mardi 04 juin 2013
Coupes dans
les commissions scolaires
Les
services professionnels directs
à l'élève amputés
Montréal, le 3
juin 2013. – Le couperet du
déficit zéro vient de tomber une
fois de plus au cours des
dernières semaines, sous forme
de nouvelles compressions
imposées au secteur de
l’éducation, cette fois-ci par
plusieurs commissions scolaires
qui sabrent les services
professionnels offerts aux
élèves.
C’est ce que révèle l’étude des
plans d’effectifs 2013-2014 des
commissions scolaires effectuée
par la Fédération des
professionnelles et
professionnels de l’éducation du
Québec (FPPE-CSQ), affiliée à la
Centrale des syndicats du Québec
(CSQ). La présidente de la
Fédération, Johanne Pomerleau,
dénonce d’ailleurs cette façon
de faire des commissions
scolaires qui agissent en
contradiction avec les
assurances données par le
gouvernement.
« Les commissions scolaires qui
abolissent des postes de
professionnelles et
professionnels agissent
totalement à l’encontre de la
promesse et des règles
budgétaires du gouvernement à
savoir que les services directs
aux élèves devaient être mis à
l’abri des compressions en
éducation. Alors qu’on constate
dans les écoles une
recrudescence des problématiques
mettant en péril la réussite
scolaire, telles que
l’intimidation, les troubles
d’apprentissages, de
comportement, de santé mentale,
ces commissions scolaires
suppriment entre autres des
postes essentiels de
psychologues, d’orthophonistes,
de conseillères et conseillers
en orientation, qui
interviennent en première ligne
avec les jeunes aux prises avec
ces problèmes. C’est un
non-sens, » s’étonne Johanne
Pomerleau.
C’est notamment le cas d’une
commission scolaire de la région
de Montréal, qui coupe près de
quatre (4) postes en service
direct à l’élève. Dans la région
de la Capitale nationale, une
commission scolaire abolit
également quatre (4) postes. Une
petite commission scolaire de la
Montérégie en supprime autant.
Dans la région du Saguenay, on
se retrouve aussi avec quatre
(4) postes en moins.
Les conventions collectives
bafouées
La présidente de la FPPE-CSQ ne
comprend pas que ces commissions
scolaires abolissent des postes
de service direct à l’élève
alors qu’elles devaient au
contraire en ajouter. En effet,
les conventions collectives
régissant les conditions de
travail des professionnelles et
professionnels de l’éducation,
ratifiées par le gouvernement en
2010, prévoyaient l’ajout de 420
postes de professionnels dans
les écoles du Québec de 2010 à
2015. « Ces abolitions de postes
annulent, voire inversent, les
ajouts effectués depuis 2010.
Ces ajouts devaient répondre à
un manque criant dans le milieu
scolaire. C’est inacceptable. Le
gouvernement doit prendre des
mesures pour que les commissions
scolaires respectent les
ententes signées », réclame
Johanne Pomerleau.
Pourquoi choisir de couper
quand d’autres ajoutent?
La FPPE-CSQ constate que bon
nombre de commissions scolaires
ont fait le choix de maintenir
leur offre de services
professionnels en dépit des
compressions. Certaines
commissions scolaires l’ont même
bonifiée.
« Même dans un contexte de
compressions budgétaires, les
élèves du Québec méritent qu’on
fasse des choix qui favorisent
leur réussite. Ces choix passent
obligatoirement par une offre de
services professionnels adéquate
», conclut Johanne Pormerleau.
Profil de la FPPE (CSQ)
La Fédération des
professionnelles et
professionnels de l'éducation du
Québec (FPPE-CSQ) représente 19
syndicats regroupant 7 300
membres répartis dans la
quasi-totalité des commissions
scolaires du Québec,
francophones, anglophones, Crie
et Kativik. Elle compte parmi
ses membres différentes
catégories de personnel dans les
secteurs administratif,
pédagogique et dans les services
directs aux élèves (entre
autres, psychologues,
psychoéducatrices et
psychoéducateurs,
orthophonistes, conseillères et
conseillers d’orientation,
orthopédagogues, animatrices et
animateurs à la vie spirituelle
et l'engagement communautaire).
Karine
Lapierre
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