mardi 23 septembre 2014
Navigation des
pétroliers géants sur le fleuve
Louis
Plamondon déplore l’absence de
plan d’intervention d’urgence
Par Hélène
Goulet
Le député de
Bas-Richelieu – Nicolet –
Bécancour Louis Plamondon est
intervenu lundi à la Chambre des
communes en questionnant le
gouvernement fédéral sur la
sécurité nautique sur le fleuve
Saint-Laurent.
M. Plamondon a en effet réagi à
la présence, à Sorel-Tracy, du
Minerva Gloria, le premier
pétrolier géant de plus de 32
mètres de largeur à circuler sur
le fleuve Saint-Laurent entre
Québec et Montréal. Ce pétrolier
de 250 mètres de long et de 44
mètres de large peut contenir
quelque 150 000 tonnes de
pétrole brut lourd.
«Il y a
un an, la fédéral interdisait à
des navires de plus de 32 mètres
de large de remonter le
Saint-Laurent, une fois qu’ils
avaient dépassé Québec.
Aujourd’hui, un navire de 44
mètres de large est accosté à
Sorel-Tracy, pour recueillir des
dizaines de milliers de tonnes
de pétrole brut», a
d’abord exposé le député.
«En
2010, a-t-il poursuivi, la
vérificatrice générale a été
très critique face à la capacité
d’intervention du fédéral en cas
de déversement de pétrole en
milieu marin. La ministre
(des Transports, Lisa Raitt –
NDLR)) peut-elle indiquer si la
capacité d’intervention
d’urgence du fédéral est
conforme aux exigences du
vérificateur général et faire la
preuve qu’il est prêt à
intervenir en cas de
déversement, avant d’augmenter
l’affluence de ce type de
transporteur pétrolier ?»
En entrevue avec le STM par la
suite, M. Plamondon a rappelé
que le gouvernement fédéral
autorise, depuis le début de
l’année 2014, la circulation de
superpétroliers dont la largeur
dépasse 32 mètres.
«Les
municipalités situées le long du
fleuve n’ont même pas été
averties de ça et aujourd’hui,
on se rend compte qu’il n’y a
pas de plan d’urgence, ni de
formation d’interventants en cas
d’urgence. Même si ces navires
sont solides et en principe
sécuritaires, c’est une
situation très inquiétante»,
croit Louis Plamondon, qui
estime qu’il devrait y avoir un
moratoire, le temps de d’établir
un plan d’urgence.
«Avant
d’autoriser le passage sur le
fleuve de tels bateaux, il
aurait fallu s’assurer de
l’élaboration d’un plan
d’intervention en cas d’urgence,
plus un plan d’inspection des
bateaux, ainsi que la formation
d’intervenants dans les
municipalités situées le long du
fleuve. C’est là que le bât
blesse et je ne comprends pas
que la ministre ait autorisé le
passage de ces pétroliers sans
s’assurer que les municipalités
soient au courant»,
a-t-il fait remarquer.
M. Plamondon croit par ailleurs
que le nombre de ces navires,
qui transportent le pétrole brut
des sables bitumineux de l’Ouest
(après avoir été acheminé à
Sorel-Tracy par train) pour
l’exportation vers les
États-Unis est appelé à
augmenter de façon importante,
puisque l’objectif du
gouvernement est de doubler,
voire tripler la production de
ce pétrole.
La compagnie Suncor compte en
effet charger entre 20 et 30
navires par année à partir de
Sorel-Tracy pour exporter son
pétrole.
Retombées économiques locales
faibles
Enfin, Louis Plamondon
s’interroge sur l’importance des
retombées économiques locales :
«À part
quelques emplois
supplémentaires, quelles sont
les retombées économiques pour
notre région ? On n’obtient pas
de pourcentage sur les barils
qui sont transportés, ni de
compensation pour le passage du
pétrole dans la région»,
déplore-t-il.
Enfin, le député a également
déploré le fait que ni le NPD,
ni le Parti libéral du Canada ne
sont intervenus pour dénoncer
cette situation :«ils
sont complètement passé à côté
du bateau…», a-t-il
conclu.
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