Conférence de
Léopaul Turgeon, PDG du Conseil
québécois du commerce et détail
Le
commerce et le détail : une
occasion d’opportunités
Par Annie Bourque
Même si les médias rapportent
les nombreuses fermetures de
magasins survenues récemment :
Future Shop, Target, Mexx, le
PDG du Conseil québécois du
commerce et détail, Léopaul
Turgeon demeure confiant en
l’avenir.
Lors d’une conférence prononcée
mercredi devant les membres de
la Chambre de commerce
métropolitain de Sorel-Tracy, M.
Turgeon a démenti les manchettes
des médias. Statistiques à
l’appui, citant le Bilan 2014 et
perspective 2015 rédigé par le
Groupe Altus Recherche
Marketing, il a démontré que les
ventes au détail ont atteint 109
milliards en 2014, soit une
augmentation de 3 milliards par
rapport à 2013.
«Les
gagnants se trouvent dans le
domaine des pharmacies dont les
ventes ont augmenté de 11,9 %
alors que les perdants ont été
les commerces de produits
électroniques dont les ventes
ont diminué de 2,2 %»,
illustre-t-il.
Les gens entendent parler
davantage de fermetures, de
coupures et d’austérité.
Pourtant, le Québec compte des
entreprises à succès telles
Couche-Tard, le Groupe Aldo dont
les ventes sont en croissance.
Cette année, selon lui, les
consommateurs sont davantage
enclins à acheter en raison de
la baisse du coût d’essence qui
rapporte environ 1,5 milliards $
dans la poche des contribuables.
Le conférencier a par la suite
présenté une vidéo illustrant la
présence d’un magasin général
situé à l’époque au cœur même
des villages.
«Le
commerce et le détail,
ajoute-t-il, c’est la rencontre
entre quelqu’un qui a quelque
chose à acheter et quelqu’un qui
a quelque chose à vendre.»
Évoluer et s’adapter
M. Turgeon a aussi démontré
l’importance pour les
entreprises de s’adapter aux
besoins des consommateurs. Tous
se souviennent de
l’incontestable domination de
Kodak sur le marché mondial. En
1995, l’entreprise réalisait un
chiffre d’affaires de 15
milliards.
«En 2012, l’entreprise est
tombée sous la protection de la
faillite.»
De plus, les compagnies, si
elles veulent se faire
connaître, doivent être visibles
sur le Web. Au Québec, 50% des
entreprises y sont encore
absentes. Et pourtant, de plus
en plus de consommateurs
achètent en ligne.
Les commerces qui ont un site
Facebook risquent davantage de
connaître le succès. De passage
à Saint-Georges de Beauce
récemment, M. Turgeon a parlé de
l’entreprise de vêtements Vickie
qui est en plein essor. Présente
sur Facebook et le Web,
l’entreprise compte plus de 10
000 fans qui demeurent à l’affût
des ventes et des soldes.
M. Turgeon mentionne
l’importance
«de
s’outiller» pour
vendre sur Internet. Son
organisme, le Centre québécois
du commerce et du détail propose
d’ailleurs une formation en ce
sens pour les commerçants.
Vivre une expérience
Quant aux commerçants qui ont
pignon sur rue, M. Turgeon leur
conseille d’être créatif et
inventif.
«Les gens veulent voir et
toucher, mais aussi vivre une
expérience.»
Sur la rue Mont-Royal, à
Montréal, on compte trois
épiceries «Inter-Marché». «Celui
qui se démarque le plus a eu une
idée très simple. Il a apposé un
tableau noir avec une craie. Les
gens viennent de partout pour
répondre à la question : quel
rêve voulez-vous réaliser avant
de mourir?»
L’Intermarché Boyer se démarque
aussi par ses dégustations, ses
livraisons à domicile et son
abonnement à une info-lettre
hebdomadaire permettant de
fidéliser sa clientèle par des
promotions exclusives.
La conférence de M. Turgeon a
été fort appréciée puisque les
gens d’affaires présents ont
amorcé leur propre réflexion
quant aux gestes à poser pour se
rapprocher des consommateurs et
surtout les attirer chez eux.
Le commerce et
détail en chiffres
-1 emploi sur 7
-6 % du PIB
-45 000
établissements
|

|