vendredi 24 octobre 2014
Barricadé
durant de longues heures dans
son bureau à Ottawa
«C’est une
attaque contre notre façon de
vivre»
Louis
Plamondon, député fédéral du
Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour
Par Annie
Bourque
En entrevue avec le Sorel-Tracy
Magazine, cet après-midi,
barricadé dans son bureau, le
député fédéral Louis Plamondon a
bien voulu commenter la
fusillade survenue plus tôt ce
matin au Parlement d’Ottawa.
«C’est une attaque contre notre
façon de vivre», dit-il d’un ton
calme et posé. Dans son bureau,
vers 14 heures un policier est
venu baisser les toiles. Il est
en compagnie du recherchiste du
Bloc Québécois et de son
adjointe parlementaire. Ils ont
l’ordre de ne pas regarder par
la fenêtre.
Vers 14 heures, il a pu
apercevoir des policiers qui
cherchaient dans les bois tout
près de la rivière des
Outaouais. Il a raconté ce qu’il
a vu et entendu.
«Un militaire
est rentré par la grande porte
centrale du Parlement. Il ne
savait pas que le mercredi, le
Parlement ne siège pas. »
Toutefois, les députés des
partis du NPD et des
Conservateurs étaient réunis en
caucus au Parlement, derrière
des portes closes.
«S’il était
rentré dans l’une ou l’autre des
portes, il y aurait eu sans
doute eu un carnage.»
M. Plamondon raconte qu’il y a
eu un échange de coups de
feu-entre 10 et 30- . Le suspect
a tenté de se rendre à la
bibliothèque du Parlement qui
est située sur le même étage. Les
policiers l’ont abattu vers 10 h
30. Il semble que c’est le
sergent d’armes de la Chambre
des communes qui aurait fait
feu.
Durant ce temps, les policiers
ont rapidement évacué une partie
des gens réunis en caucus.
Grand périmètre de sécurité
Tout de suite après les
événements, la police a établi
un grand périmètre de sécurité
aux abords du Parlement.
Plus tard, en entrevue avec
l’animateur Dominic Maurais de
Radio9, M. Plamondon a dénoncé
les propos tenus par l’imam de
la Mosquée de Richelieu.
«Cet imam réputé pour être modéré a
dit : l’islam ne peut pas
cohabiter avec la démocratie. »
Charte des droits et libertés
Selon M. Plamondon, les
parlementaires doivent faire un
travail de réflexion sur la
Charte des droits et libertés.
«Dans cette charte adoptée par
Pierre Éliott Trudeau, on tient
compte actuellement que des
droits individuels. Il faut
qu’on y inscrive les droits
collectifs susceptibles de
protéger la population. »
Si la Charte protégeait les
droits collectifs, la GRC aurait
sans doute procéder à
l’arrestation de l’individu qui
a tué un militaire, deux jours
plus tôt cette semaine.
Sur ce point, M. Plamondon
espère obtenir un consentement
unanime de tous les partis lors
du retour des députés à la
Chambre des communes.
Au moment d’écrire ces lignes
vers 16 h 50, il était encore
confiné dans son bureau situé
dans l’édifice de la Justice,
plus précisément en bas de la
Colline parlementaire, juste à
côté de la Cour suprême.
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