vendredi 23 novembre 2012
Le ministre
Réjean Hébert rend public le
rapport du comité d'experts sur
les homicides intrafamiliaux
Québec, le 22
novembre 2012 – Le ministre de
la Santé et des Services sociaux
et ministre responsable des
Aînés, le docteur Réjean Hébert,
a rendu public aujourd’hui le
rapport du Groupe de travail sur
les homicides intrafamiliaux. Ce
comité, présidé par monsieur
Gilles Tremblay, a été mis en
place en octobre 2011 avec pour
mandat d’analyser l’ampleur de
ce phénomène, de dresser le
portrait des services offerts et
des outils disponibles, de
recenser les meilleures
pratiques en ce domaine et de
formuler des recommandations au
ministre. Ce mandat était
exclusivement lié au secteur de
la santé et des services
sociaux.
Le rapport révèle dans un
premier temps que les homicides
intrafamiliaux ont diminué du
tiers en trente ans. On en
dénombre toutefois toujours une
trentaine par année au Québec,
soit 35 % des homicides
perpétrés en 2011. « Les
homicides intrafamiliaux
engendrent une profonde
incompréhension dans la
population. Il n’y a pas de
réponse unique et simple
permettant d’expliquer pourquoi
ces gestes sont posés.
Toutefois, le travail du comité
d’experts nous permet de dégager
certaines pistes d’action pour
mieux agir, en particulier sur
le plan de la prévention. Car
chaque événement est en est un
de trop », a déclaré le ministre
Hébert.
Pour une meilleure prévention
et une formation améliorée
Le rapport du comité d’experts
souligne le rôle déterminant du
dépistage précoce de la détresse
et des situations à risque. «
Chacun d’entre nous, que cela
soit les collègues de travail,
l’entourage, les proches, a un
rôle à jouer en matière de
prévention. Inciter une personne
présentant des signes de
détresse à demander de l’aide
est probablement le geste le
plus important que l’on peut
poser pour prévenir ces drames
», a déclaré le docteur Réjean
Hébert.
Le rapport révèle à cet effet
que le Québec dispose déjà d’une
offre de services variée pour
répondre à ces demandes d’aide
aussi bien dans le réseau public
que dans les organismes
communautaires. « Que ce soit en
matière de violence conjugale,
de protection de la jeunesse, de
détresse psychologique ou de
troubles de santé mentale, il
existe déjà de nombreux services
offerts à travers le Québec.
L’important est de continuer de
les bonifier et de les faire
connaître à la population », a
ajouté le ministre.
À cet effet, le comité d’experts
souligne la nécessité de
déployer les outils disponibles
à travers le territoire et dans
tous les milieux, et ce, afin de
favoriser la concertation de
tous les intervenants et
permettre ainsi une détection
plus rapide des risques
d’homicides intrafamiliaux. Le
rapport met toutefois en lumière
certaines lacunes sur le plan de
la formation des intervenants et
la nécessité d’affiner les
programmes existants.
Au chapitre de la prévention, le
rapport aborde aussi
l’importance du contrôle des
armes à feu. Il souligne
également la nécessité de
poursuivre la réflexion sur les
effets du traitement médiatique
de ces événements sur la
population et les personnes à
risque. « J’invite le Conseil de
presse à faire une recension des
écrits sur la question afin de
mieux documenter les effets du
traitement médiatique des
homicides intrafamiliaux, tout
comme cela a été fait pour le
suicide. Si cela s’avère
pertinent, le Conseil de presse
pourrait alors élaborer des
principes qui viendraient
enrichir le code de déontologie
de la profession journalistique.
Cet exercice doit se faire dans
le respect mutuel de la liberté
d'expression et du bien-être
général de la société », a
déclaré le ministre.
Mesures visant la violence
conjugale et les hommes en
difficulté
« Plus de la moitié des
homicides intrafamiliaux se
produisent dans un contexte de
violence conjugale. Ce constat
met en lumière l’importance de
poursuivre le travail amorcé. À
cet effet, le plan d’action
gouvernemental en matière de
violence conjugale sera rendu
public sous peu et des
engagements ayant un impact sur
la prévention des homicides
intrafamiliaux seront alors
dévoilés », a poursuivi le
docteur Réjean Hébert.
Le ministre a finalement
souligné que les organismes
travaillant auprès des hommes en
difficulté ainsi que les
organismes venant en aide aux
hommes ayant des comportements
violents peuvent jouer un rôle
clé en matière de prévention. Il
a annoncé une consolidation du
financement de ces organismes
pour un montant équivalent à
1,16 million de dollars.
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