Festival de
la Gibelotte 2015
Laurent
Cournoyer dresse un bilan au
lendemain de la 38e édition
En plein "démontage"
de la 38e édition du
Festival de la Gibelotte,
qui a pris fin hier soir
(samedi), le directeur
général du Festival, Laurent
Cournoyer, visiblement
fatigué, a bien voulu
dresser un bilan sommaire
des
neuf
jours de festivités.
La température a
définitivement été au
rendez-vous pendant les neuf
jours du Festival, ce qui
est déjà un point positif.
«
Super beau! On a eu une
petite crainte à un certain
moment, mais on s'en est
bien sorti ! »
Le tournoi de hockey balle
samedi a été une réussite.
«
On a eu un peu plus
d'assistance que l'an
passé. Dès 9h, il y avait
foule. Le match des Étoiles
avec plusieurs vedettes, en
après-midi, fut aussi un
succès, même que c'est
l'équipe du Festival qui l'a
d'ailleurs remporté. On
était 0-4, puis on a nivelé
le pointage pour finalement
l'emporter. Les gars de RDS
nous regardaient avec un
drôle d'air ! »,
disait M. Cournoyer avec
humour.
Les trois derniers soirs de
spectacles sur la grande
scène
Le Festival aurait souhaité
une foule un peu plus
importante pour Jonas
(jeudi), Arianne Mofatt(vendredi)
et Pierre Lapointe(samedi).
En trois soirs, on évalue à
une moyenne de plus de 3 000
personnes par spectacle.
« Pour le jeudi, on a
comparé les chiffres avec
ceux de l'an dernier et on
était dans les mêmes eaux.
Pas facile le jeudi, les
gens travaillent le
lendemain, on en est
conscient. Pierre Lapointe
hier, on devait être près de
4000. Depuis plusieurs
années on observe que c'est
plus difficile de maintenir
l'auditoire du 2e week-end,
aussi bon que le premier.
Heureusement, on part
toujours en lion, ce qui
nous motive pour le reste de
la semaine.»
Laurent Cournoyer estime que
l'achalandage au Festival
dans son ensemble est
sensiblement le même que
l'an dernier et il confirme
que la plus grande foule
pour un spectacle fut la
soirée avec Bobby Bazini.
Pas d'aide supplémentaire de
Québec
Le
comité organisateur du
Festival avait un certain
espoir d'obtenir de l'aide
financière supplémentaire du
gouvernement
du Québec avec la visite de
la ministre du Tourisme
Dominique Vien, au cours de
la dernière semaine, qui
finalement ...n'a rien
donné.
« Non, on nous dit toujours
le même discours; "on est à
revoir le programme". On
est déçu, c'est certain. On
espérait une quelconque
reconnaissance après 38 ans.
»
Animation
dans les rues du
centre-ville
Il faut dire
un grand bravo au Pub
O'Callaghan d'avoir mis un
peu d'animation dans les
rues du centre-ville en y
présentant des spectacles
extérieurs pratiquement à
tous les soirs. Des groupes
locaux, quelques-uns de
l'extérieur, mais au moins,
il y avait un bon public
très souvent. C'est
d'ailleurs le commentaire
qui nous a été donné
d'entendre régulièrement de
la part des festivaliers au
STM. Bien que le Carré
Royal était grouillant
d'activités, ceux qui
aimaient circuler "en
ville", disaient:
« Ya
pas grand-chose dans les
rues ! » Les
gens pouvaient toujours se
rabattre sur quelques
terrasses qui elles,
présentaient un p’tit
quelque chose, mais sans
plus.
« Nous, on n’a rien à y voir.
Faut se rappeler que sur la
rue Augusta, il n'y a plus
de Resto-Bar, sur Prince le
Loup Rouge n'est plus là, le
Marine Cabaret fait ses
spectacles à l'intérieur.
Nous, on encourage ces
activités (extérieures),
pourvu qu'elles n'entrent
pas en conflit d'horaire
avec le Festival. Pour
preuve, depuis 3 ans, on a
créé une petite scène au
coin Roi et Augusta pour
justement animer ce coin de
rue là qui est populaire.
