jeudi 18 juillet 2013
L’Alliance des
quatre MRC a rencontré le
ministre Gaudreault au sujet de
l’orientation 10
Sorel-Tracy,
le 18 juillet 2013 - Le 2
juillet dernier, les préfets et
directeurs généraux des 4 MRC de
l’Alliance (du Haut-Richelieu,
des Jardins-de-Napierville, des
Maskoutains, et de Pierre-De
Saurel) ont rencontré le
ministre des Affaires
municipales, des Régions et de
l'Occupation du territoire,
Sylvain Gaudreault, pour lui
présenter les principaux
arguments justifiant la position
de ces 4 MRC face au contenu de
la prémisse 9 et à l’application
des éléments de l’orientation
numéro 10 sur leur territoire.
Il faut se
rappeler que les élus de ces 4
MRC se sont effectivement unis
pour contrer l’assujettissement
de leur territoire à
l’orientation 10 de l’Addenda
modifiant les orientations
gouvernementales en matière
d’aménagement pour le territoire
de la Communauté métropolitaine
de Montréal, venant sérieusement
compromettre leur développement
respectif au profit de celui du
grand Montréal et de la CMM.
La rencontre,
de plus d’une heure, s’est tenue
dans un climat convivial et a
permis aux deux parties de
discuter sérieusement des
différents arguments présentés,
tantôt touchant les 4 MRC,
tantôt plus spécifiques à une
MRC, mais démontrant tous les
effets néfastes de l’orientation
sur le développement de ces 4
régions. Les préfets ont ainsi
précisé leurs appréhensions,
entre autres sur les sujets
suivants :
- Plusieurs
municipalités du territoire des
4 MRC ont des indices de
développement négatif;
- Deux municipalités sont même
reconnues par le gouvernement
comme étant dévitalisées,
bénéficiant ainsi d’une aide
gouvernementale de 900 000 $
pour les diversifier, mais
diversification rendue fort
complexe dans le contexte de
l’application de l’orientation
10;
- Plusieurs municipalités voient
impossible tout agrandissement
de leur périmètre d’urbanisation
tant qu’il y a de l’espace
disponible ailleurs sur le
territoire de la MRC;
- Incohérence de l’orientation
10 avec la mise en oeuvre des
différentes politiques de
développement du gouvernement;
Les préfets ont aussi eu
l’occasion de préciser au
ministre que les élus de leur
MRC respective ont toujours
montré un grand respect de la
zone agricole dans la gestion de
leur territoire, limitant au
minimum leur expansion et
l’étalement urbain.
Après avoir écouté attentivement
les arguments, le ministre s’est
montré compréhensif, mais a
aussi précisé que l’orientation
est là pour rester. Par contre,
dans la foulée des conséquences
sur le développement de ces
régions et étant sensible au
fait que les élus des MRC ont
clairement affirmé que
l’orientation 10 étouffera le
développement de leur MRC et les
empêchera de prévoir une
occupation dynamique de leurs
territoires, il a été convenu,
au terme de la rencontre, de
créer un comité de travail.
Celui-ci sera
formé des 4 directeurs généraux
et de proches collaborateurs du
ministre. Ceux-ci auront à
explorer les différents
assouplissements qui pourraient
être envisagés par le ministre
afin de minimiser les impacts.
Les travaux du comité débuteront
dès le mois d’août. De plus, un
échéancier de six mois a été
défini pour produire des
recommandations au ministre. Ce
court échéancier montre bien
toute l’importance que
représente ce dossier pour les
parties. Le ministre a par
ailleurs sollicité une autre
rencontre avec les préfets au
terme des travaux du comité.
Rappel de
la situation
Adopté par le gouvernement du
Québec, cet addenda comprend
neuf orientations visant le
territoire de la Communauté
métropolitaine de Montréal (CMM),
ainsi qu’une dixième s’adressant
spécifiquement aux MRC en
périphérie de la CMM (périmétropolitaines),
dont les quatre MRC de
l’alliance.
La neuvième
prémisse de l’addenda, «
L’harmonisation interrégionale
des interventions de la CMM, des
régions et des MRC voisines dans
un esprit de réciprocité et
d’alliance stratégique », expose
une problématique d’aménagement
se résumant globalement par
l’hypothèse que les grandes
agglomérations des MRC
périmétropolitaines vont voir
leur population croitre d’une
façon plus significative que
celle du territoire propre de la
CMM pour la période 2009-2019.
Pour les 4 MRC
de l’Alliance, la neuvième
prémisse est fort discutable et
ne justifie aucunement
l’adoption de l’orientation 10.
D’autant plus que la solution du
gouvernement est l’imposition,
aux MRC visées, d’une
planification et gestion de
l’urbanisation de leur
territoire de la même nature que
celles exigées à la CMM, et ce,
à l’encontre des dynamiques
propres et distinctes des
municipalités affectées par
cette obligation.
Chacune des
MRC a présenté au gouvernement
des projets qui ont dû être
modifiés ou ont carrément été
bloqués en raison de critères
allant à l’encontre de
l’orientation 10. Les grands
perdants de l’assujettissement
des territoires à l’orientation
10 sont bien sûr les
municipalités et les MRC qui
voient leurs développements
grandement menacés, mais aussi
les citoyens.
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