jeudi 24 mai 2012
Il sauve des
flammes un couple et leur
arrière petit-fils de 4 ans
René
Martel : un ange-gardien devenu
un héros
Dans la nuit de
samedi à dimanche dernier, René
Martel, un résident de la rue
Saint-Joseph, est soudainement
devenu un héros pour tous les
gens du voisinage, mais surtout
un ange-gardien pour William, un
enfant de 4 ans et ses
arrière-grands-parents, Jean-Guy
et Sylvia Bélanger.
Le héros
René Martel tient dans ses bras
le petit William Brisebois. À
ses côtés, le couple qu'il a
extirpé de l'incendie, Jean-Guy
et Sylvia Bélanger. En arrière,
on aperçoit ce qu'il reste de
leur résidence.
Cet ancien
plombier fort connu dans la
région se reposait dans le
salon, incapable de dormir. Sa
femme Francine s’est levé vers 2
h 30 et l’a aperçu sur le
divan. Quelques minutes plus
tard, on cogne bruyamment à la
porte.
Sa femme Francine
croît que son mari s’est
rendormi. Elle ouvre la porte.
«Une jeune
fille a crié: il y a le feu de
l’autre côté de la rue. À ce
moment-là, je suis allée à la
cuisine pour téléphoner au 911. Pendant ce temps-là, mon mari
est parti sans rien dire»,
raconte Francine Martel.
À ses côtés, René
Martel avoue qu’il n’a pas
réfléchi une seule seconde.
«Tu ne
penses pas à rien et tu fonces.
Quand j’ai vu la voiture de M.
Bélanger, je suis parti à courir
et j’ai défoncé la porte pour
monter en haut.»
Au deuxième
étage, une épaisse fumée
commençait à envahir
l’appartement.
«J’ai
aperçu le petit qui dormait dans
la deuxième chambre à coucher.
J’ai réveillé M. et Mme Bélanger
et je leur ai dit : ce n’est pas
le temps de vous habiller, vite
on s’en va.»
Le petit
William est heureux d'être dans
les bras de son sauveur René
Martel qui pose en compagnie de
ses amis le couple de Jean-Guy
et Sylvia Bélanger qu'il a sauvé
des flammes dans la nuit de
samedi à dimanche lors d'un
incendie survenu dans le secteur
de Saint-Joseph.
M. Martel a
pris le bambin dans ses bras et
l’a reconduit chez lui, à son
domicile, en face. Puis, sans
tarder, il est retourné chercher
le couple qui tentait de sortir
du logement. L’épaisse fumée les
empêchait d’apercevoir la porte
d’entrée. Ils étaient
littéralement pris en otage dans
l’escalier. Puis M. Martel les
a pris par la main et les a
guidés vers la sortie.
Une fois dehors,
le couple dans la soixantaine
commence à réaliser l’importance
de l’incendie.
«Nous
étions sous le choc. Au milieu
de la rue, j’ai vu les flammes
sortir par la fenêtre»,
mentionne M. Bélanger.
Sa fille,
Carole, une ancienne gérante de
magasin, habite tout près de là. Le vacarme causé par le feu l’a
réveillé. En ouvrant la porte de
sa galerie, elle aperçoit la
maison de ses parents en
flammes.
«J’ai crié: mon père, ma mère.
Mon conjoint Yvon Gosselin s’est
habillé et est parti. Quand il
est arrivé, il a vu mes parents
traverser la rue avec René et sa
conjointe.»
M. Gosselin est
allé secourir une locataire,
Jeanne d’Arc Ferland, qui
habitait au 2e étage,
juste à côté du couple Bélanger.
Si c’était à
refaire
Trois jours après
l’incendie, M. Martel éprouvait
encore une grande émotion en
repensant à son geste.
«On ne
peut pas faire autrement. On ne
se dit pas: je vais attendre 2
minutes. Tu ne penses pas et tu
fonces. J’aurais pu y rester
aussi. J’ai réussi à les sortir
de là, c’est ce qui compte.»
A-t-il le
sentiment du devoir accompli? Sa
femme Francine répond que son
mari aime aider tout le monde.
«Le geste
qu’il a fait, c’est naturel.
Pour lui, cela n’a pas l’air
extraordinaire. L’inspecteur
d’incendies lui a dit :
«félicitations pour votre
courage. Êtes-vous conscient que
vous auriez-pu mettre votre vie
en danger?»
René Martel ne
pensait qu’à une chose: sauver
le couple de voisins, des amis
qu’il connaît depuis plus d’une
quinzaine d’années.
La fille du
couple Bélanger et la
grand-maman de William, Carole
Bélanger, tentait d’exprimer sa
reconnaissance.
«Le mot
merci est un trop petit mot.
René et sa femme a accueilli
notre famille toute la nuit. Il
a sauvé mes parents et mon
petit-fils. J’ai encore le
motton», dit-elle
avec émotion.
Avant de
s’endormir, elle revoit souvent
la scène de la maison de ses
parents qui est la proie des
flammes.
«Avant, je ne croyais pas aux
anges. Je sais maintenant qu’ils
existent. J’en ai vu un : René
Martel qui a sauvé mes parents
et William.»
Et si…
Si M. Martel
avait dormi dans son lit, il
n’aurait jamais pu secourir ses
voisins. «Si
j’avais téléphoné du salon, je
lui aurais peut-être dit : non
vas-y pas, c’est trop dangereux»,
avoue sa femme Francine.
M. Martel aurait
alors peut-être perdu un temps
précieux. Rien n’arrive jamais
pour rien, dit le célèbre adage.
Et trois personnes ont la vie
sauve grâce à un homme très
modeste qui n’a écouté que son
courage.
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Merci à notre
source, Jacques Jutras de Rio
Tinto
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