samedi 09 juin 2012
Réforme de l’assurance-emploi
Le
gouvernement Harper méprise les
chômeurs

Sorel-Tracy,
le 8 juin 2012 – « La réforme du
régime d’assurance-emploi mise
de l’avant par le gouvernement
Harper est une attaque directe
aux travailleuses et aux
travailleurs, un mépris total de
celles et de ceux qui perdent
leur emploi. »
Le vice-président du Conseil
central de la Montérégie - CSN,
Région de Sorel-Tracy, Robert
Morand, est outré par les
mesures annoncées, découlant du
très controversé projet de loi
C-38. Ce dernier élargit la
notion d'emploi convenable en
exigeant des prestataires qu'ils
acceptent, plus rapidement
qu'auparavant, des emplois ne
répondant pas à leur expérience
et à leurs qualifications. Pour
le Conseil central de la
Montérégie - CSN, il s'agit
d'une mesure contre-productive
sur le plan économique.
Par ailleurs, le projet de loi
restreint l’accès aux mécanismes
d’appel et réduit de cinq
semaines la durée des
prestations dans les régions à
haut taux de chômage, ce qui est
tout à fait inacceptable.
Le gouvernement revient à la
charge avec les prestataires
dits « fréquents », c'est-à-dire
les personnes qui ont présenté
trois demandes de prestations au
cours des cinq dernières années.
Dans leur cas, il exigera que
ces chômeurs acceptent tout
travail à compter de la septième
semaine de chômage à un salaire
équivalent à 70 % de leur
salaire horaire antérieur. Cette
mesure vise particulièrement les
travailleurs saisonniers qui
doivent recourir au régime 12
semaines par année.
Le gouvernement prétend mieux
arrimer les chômeuses et les
chômeurs aux emplois
disponibles, laissant ainsi
entendre que ceux-ci préfèrent
recevoir des prestations plutôt
que de travailler. Pourtant les
statistiques démontrent que très
peu de chômeurs se rendent au
bout de leur période de
prestations.
Le gouvernement se trompe de
cible
Robert Morand commente : « Au
moment où Statistique Canada
publie de nouvelles données
indiquant qu’il y a près de six
chômeurs pour chaque poste
vacant, le gouvernement se
trompe nettement de cible. Il
devrait plutôt se concentrer sur
la création d’emplois de qualité
et soutenir notre secteur
manufacturier, plutôt que de
s’attaquer à celles et à ceux
qui ont perdu leur emploi. »
Une évaluation préliminaire des
impacts de ces mesures par les
fonctionnaires montre que 1 %
des chômeurs pourraient être
privés de prestations. Pour le
Conseil central de la Montérégie
- CSN, cette prévision est en
deçà de la réalité et, si elle
s’avérait, il s'agirait de 1 %
de trop.
Le Conseil central de la
Montérégie - CSN estime que les
nouvelles mesures annoncées
pénaliseront particulièrement
les travailleuses et les
travailleurs saisonniers ainsi
que les femmes qui sont
majoritaires dans les emplois
précaires.
Il tient à rappeler
qu'actuellement, moins de 50 %
des chômeurs sont admissibles à
des prestations et que ce ratio
pourrait encore augmenter avec
ces modifications. Depuis le 18
novembre 1990, le gouvernement
fédéral ne contribue plus un sou
au financement du régime
d'assurance-emploi. Il n’a donc
aucune légitimité pour procéder
à ces changements si draconiens.
« Si le gouvernement souhaite
vraiment améliorer le régime
d’assurance-emploi, il doit
plutôt en élargir
l’accessibilité et bonifier les
prestations », d’indiquer Robert
Morand.
Restreindre l’accès à la justice
En abolissant les conseils
arbitraux et les juges-arbitres
et en les remplaçant par le
Tribunal de la sécurité sociale
(TSS), le gouvernement modifie
les mécanismes d’appel en
prévoyant la possibilité d’un
rejet sommaire d’appel, la
nécessité d’obtenir une
permission d’en appeler au
tribunal de deuxième instance et
une réduction des délais d’appel
de 60 à 30 jours à ce tribunal.
Pour le Conseil central de la
Montérégie - CSN, ces mesures ne
visent qu’à réduire le nombre de
dossiers portés en appel et de
restreindre l’accès à la
justice.
Les conseils arbitraux et les
juges-arbitres sont des
mécanismes d’appel qui ont fait
leur preuve et qui ont été
efficaces, au fil des ans, pour
traiter annuellement les quelque
27 000 cas portés en appel
devant les conseils arbitraux,
de même que les 2300 causes
portées devant le juge-arbitre.
« Il s’agit de tribunaux
accessibles, efficaces et
conviviaux que rien ne justifie
d’abolir, si ce n’est que pour
restreindre le recours aux
mécanismes d’appel »,
d’expliquer Robert Morand.
Rappelons que de 85 à 90 % des
appels sont portés par des
prestataires non représentés
devant les tribunaux.
Conseil central de la
Montérégie - CSN, Région de
Sorel-Tracy
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