vendredi 08 février 2013
Recyclo-Centre
: un gros projet à venir
SOREL-TRACY (STM)
_ Vingt ans après sa création,
le Recyclo-Centre de Sorel-Tracy
pourrait prendre de l’expansion
alors que le gouvernement du
Québec est à étudier un projet
de recyclage des appareils
électriques et électroniques.
|
Jacques Larochelle |
Le Recyclo-Environnement
serait une usine de
démantèlement des déchets
d’équipements électriques et
électroniques :
« On est
en recherche de financement
depuis trois ans. Le centre
serait situé sur la rue
Joseph-Simard, près de Comporec
», explique le
directeur administratif du
Recyclo-Centre, Jacques
Larochelle.
L’entreprise s’installerait sur
un terrain de 720 000 pieds
carrés pour une usine de 110 000
pieds carrés.
Cette usine pourrait avoir un
bon coup de main grâce aux
écofrais, apparus l’automne
dernier afin de récupérer tous
les déchets électroniques à la
source.
« Les producteurs d’appareils
doivent maintenant assurer la
récupération de tous les
produits électroniques,
électriques et électroménagers.
Actuellement, on le fait à
petite échelle. À grosse
échelle, ce serait très très
payant. Cet argent restera dans
la région », ajoute
la directrice générale,
Marie-Andrée Sirois-Larochelle.
«
Recyclo-Environnement prévoit
traiter 30 000 tonnes de déchets
à la fin de la troisième année.
C’est l’équivalent de ce que
Arcelormittal veut faire dans le
plan nord, un projet de
plusieurs milliards de dollars »,
dit M. Larochelle.
Le Recyclo-Centre est en contact
avec plusieurs entreprises
européennes afin de comprendre
comment fonctionne ce type
d’entreprise. Les dirigeants se
sont rendus sur le Vieux
Continent afin de comprendre les
façons de faire.
Une clientèle
en évolution
|
Jacinthe Sirois et
sa fille,
Marie-Andrée Sirois
-Larochelle.
Photo
tirée du site web de
l'entreprise. |
Le projet a commencé il y a 20
ans par une friperie :
« Au
moment où l’entreprise est
devenue le Recyclo-Centre [ au
tournant des années 2000], la
clientèle a changé, précise M.
Larochelle. C’était pour
constituer au départ un fonds
d’aide pour les travailleurs en
grève de Marine industrie. »
La clientèle est
passée de gens peu fortunés à
une clientèle très variée
aujourd’hui.
La croissance a été au
rendez-vous et les perspectives
d’employabilité ont suivi :
«
Maintenant, on a 28 employés
permanents. On forme 40 jeunes
en réinsertion par année et on a
un chiffre d’affaires de 2
millions de dollars. Sur ce, on
a 1,3 million de dollars en
masse salariale »,
précise Mme Sirois-Larochelle.
En 1993-1994, les revenus
étaient de 45 000 $. Lors de la
transformation, ils ont grimpé à
75 000 $ et la croissance se
poursuit.
Les vêtements constituent entre
60 et 70 pour cent des revenus.
Les petits objets divers
(appelés PODS), constituent par
la suite le deuxième élément des
entrées de fonds. Les
électroménagers réparés
complètent la base de revenus.
« Ce
que j’ai remarqué, c’est que la
conscience de la population a
changé beaucoup. Ils sont
beaucoup plus éveillés à la
protection de l’environnement »,
constate la directrice générale.
Quelque 600 jeunes ont été
formés depuis ce temps et ont
été éduqués à la protection de
l’environnement depuis 12 ans.
Ils sont en formation pour une
durée de six fois, grâce à la
subvention fournie par
Emploi-Québec.
« Ce
sont des décrocheurs, entre 18
et 44 ans. On les amène à
prendre conscience qui peuvent
faire autre chose »,
dit M. Larochelle
« Ce que je trouve le plus beau,
c’est une femme qui était dans
la fin trentaine qui a passé une
dizaine d’années à élever ses
enfants et qui ont de la misère
à se trouver un emploi. Les
mères de famille sont des
employées très compétentes »,
donne en exemple la directrice
générale.
Il y aussi 350 heures de travaux
communautaires effectués par
mois dans l’entreprise, à la
suite de condamnations diverses
données par le tribunal.
|