et qu’il est
de très loin préférable de boire
plus régulièrement de petites
quantités d’alcool
qu’occasionnellement de grosses
quantités», a poursuivi Hubert
Sacy qui a précisé que c’est la
Société de sauvetage qui a
attiré l’attention d’Éduc’alcool
sur le besoin de sensibilisation
aux problèmes des lendemains de
veille.
Acétaminophène et ibuprofène
: pas toujours la meilleure
solution
Quoique le mal
de tête soit un symptôme
rapporté par près de 90 % des
personnes qui ont une gueule de
bois, Éduc’alcool souligne qu’il
n’est pas conseillé à tous de
consommer de l’acétaminophène (Tylenol)
pour réduire la douleur. En
fait, si ce produit est toléré
chez les buveurs occasionnels
qui auraient trop bu, il est
strictement contre-indiqué chez
les personnes dépendantes à
l’alcool (alcooliques) qui ont
reçu un diagnostic de problèmes
hépatiques. Chez ces dernières,
l’interaction entre l’alcool et
l’acétaminophène augmente
significativement le risque de
toxicité et peut causer des
lésions au foie, même lorsque le
médicament est pris le jour
suivant.
Selon la
sensibilité de chaque
consommateur, le mélange de
l’alcool avec l’acide
acétylsalicylique contenu dans
des analgésiques comme l’AAS
(aspirine) ou l’ibuprofène (Advil,
Motrin) est lui aussi
déconseillé. Chez les personnes
vulnérables aux crises
gastro-intestinales, la prise de
ces médicaments pourrait
exacerber les effets irritants
de l’alcool.
« Les seuls
traitements sécuritaires contre
la douleur associée au lendemain
de veille sont ceux d’une saine
hygiène de vie : faire de
l’exercice afin d’augmenter
l’apport en oxygène aux cellules
et se réhydrater en buvant
beaucoup d’eau, puis en mangeant
quelque chose de simple. Pour le
reste, seul le temps fera son
œuvre », a conclu Hubert Sacy
Des
statistiques éloquentes : un
buveur sur dix est concerné
Parmi les
Québécois de 12 ans et plus, 26
% des hommes et 11 % des femmes
ont consommé cinq verres ou plus
lors d’une même occasion au
moins une fois au cours de la
dernière année. Cette proportion
est plus grande chez les jeunes
: 40 % des 18-24 ans rapportent
avoir consommé de façon abusive
au cours de la dernière année.
Les plus
récents travaux en alcoologie
indiquant que parmi les
personnes qui consomment
excessivement, la prévalence du
lendemain de veille serait aux
alentours de 75 %, on peut
estimer que, chez nous, près
d’un consommateur d’alcool sur
dix a souffert d’une gueule de
bois sur une base plus ou moins
régulière. À l’inverse, pour
environ 25 % des buveurs, la
consommation excessive ne se
traduit pas par une gueule de
bois. L’explication de ce
phénomène est vraisemblablement
génétique, mais à ce jour, les
scientifiques n’ont toujours pas
apporté de réponse définitive.
Contenu et disponibilité de
la publication
Cette nouvelle
monographie d’Éduc’alcool vise à
démystifier le phénomène du
lendemain de veille et à
départager les mythes des
réalités qui entourent cette
autre conséquence négative de la
consommation excessive d’alcool.
Elle présente
clairement les symptômes, puis
les causes et finalement les
facteurs de risque des
lendemains de veille. Elle
expose aussi brièvement les
conséquences et les
complications souvent
mésestimées qui sont associées à
cette problématique. Elle
propose enfin de l’information
sur la prévention à l’égard des
lendemains de veille.
« Alcool et
lendemains de veille » peut être
téléchargée à partir du site
Internet d’Éduc’alcool
(www.educalcool.qc.ca). On peut
aussi la recevoir sans frais en
communiquant avec Éduc’alcool au
1-888-ALCOOL1. Elle sera
également disponible sous peu
dans les hôpitaux, les CLSC et
les succursales de la Société
des alcools du Québec.
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