mardi 21 janvier 2014
Québec et
Ottawa accordent 300 000 $ pour
la production agroalimentaire
régionale
Un nouveau
défi pour la Fromagerie
Polyethnique de Saint-Robert
Par Hélène
Goulet
Le ministre de
l’Agriculture et de
l’Agroalimentaire du Canada, M.
Gerry Ritz et la ministre
déléguée à la Politique
industrielle et à la Banque de
développement économique du
Québec et députée de Richelieu,
Mme Élaine Zakaïb ont annoncé
cette semaine une aide
financière de 300 000 $ à
l’entreprise Élevages Buffalo Maciocia de
Saint-Charles-sur-Richelieu pour
la production et la
transformation de lait de
bufflonne au Québec.
Ce
projet a été financé par les
gouvernements du Canada et du
Québec en vertu du Programme de
soutien aux stratégies
sectorielles de développement.
La rencontre de presse s’est
déroulée à la Fromagerie
Polyethnique de Saint-Robert,
qui travaille de concert avec
l’entreprise d’élevage pour le
développement et la
commercialisation de produits à
valeur ajoutée. Un yogourt
nature ainsi qu’un yogourt au
sirop d’érable, élaborés par la
Fromagerie sont déjà en vente,
alors qu’un fromage mozzarella
est actuellement en phase de
développement.
Le propriétaire de la Fromagerie
polyethnique, Jean-Pierre Salvas,
à l’occasion d’un entretien avec
le STM, a déclaré que ces
produits, qui s’apparentent au
yogourt grec, mais d’une texture
plus ferme, connaissent du
succès auprès des amateurs,
notamment auprès de Josée Di
Stasio, animatrice de l’émission
gourmande A la Di Stasio, qui a
communiqué son enthousiasme pour
le yogourt à l’érable.
Au Québec, la production de lait
de bufflonne a débuté en 2010.
Le troupeau de la ferme de Mario
Maciocia, le seul élevage de ce
type au Québec, compte plus 400
têtes, dont 180 en lactation. Le
lait de bufflonne est deux fois
plus riche que le lait de la
vache Holstein, fait remarquer
M. Salvas.
La subvention de 300 000 $
offerte par les deux paliers de
gouvernement servira à l’achat
d’équipements pour la production
de yogourt et celle de fromage mozarella di Bufala.
« Notre
projet constituait un match
parfait pour les gouvernements :
les Élevages Buffalo Maciocia
pour la production et la
fromagerie Polyethnique pour la
transformation. Nous avons
également un distributeur à
Montréal (le Groupe Phoenicia)
», explique Jean-Pierre Salvas,
qui fait également valoir que
ces entreprises forment un
circuit court en terme de
distance les unes des autres,
autre élément d’importance qui a
favorisé l’obtention de la
subvention.
Selon Jean-Pierre Salvas,
l’authentique mozarella di
Bufala fraîche, un produit très
prisé des Italiens, est encore
au stade de développement, mais
devrait être mis en vente dans
quelques mois, à temps pour la
saison estivale :
« Les Italiens
raffolent du ‘vrai’ fromage
mozzarelle ! Ce fromage, souvent
consommé avec des tomates
fraîches, est bon frais du jour,
un peu à l’image du fromage en
grain québécois. Au bout de
trois jours, la mozzarelle est
utilisée pour faire de la pizza,
tout comme le fromage en grain
est utilisé pour la poutine.»
M. Salvas se réjouit de voir son
entreprise servir d’incubateur
agroalimentaire.
« Ça répond à
notre mission de desservir une
clientèle ethnique en ajoutant
un nouveau marché constitué
d’une clientèle italienne. »
Du côté des représentants
gouvernementaux, on souhaite
surtout mettre l’accent sur la
création d’emplois, la
croissance et la prospérité en
faisant des investissements
ciblés en agriculture, a indiqué
le ministre fédéral Ritz.
Les produits à forte valeur
ajoutée diversifieront à la fois
l’économie, le portrait agricole
québécois et l’assiette du
consommateur et lui ouvriront
également l’accès à de nouveaux
marchés, a déclaré le ministre
Gendron, qui estime que cette
initiative cadre avec la
Politique québécoise de
souveraineté alimentaire.
« Je suis fière que le
gouvernement du Québec appuie un
projet novateur dans ma région
et plus encore dans ma
circonscription, celle de
Richelieu. La Montérégie et
Richelieu sont un modèle de
dynamisme agricole et je suis
contente de savoir que cette
vigueur sera renforcée par ce
projet qui favorisera
l’implantation d’une nouvelle
filière agricole au Québec », a
enfin conclu Mme Zakaïb.
|