dimanche 31 mars 2013
Une alliance
stratégique pour quatre MRC de
la Montérégie
Une alliance
stratégique est née entre les
MRC du Haut-Richelieu, des
Jardins-de-Napierville, des
Maskoutains, et de Pierre-De
Saurel dans le but de convaincre
le gouvernement que leur
développement respectif est
sérieusement compromis au profit
de celui du grand Montréal! Les
élus de ces MRC se sont
effectivement unis pour contrer
l’assujettissement de leur
territoire à l’orientation 10 de
l’Addenda modifiant les
orientations gouvernementales en
matière d’aménagement pour le
territoire de la Communauté
métropolitaine de Montréal.
Adopté par le gouvernement du
Québec, cet addenda comprend
neuf orientations visant le
territoire de la Communauté
métropolitaine de Montréal (CMM),
ainsi qu’une dixième s’adressant
spécifiquement aux MRC en
périphérie de la CMM (périmétropolitaines),
dont les quatre MRC de
l’alliance.
La neuvième prémisse de
l’addenda, « L’harmonisation
interrégionale des interventions
de la CMM, des régions et des
MRC voisines dans un esprit de
réciprocité et d’alliance
stratégique », expose une
problématique d’aménagement se
résumant globalement par
l’hypothèse que les grandes
agglomérations des MRC
périmétropolitaines vont voir
leur population croitre d’une
façon plus significative que
celle du territoire propre de la
CMM pour la période 2009-2019.
La suite logique de ce constat,
selon le gouvernement, est de
demander, « dans un esprit de
réciprocité et d’alliance
stratégique », aux quinze MRC
périmétropolitaines de prendre
en compte la dixième orientation
ainsi que les attentes formulées
à l’addenda, en s’appuyant sur
l’hypothèse que ces MRC vont
devoir leur croissance
démographique grâce, avant tout,
à l’attraction que la région
métropolitaine devrait leur
procurer.
« Concrètement, cette demande
gouvernementale entraine, pour
chacune de nos MRC, des
contraintes sévères dans le
développement de nos
territoires. En effet, nous
sommes fortement limités en
fonction de l’espace
actuellement disponible, et ce,
au détriment de nos
municipalités », dénoncent les
préfets des MRC de l’alliance.
La solution du gouvernement est
donc l’imposition aux MRC
visées, d’une planification et
gestion de l’urbanisation de
leur territoire de la même
nature que celles exigées à la
CMM, et ce, à l’encontre des
dynamiques propres et distinctes
des municipalités affectées par
cette obligation.
Cette façon d’agir du
gouvernement se fait au
détriment du développement et de
la croissance saine des
municipalités constituant les
MRC.
De plus, l’analyse énoncée à
cette prémisse, à l’effet que la
croissance démographique dans
les régions entourant la CMM
sera plus importante que dans la
CMM elle-même, devrait être
exposée sous un autre angle,
selon les quatre MRC de
l’alliance. Habituellement, la
gestion de l’urbanisation se
planifie en fonction du nombre
des ménages (logements) prévus.
Selon l’Institut de la
Statistique du Québec (ISQ), les
données de projection, par MRC,
pour la même période, soit
2009-2019, démontrent que la
quasi-totalité des MRC du
Québec, sauf trois, connaitra
une augmentation du nombre total
de leurs ménages. En
conséquence, le gouvernement ne
peut conclure que les quinze MRC
périmétropolitaines visées
devront leur croissance
démographique à l’attraction que
la région métropolitaine leur
procure. Le phénomène de
croissance semble plutôt être
attribuable à une tendance
provinciale.
Toujours selon l’ISQ, on
dénombrait, en 2009, 1 840 000
ménages dans les vingt-trois
entités touchées par
l’orientation 10 (vingt MRC,
deux agglomérations et une
ville). Pour 2019,
l’augmentation du nombre de
ménages prévue pour les MRC du
Haut-Richelieu, des Jardins-de-Napierville,
des Maskoutains et de Pierre-De
Saurel, serait de 15 150, soit
une augmentation de 0.82 %. En
comparaison, l’augmentation du
nombre de ménages prévue pour
les 20 MRC de la CMM représente
quant à elle 7.07 %, et celle
pour les agglomérations de
Montréal et Longueuil, et la
Ville de Laval, 6.33 %.
« Cette augmentation de 15 150
ménages, qui, il faut l’avouer,
ne représente qu’une infime
quantité par rapport à celle
attribuée à l’ensemble de la CMM,
constitue toutefois, pour nos
quatre MRC, LA très grande
différence entre une occupation
dynamique de nos territoires et
le début d’une dévitalisation
par la perte de nos services de
proximité», déplorent en bloc
les préfets de l’alliance.
Pour toutes ces raisons, les MRC
de l’alliance ont résolu de
demander une rencontre avec le
ministre des Affaires
municipales, des Régions et de
l’Occupation du territoire, M.
Sylvain Gaudreault, d’ici le 30
avril 2013, pour lui expliquer
leurs revendications afin d’être
exclues de l’application de
l’orientation 10 de l’addenda
gouvernemental.
Josée-Ann
Bergeron |