lundi 04 juin 2012
Vieillir dans
la dignité en Montérégie
La CSN en campagne pour de
meilleurs services publics aux
aînés
(SOREL-TRACY,
le 4 juin 2012) Le Conseil
central de la Montérégie CSN
invite toutes les citoyennes et
tous les citoyens de la
Montérégie à réclamer du
gouvernement un virage majeur et
rapide afin d’assurer à tous
l’accès aux services sociaux et
aux soins de santé requis
lorsqu’ils seront en perte
d’autonomie liée au
vieillissement. Bien que la CSN
partage plusieurs des objectifs
de la nouvelle politique
gouvernementale « Vieillir et
vivre ensemble », dévoilée début
mai, elle déplore un manque
clair de moyens pour les
atteindre.
En effet, un examen des
projections démographiques de la
région démontre un accroissement
marqué (2,5 fois) de la
population qui aura besoin des
soins de longue durée dans 20
ans. Donc, pour la CSN, le temps
presse et les récentes annonces
du gouvernement incluent peu de
ressources supplémentaires, ce
qui nous empêchera de relever le
défi, à moins d’un virage. La
CSN croit que c’est l’occasion
de miser davantage sur les
services de soutien à domicile
et de travailler à une meilleure
intégration des services sur le
territoire afin de mieux
répondre aux besoins de la
population.
Un vieillissement rapide
En 2006, plus de 35 000
personnes aînées de la
Montérégie nécessitaient des
services et des soins liés au
vieillissement, sous une forme
ou une autre. Près de la moitié
d’entre elles étaient hébergées
dans le réseau public. Or on
prévoit que, dans 20 ans, ce
sont 85 872 personnes en perte
d’autonomie qui auront besoin
d’hébergement ou d’autres types
de soins de longue durée.
Comme la grande majorité des
personnes âgées souhaite
vieillir chez elle le plus
longtemps possible, il faut
s’empresser de développer
l’offre publique de services de
soutien à domicile.
Officiellement, le gouvernement
dit partager cet objectif, mais
les gestes concrets ne suivent
pas. La protectrice du citoyen a
d’ailleurs dénoncé la situation
dans un récent rapport. Au bas
mot, la CSN estime qu’il
faudrait ajouter annuellement
une somme de 500 millions de
dollars au budget public des
services de soutien à domicile
pour aînés pour répondre aux
besoins partout au Québec. Le
Québec est au bas de la liste
des provinces canadiennes à ce
chapitre.
« C’est une question de qualité
de vie pour les aîné-es, mais il
n’y a pas que ça, explique la
vice-présidente du Conseil
central de la Montérégie–CSN,
Fernande Lévesque responsable du
dossier politique pour la
région. C’est aussi un enjeu de
bonne gestion. Faute de services
à domicile suffisants, les
dépenses en soins pour les aînés
seront encore plus élevées. »
Pour la CSN, il faut planifier
et financer ce virage sans plus
attendre.
Miser sur le réseau public
Quant à la construction de
nouvelles places en CHSLD, elles
demeurent bien nécessaires,
compte tenu de l’ampleur des
besoins. Fernande Lévesque
insiste sur la nécessité de
miser sur les services dans le
réseau public : « L’expérience
désolante du premier CHSLD en
PPP de Saint-Lambert nous semble
limpide, la privatisation des
services aux aîné-es est plus
coûteuse et ne peut pas être
considérée comme une solution
crédible. L’État doit prendre
ses responsabilités et cesser de
gaspiller des ressources. »
Pour la CSN, il faut aussi
diversifier l’offre
d’hébergement. En plus des CHSLD
traditionnels, il faut envisager
des ressources d’hébergement
plus légères pour répondre
adéquatement aux besoins. Par
exemple, le développement des
ressources intermédiaires, des
milieux d’hébergement plus
petits, constitue une option
plus humaine et moins coûteuse
qui doit être accélérée afin
d’offrir une solution de
rechange aux personnes âgées en
perte d’autonomie légère à
modérée.
Améliorer la gestion et la
coordination
Sur le plan de la gestion des
services sur le territoire,
l’agence, le ministère et les
CSSS doivent faire mieux. Les
intervenantes et les
intervenants sont mal outillés
et peu soutenus. Actuellement,
ils n’arrivent pas assurer une
offre adéquate de services de
1re ligne ni en soutien à
domicile pour la population
aînée de la Montérégie.
Faute de meilleures
planification et organisation
des services d’hébergement et du
soutien à domicile, les
personnes aînées en besoin
doivent souvent se tourner vers
les hôpitaux et parfois y
attendre une place
d’hébergement, contribuant bien
malgré elles à une mauvaise
utilisation de ressources
coûteuses.
De plus, les différents services
offerts aux aîné-es doivent être
mieux intégrés et coordonnés par
les Centres de santé et de
services sociaux publics (CSSS),
responsables de faciliter
l’accès, le suivi et la qualité
des services. Le CSSS doit être
en mesure d’identifier dans la
communauté les personnes
vulnérables, de les accompagner
dans leurs démarches et d’offrir
un suivi de leurs besoins. Par
ailleurs, il faut miser
davantage sur la prévention.
Déclaration
La CSN en Montérégie invite les
citoyennes et les citoyens à
réclamer du gouvernement un
virage quant aux services
sociaux et de santé pour les
aîné-es en signant une
déclaration. Cela peut se faire
notamment en ligne au :
http://www.csn.qc.ca/web/csn/vieillir-dans-la-dignite
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