Mais, il ne faut pas pointer
du doigt le Festival pour ça
! »,
répondait M. Cournoyer.
L'autre problème est la
bière et cela ne date pas
d'hier. Celle qui est
vendue sur la rue revient
dans les coffres du
Festival,
ce
qui est d'ailleurs une
source de revenue
essentielle pour sa survie. La
bière vendue par
les tenanciers doit être
prise à l'intérieur des
limites de sa "terrasse".
Sauf que bien souvent, le
Festivalier qui se promène,
lui, n'y prête pas
attention, et achète ce
qu'il voit en premier. Ce
qui n'aide en rien le
tenancier, qui paie pour
l'artiste ou le groupe qui
se produit sur une scène
extérieure.
Martin
Pelland et Laurent Cournoyer
Des départs
Sur la grande scène
Loto-Québec, avant la
présentation du spectacle
d'hier soir (samedi), le
président du Festival Denis
Gagné annonçait son départ
de l'organisation. Il était
en poste depuis novembre
2011 à titre de président,
mais au sein de la Gibelotte
depuis ...très longtemps.
Un autre membre de
l'organisation quitte
également ; il s'agit de
l'ancien conseiller de la
Ville
de Sorel-Tracy, Jacques
Tremblay, qui était
secrétaire du Festival. Lui
aussi, était bénévole pour
le Festival depuis des
lunes.
Quant à Laurent Cournoyer et
le directeur de la
programmation, Martin
Pelland, c'était leur
dernière année d'un contrat
de trois ans.
Le budget
L'une des questions des plus
difficiles pour le DG du
Festival
est
celle de l'équilibre
budgétaire au terme de ce
dernier.
« Avec toutes les coupures
qu'on a
subies,
et à la lumière des chiffres
que je peux voir jusqu'à
présent, on va se croiser
les doigts pour espérer
avoir un budget équilibré à
la fin de l'été. Ce sera
difficile. On a dû couper
partout, on a tarifé à
plusieurs endroits, en
cherchant tous les moyens
possibles de faire nos
frais, mais c'est un défi
épouvantable dans le
contexte ou
seulement
un festivalier sur huit
achète sa "carte d'accès". »
Mais, pour lui la formule du
succès est simple.
« Un financement public
adéquat des trois paliers
gouvernementaux (municipal,
provincial et fédéral), ou
bien les gens payent pour
accéder au site. »,
dit-il.
« Ça coûte
une fortune faire un
festival comme ça, mais il
n'y a qu'un festivalier sur
huit qui paie. On a fait
des progrès, mais c'est tenu
à bout de bras depuis trois
ans. Pour Martin Pelland et
moi, ce sera un moment de
réflexion à savoir si l'on
poursuit ! »,
laissait tomber Laurent
Cournoyer.
En conclusion
Malgré tout, M.Cournoyer est
content du déroulement des
derniers neuf jours.
« Le
journal La Presse est
venu
faire une entrevue avec les
Soeurs Boulay et a présenté
le Festival ;
la ministre du Tourisme est
venue nous visiter, même
chose pour un haut
fonctionnaire de
Patrimoine
Canada ;
il y a des dirigeants du
Festival Juste pour Rire
qui sont venus nous visiter
pour voir "c'est quoi ce
succès-là!". Et d'autres
qui nous ont
demandé
:
"Comment ça vous avez gagné
le meilleur Festival au
Québec l'an dernier ?",
ou encore;
"qu'est-ce qui fait que vous
réussissez à garder une
programmation comme la
vôtre?" Les
artistes et les médias
nationaux nous le disent;
"vous êtes dans une petite
ville et vous avez une
grosse programmation comme
celle-là?"»
« Le marathon de Montréal
attire 15 000 personnes pour
une population de 3 millions
d'habitants, nous,
avec notre course,
on en attire 2 000 pour une
population de 35 000
habitants. C'est malade
ça! Il y a beaucoup de gens
de l'extérieur qui viennent
et qui y participent. Mais,
malgré tout ça, c'est tenu à
bout de bras après 38 ans. »,
concluait Laurent Cournoyer.
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