vendredi 13 juin 2014
Haies
brise-vent
Plantation de 1500 arbustes pour
des agriculteurs de la région
En agriculture
comme en affaires, les
dirigeants doivent faire preuve
de vision. L’implantation
d’arbustes ou de haies
brise-vent en milieu agricole
devient un outil essentiel.
Par Annie
Bourque

Une
superbe photo qui illustre
la haie brise-vent située
sur la ferme de Paul
Caplette.
Le hasard fait
bien les choses. Au début du
printemps, la MRC Pierre-De
Saurel a acheté à un prix
modique 1500 arbustes provenant
de la pépinière de la MRC Brome-Missisquoi
aux prises avec un surplus de
production.
«Nous avons décidé de les offrir
gracieusement aux producteurs
agricoles afin d’éviter
l’érosion de leurs terrains.
Leur présence augmente la
qualité d’eau et cause moins de
sédimentation», indique
Marie-Hélène Trudel,
coordonnatrice à la gestion des
cours d’eau à la MRC Pierre-De
Saurel.
Plusieurs
agriculteurs ont manifesté leur
intérêt, mais ils ont décliné en
raison de la période des semis.
Finalement, deux d’entre eux,
Serge St-Onge et Paul Caplette
ont cependant accepté la
proposition.
Cette année, Paul Caplette a
planté 1060 arbustes sur 500
mètres de sa terre à
Saint-Robert.
«Six personnes
provenant de la MRC, du MAPAQ,
du Club Lavallière sont venues
m’aider alors que mon frère
Pierre se consacrait aux
semences», raconte-t-il.
La terre des Caplette est
ceinturée par 18 kilomètres de
bandes riveraines. Certains
endroits sont particulièrement
difficiles à cultiver.
«Les
arbustes permettent de
stabiliser les talus en bordure
des cours d’eau. Ainsi, le
terrain sera moins porté à
descendre ou à glisser vers
celui-ci», nous dit une source
au MAPAQ.
De son côté, Marie-Hélène Trudel
est fière du résultat.
«Ces
agriculteurs sont des leaders
qui se démarquent. On espère que
cette expérience va encourager
la plantation d’arbustes en
milieu agricole.»
Quant à Paul Caplette, il voit
encore plus loin.
«Mon objectif,
c’est d’en planter sur cinq
kilomètres d’ici les 10
prochaines années.»
«Ces agriculteurs
sont des leaders qui
se démarquent. On
espère que cette
expérience va
encourager la
plantation
d’arbustes en milieu
agricole»-
Marie-Hélène Trudel,
coordonnatrice à la
gestion des cours
d’eau à la MRC
Pierre-De Saurel. |

Les
haies brise-vent possèdent
de nombreux avantages dont
la diminution des odeurs qui
proviennent des bâtiments de
la ferme.
Diminution des
odeurs
En 2004, il a planté des chênes
à gros fruit, des épinettes de
Norvège et des Mélèzes japonais
près des bâtiments d’élevage de
porcs. Les avantages sont
indéniables.
«S’il survient de
grandes bourrasques, elles
frappent moins fort sur le
bâtiment», dit-il.
De plus, la présence des arbres
réduisent grandement les odeurs
qui émanent de la ferme.
En 2010, les Caplette ont planté
de nouveau sensiblement la même
variété d’arbres, mais cette
fois en plein centre de leur
terre. «C’était pour protéger
les cultures du vent et
éventuellement planter un grand
jardin où pousseront des fruits
et légumes.»
Détermination
Au moment de l’entrevue, Paul
Caplette raconte comment la
récente plantation d’arbustes
requiert une solide
détermination.
«J’ai les bras
maganés d’ampoules. La tâche
n’est pas facile car parfois, à
certains endroits, nous étions
envahis par les maringouins et
l’herbe à puce.»
Qu’à cela ne tienne, il veut
poursuivre dans la même voie.
«Je rêve de planter deux autres
lignes de conifères qui vont
couper le vent, été comme hiver,
dans nos champs.»
La plantation d’arbres est
inestimable. Leur présence
favorise une biodiversité de la
faune.
«En plantant des arbustes
à fleurs tout près du cours
d’eau, cela a permis d’attirer
les oiseaux, les chevreuils, les
renards. Même des ratons laveurs
viennent se cacher dans mes
arbres», raconte Paul Caplette.
Une rentabilité certaine
En 1999, Alain Beaudin,
producteur d’une entreprise de
fines herbes, fut parmi les
pionniers dans la région à
planter une haie formée de
conifères et de chênes sur la
bande riveraine de sa terre à
Saint-Robert. Depuis ce temps,
M. Beaudin a investi 55 000 $
pour la plantation, la coupe et
l’entretien de ses arbres.
«Grâce à la haie brise-vent, je
suis convaincu d’avoir sauvé
quatre récoltes.»
«Certains diront que c’est un
coût élevé, mais il n’y a pas de
prix pour pouvoir observer de
près un chevreuil ou des oiseaux
comme le geai bleu ou le
cardinal rouge», ajoute M.
Beaudin qui dirige Les
productions maraîchères Alain
Beaudin et Isabelle Palardy
L’un des plus grands avantages
selon lui, c’est de prévenir
l’érosion éolienne des sols et
ainsi protéger les petites
plantules d’une abrasion
certaine.
Effets positifs
d’une
haie-brise-vent
-Prévient l’érosion
des sols
-Protège les terres
cultivées contre les
effets néfastes des
vents forts
-Réduit les odeurs
qui émanent des
fermes
-Réduit le coût de
chauffage des serres
ou bâtiments de
fermes. |

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