mercredi 01 mai 2013
La CSN dénonce
l’élimination du crédit d’impôt
pour fonds de travailleurs
Par Hélène
Goulet
La présidente du Conseil central
de la Montérégie (CSN),
Pierrette Poirier, a vivement
dénoncé cette semaine
l’élimination progressive du
crédit d’impôt fédéral de 15 %
accordé jusqu’à maintenant aux
personnes qui souscrivent à un
fonds de travailleurs.
Cette mesure, annoncée le 21
mars dernier par le ministre
fédéral des Finances, Jim
Flaherty, entrera en vigueur en
2015 et s’établira de façon
progressive, à raison d’une
diminution du crédit de 5 % par
année, jusqu’en 2017.
Une décision idéologique du
gouvernement Harper
 |
Pierrette Poirier,
présidente du
Conseil central de
la Montérégie (CSN)
et Michel Lessard,
conseiller pour le
Fondaction CSN
©
Photo Hélène Goulet |
« Faire perdre ce
crédit d’impôt aux travailleuses
et travailleurs cotisant à un
fonds de travailleurs, dont
Fondaction CSN, s’inscrit dans
le prolongement d’une attaque
orchestrée contre les
travailleuses et travailleurs »,
a déclaré Mme Poirier. Cette
dernière a rappelé au passage
les modifications récentes de
l’assurance-emploi ainsi que les
tentatives du gouvernement
Harper d’affaiblir les
organisations syndicales, en
voulant les obliger à divulguer
publiquement toute transaction
supérieure à 5 000 $, y compris
les salaires de leurs employés.
« Cette fois, le gouvernement
Harper poursuit ses assauts en
s’attaquant directement à leur
capacité d’épargner en prévision
de leur retraite »,
déplore-t-elle.
Michel Lessard, conseiller à
Fondaction CSN, précise en effet
que le gouvernement fédéral ne
fera aucune économie avec cette
mesure. « Pour 1 $ que coûte le
crédit, le gouvernement obtient
des revenus de 1,26 $ », fait-il
valoir, précisant que l’activité
économique générée par les
investissements des épargnants
dans les fonds de travailleurs
rapporte davantage au
gouvernement que ce qu’elle lui
en coûte.
D’une part, les personnes
peuvent épargner en vue de leur
retraite à venir, et d’autre
part, l’argent ainsi ainvesti
dans les fonds de travailleurs,
que ce soit Fondaction CSN ou le
Fonds de solidarité de la FTQ,
permet à ces organismes de
soutenir de nombreuses
entreprises en maintenant ou en
créant des emplois.
Seulement en ce qui concerne
Fondaction, cela signifie,
depuis 1996, le maintien ou la
création de 27 848 emplois au
sein de 843 entreprises.
« Fondaction CSN a appuyé
plusieurs entreprises de la
Montérégie depuis le début de
ses activités, ce qui a
contribué à maintenir et à créer
des emplois dans notre région »,
a précisé M. Lessard. « La
disparition du crédit d’impôt
fédéral va restreindre l’accès
au financement pour de
nombreuses entreprises », a-t-il
ajouté.
M. Lessard a par ailleurs fait
remarquer que même s’il s’agit
d’une mesure fédérale pénalisant
l’ensemble des fonds de
travailleurs à travers le
Canada, il s’agit d’une attaque
spécifique contre le « modèle
québécois », puisqu’à eux seuls,
Fondaction CSN et le Fonds de
solidarité de la FTQ
représentent 75 % du capital
total canadien.
Un outil pour les petits et
moyens épargnants
Selon M. Lessard, il est par
ailleurs faux de croire que cet
outil d’épargne ne s’adresse
qu’aux riches. « La contribution
maximale annuelle est de 5000$,
et la moyenne des contributions
est de 2 677 $ par année »,
a-t-il noté. Les travailleurs
syndiqués représentent 49 % des
épargnants, alors que 51 % des
actionnaires font partie de la
population en général. D’autre
part, les femmes représentent
51,2 % de l’ensemble des
épargnants.
Une contribution de 1 000 $,
jusqu’à maintenant, coûtait en
réalité 300 $ au cotisant, grâce
au crédit d’impôt offert par les
deux paliers de gouvernement. Ce
montant passera à 450 $ lors de
l’élimination du crédit au
niveau fédéral. Le gouvernement
du Québec, pour sa part,
maintient cette mesure.
Pétition en ligne
« C’est tous ensemble que nous
réussirons à faire reculer le
gouvernement fédéral qui
s’attaque à des institutions
fondamentales pour le
développement économique du
Québec et de ses régions », a
conclu Mme Poirier, qui souhaite
que le gouvernement annule cette
mesure avant son application.
Cette dernière invite la
population à exprimer son
désaccord et son mécontentement
en signant la pétition diffusée
sur Internet à l’une des
adresses suivantes :
www.fondaction.com/petition ou
www.csn.qc.ca.
Pour ceux et celles qui
préfèrent les « bonnes vieilles
méthodes », on peut également se
procurer, au Conseil central
(815, route Marie-Victorin,
secteur Tracy), une carte
postale de protestation à faire
parvenir au ministre fédéral des
finances.
|