mercredi 26 septembre 2012
Salle Georges-Codling
Pourquoi pas
dans les écoles ?
Un beau
vendredi soir, vous décidez
d’aller voir le spectacle des
Trois accords à l’auditorium de
l’école secondaire.
Pour avoir de bonnes places,
vous arrivez une demi-heure à
l’avance. Vous êtes arrivés
directement de chez vous parce
que la salle est loin des
restaurants.
Dans l’école, vous arpentez le
long corridor en attendant la
tenue du spectacle. Les machines
distributrices offrent des
bouteilles d’eau et quelques jus
de fruits. Ah, y a aussi des
muffins. Pas de bière, pas de
vin. Vous êtes dans une école,
après tout.
Dans la salle, qui a dû être
rénovée à peu près au même coût
qu’aurait coûté l’ensemble du
projet du Marché Richelieu,
l’ambiance demeure celle d’une
école.
Après le spectacle, bof,
pourquoi faire un détour au
centre-ville alors qu’on peut
rentrer directement chez soi ?
Ce scénario illustre bien que la
solution d’implanter une salle
de spectacle dans une
institution scolaire, que ce
soit au cégep ou dans une des
polyvalentes, n’est pas
applicable, et ce, pour diverses
raisons :
- ces auditoriums sont situés au
cœur des écoles, contrairement à
d’autres institutions, dont le
Cégep de Saint-Jean, où
l’auditorium est situé à l’une
des extrémités, permettant ainsi
une complète autonomie pour le
diffuseur;
- en aucun cas, le diffuseur ne
pourrait obtenir un permis de
vente d’alcool, puisque les
auditoriums ne peuvent être
isolés de l’institution
scolaire;
- ces salles sont construites
pour les besoins pédagogiques,
et ne comblent pas les exigences
techniques relatives aux
spectacles professionnels.
- au Cégep de Saint-Jean, la
rénovation de cette salle, en
2006, a coûté 10,5 millions de
dollars, soit 2,5 millions de
dollars de plus que le projet de
rénovation du Marché Richelieu;
- la clientèle extérieure ne
sera pas attirée par une telle
salle si elle peut aller voir le
même spectacle dans la
magnifique salle Juliette-Lassonde
de St-Hyacinthe;
- les gens veulent souvent aller
manger dans un bon restaurant,
avant ou après le spectacle. On
parle de retombées économiques
importantes pour le centre-ville
si la salle est dans le Marché
(les gens peuvent marcher), mais
à peu près nulle si la salle se
trouve en périphérie;
- les écoles elles-mêmes ont
leurs propres exigences
pédagogiques. Les auditoriums
existent pour leurs élèves
d’abord et avant tout. Les
directions estiment à 75 % et
plus le taux d’occupation
pédagogique (nombreuses
répétitions et présentation de
spectacles scolaires,
assemblées, conférences, cours
etc.). Environ 190 jours/ année
pour le secondaire. Pour le
diffuseur culturel, qui présente
80 spectacles et plus par année,
il s’agit d’une contrainte
énorme qui ne peut qu’affecter
la bonne marche des opérations.
Qu’adviendra-t-il de la mission
des écoles? Qui aura préséance?
Nous sommes en plein conflit
entre la mission première d’une
institution scolaire et celle
d’un diffuseur culturel qui veut
utiliser les espaces de l’école
durant la période scolaire.
Pour les gestionnaires
scolaires, le choix est simple.
Jamais ils ne détourneront leur
objectif pédagogique à des fins
de location de salles. La
qualité de formation de nos
jeunes n’est pas négociable.
Mais, surtout, qui a le goût de
se retrouver dans un corridor
d’école, un vendredi soir ?
Comité du OUI
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