jeudi 28 juin 2012
Inauguration
de la buanderie à l’Hôtel-Dieu
« Lorsque les
gens prennent le temps de
s’écouter, on peut arriver à de
grandes choses»
- Denis Généreux
24 septembre
2009. Les employés de la
buanderie de l’hôpital
Hôtel-Dieu de Sorel sont
convoqués dans le bureau des
ressources humaines de la
direction du CSSS Pierre-De
Saurel.
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De gauche
à droite, le comité de
survie de la buanderie
formé de Benoit Bachand,
conseiller financier
chez MCE Conseil, Pierre
Rochefort, ancien
président du syndicat,
Luc Pearson,
vice-président régional
du FSSS (Fédé des
syndicats des services
sociaux), Annie
Pelletier, déléguée
syndicale et Benoit
Laprade, buandier.
L'inauguration a eu lieu
hier, mercredi le 27
juin. |
Ils apprennent
que la direction de
l’établissement songe à
privatiser le service de
buanderie qui emploie une
douzaine de personnes. Raisons
invoquées? Augmentation des
coûts de production et surtout
la vétusté des équipements qu’il
faut remplacer.
«C’était la panique»,
se souvient Pierre Rochefort,
ancien président du syndicat des
employés d’entretien et de la
buanderie, CSN 2, au CSSS
Pierre-De Saurel.
Puis, la conseillère Martine
Nadeau du FSSS (Fédération de la
santé et des services sociaux)
et Benoit Bachand, un expert en
finances de chez MCE Conseil ont
travaillé de concert avec le
groupe d’employés pour la
création d’une nouvelle
buanderie qui réduirait les
coûts de production. Un projet
plus rentable et plus efficace
qu’une entreprise privée!
Au printemps 2010, leur projet
est présenté au CSSS Pierre-De
Saurel qui a mis en place un
comité visant la réalisation du
projet.
«Il a fallu se battre»,
rappelle André Crépeau, préposé
à la buanderie, en montrant
fièrement les nouvelles machines
à laver qui contiennent chacune
plus de 100 kilos de linge,
principalement des draps.
De plus, le comité du syndicat a
rallié la population à sa cause
qui s’est opposée à la
privatisation en signant une
pétition de plus de 5000 noms.
Le service de buanderie dessert
non seulement l’Hôtel-Dieu, mais
aussi cinq centres de CHSLD et
le CLSC.
Entretemps, la direction a
réalisé que la privatisation
entraînait des coûts
supplémentaires. Pendant
la rénovation de la buanderie,
une entreprise privée, située à
Saint-Jean-sur-Richelieu, a été
appelée en renfort. En
trois jours, ce service a coûté
environ $10 000, a-t-on appris
de source syndicale.
André Crépeau, préposé
explique comment
l'informatisation a pris une
grand une place à la buanderie
provoquant des changements au
niveau des méthodes de travail.
La rénovation de
la buanderie s’est concrétisée
grâce à une subvention de $1
million octroyée par le ministre
de la Santé et des services
sociaux, Yves Bolduc qui a
félicité les employés lors de sa
visite au printemps dernier.
Maintien de 8
postes
Auparavant, 12 employés
travaillaient à la buanderie.
Quatre d’entre eux ont pris leur
retraite. Huit emplois ont
donc été préservés dans la
région. Denis Généreux,
l’actuel président du syndicat
des employés d’entretien et de
buanderie, CSN 2 au CSSS
Pierre-De Saurel, a remercié les
travailleurs qui ont relevé tout
un défi en s’adaptant à la
nouvelle technologie.
«Ils
ont dû aussi changer leur
mentalité et changer leurs
méthodes de travail »,
précise-t-il.
« Lorsque les
gens prennent le temps de
s’écouter, on peut arriver à de
grandes choses»,
ajoute-t-il.
M. Généreux a
indiqué que les deux groupes,
syndicat et patronat ont cessé
de se voir comme des
adversaires. Avec le temps, ils
ont appris à se faire confiance.
«Nous avons tous le même
employeur : le gouvernement du
Québec. »
Quant au directeur des
ressources financières,
informationnelles et
immobilières de l’Hôtel-Dieu,
Jean-Pierre Tremblay, il a
évoqué moment fort lors de la
période de rénovation de la
buanderie.
«L’équipe s’est soudée dans le
respect et l’expertise de
chacun. Il y avait de la
transparence – donc pas d’agenda
caché- de l’écoute et de la
confiance mutuelle.»
La directrice générale par
intérim du CSSS Pierre-De Saurel,
Lise Chagnon a parlé d’un
nouveau modèle pour
l’organisation.
«À
partir de quelque chose de très
négatif, nous en avons fait un
projet novateur et performant.
Nous avons eu des idées
créatrices et on a pu revoir et
faire les choses autrement.»
Denis
Généreux, à droite
Des chiffres
-Investissement
d’environ $ 1
million pour rénover
la buanderie
-Maintien et
conservation de 8
postes. Le travail
s’effectue sur 5
jours au lieu de 7.
-Le coût de
production est passé
de 1, 20 $/kilo à
moins de 1 $/kilo.
-La buanderie
contient quatre
laveuses et trois
séchoirs de type
industriel.
-Les laveuses
contiennent une plus
grande capacité de
chargement et
effectue le travail
en moins de temps,
en plus d’être moins
énergivores.
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Plusieurs personnalités dont
le député fédéral Louis
Plamondon et le conseiller
municipal Yvon Bibeau ont
participé à la coupure du
ruban de la nouvelle
buanderie de l'Hôtel-Dieu.
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