Aide
sociale : L’exode des centres de
traitement des dépendances
Un règlement
dévastateur
Source : AQCID
Deux semaines
avant la mise en application des
modifications du règlement sur
l'aide aux personnes et aux
familles, c’est plus de 150
prestataires de l’aide sociale
aux prises avec des problèmes
d’alcool et de drogue qui ont
mis fin à leur thérapie
prématurément.
Dès le 1er mai, les prestataires
verront leur revenu d'aide
sociale passer de 747 $ à 200 $
par mois, une mesure
s’appliquant aux personnes
suivant une thérapie avec
hébergement. « Plusieurs
personnes ont besoin de faire la
coupure avec leur milieu pour
venir à bout de leur dépendance.
L’hébergement est donc une
nécessité » exprime monsieur
Vincent Marcoux, directeur
général de l’AQCID, qui a
travaillé 10 ans auprès de ces
personnes.
En plus des départs précipités,
91 personnes ont pris la
décision de ne pas débuter une
thérapie, malgré les démarches
amorcées. « Des effets négatifs
déjà connus du ministère »,
s’insurge monsieur Marcoux.
L’étude d’impact publiée par le
ministère de l’Emploi et de la
Solidarité sociale (MESS)
indique que « la mesure pourrait
avoir un effet sur la décision
d’effectuer ou non un séjour
dans un centre pour mettre fin à
un problème de toxicomanie ».
Des conséquences touchant
indirectement les employés des
centres de traitements,
puisqu’on dénombre jusqu’à
présent 44 mises à pied. «
Qu’est-‐ce que ce sera dans un
an? », questionne monsieur
Marcoux.
L’Association québécoise des
centres d’intervention en
dépendance (AQCID) s’indigne
contre la détermination du MESS
à aller de l’avant. Une décision
prise alors que le ministère de
la Santé et des Services sociaux
(MSSS) vient de terminer la
diffusion de sa campagne :
Personne ne choisit de devenir
itinérant. On peut choisir de ne
pas les ignorer. Le ministre de
la Solidarité sociale, Sam Hamad
et la ministre déléguée à la
Réadaptation, Lucie Charlebois,
ont pourtant décidé d’ignorer
les plus vulnérables.
De fausses solutions
Au MESS et au MSSS on dit avoir
apporté des changements aux
segments touchant les adultes
séjournent dans un centre
offrant des services en
toxicomanie. Pourtant, la
comparaison entre la version du
projet déposé en date du 28
janvier 2015 et celle adoptée le
7 avril 2015 permet de constater
qu’aucun ajustement n’a été
fait. De plus, on dit offrir une
aide aux organismes pour la
gestion de leurs finances. « Le
gouvernement omet de dire que
cette structure n’est pas encore
construite alors qu’une dizaine
de ressources se disent en
situation précaire. Pour avoir
du financement, les ressources
devront également démontrer de
façon convaincante le risque de
fermeture par un processus
prenant du temps, temps qui leur
est compté », conclut monsieur
Marcoux.
À propos de l’AQCID
L’Association québécoise des
centres d’intervention en
dépendance (AQCID) est une
association nationale regroupant
plus d’une centaine d’organismes
communautaires et privés œuvrant
en milieu d’aide et entraide,
prévention et traitement des
dépendances. L’AQCID est un
interlocuteur dans le réseau des
dépendances et un partenaire
dans la prestation de services
de qualité à la population.
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