Rencontre organisée par l’UPA
Richelieu-Yamaska
Les enjeux du monde agricole
vus par les candidats
Par Annie Bourque

Le candidat libéral Benoit
Théroux, Sylvie D’Amours,
députée de Mirabel et
porte-parole de
l’Agriculture de la CAQ,
Jean-Bernard Émond, candidat
de la Coalition Avenir
Québec, André Villeneuve
député de Berthier et
porte-parole de
l’Agriculture pour le PQ et
Sylvain Rochon, candidat du
Parti Québécois.
À l’intérieur de la salle du
Centre communautaire de
Saint-Robert, hier soir, les
agriculteurs de Richelieu
ont écouté attentivement les
propos des candidats des
trois principales formations
politiques qui se présentent
à l’élection partielle dans
Richelieu, le 9 mars.
Un tirage au sort
déterminait qui prenait la
parole en premier. À tour de
rôle, les candidats Benoit
Théroux (PLQ), Sylvain
Rochon (PQ) et Jean-Bernard
Émond (CAQ) ont exprimé leur
profond désir de défendre
les intérêts des
agriculteurs s’ils sont élus
le 9 mars prochain.
«Je ne suis pas un expert,
mais je connais vos réalités
qui surviennent au printemps
et à l’automne. Un de vos
défis, c’est la relève
agricole», a
affirmé le candidat libéral
Benoit Théroux.
Invité à témoigner, le
candidat de la CAQ,
Jean-Bernard Émond a
mentionné avoir eu trois ou
quatre rencontres avec les
gens du monde agricole.
«Je ne suis pas un grand
connaisseur, mais je peux
vous dire que je suis
capable de parler en votre
faveur. Je vais pouvoir vous
aider parce que je suis un
entrepreneur comme vous.»
M. Émond a ajouté :
«Je suis tanné d’entendre
parler de soutien aux
agriculteurs. Il faut
investir dans l'agriculture,
car vous générez une grande
part de l’activité
économique du comté. »
Pour sa part, le candidat du
Parti Québécois Sylvain
Rochon a pris la peine de
préciser son parcours. Après
une carrière dans les médias
(télé et radio à Sorel), il
est devenu l’attaché
politique des députés
Sylvain Simard et Élaine
Zakaïb.
Depuis le déclenchement de
l’élection partielle, M.
Rochon a rencontré huit
propriétaires de fermes
situées dans les quatre
coins du comté. À cette
occasion, il était
accompagné de l’ex-ministre
de l’Agriculture, des
pêcheries et de
l’alimentation, François
Gendron et du député de
Berthier, André Villeneuve.
«Je veux comprendre vos
enjeux et vos
préoccupations, car je ne
suis pas un expert en
agriculture», a
dit M. Rochon.
Inondations de la baie de
Lavallière
Durant la soirée, les
candidats ont parlé du
problème des inondations de
la baie de Lavallière qui
mettent en péril les terres
d’une quinzaine
d’agriculteurs, dont la
Ferme Paul de
Sainte-Anne-de-Sorel. Leurs
propriétaires étaient
présents dans la salle.
Le candidat de la CAQ
Jean-Bernard Émond souhaite
régler ce problème qui est
un véritable cas de
jurisprudence au Québec.
«La ferme, c’est 11
générations, cela fait
partie du patrimoine. »
De son côté, le candidat du
PQ Sylvain Rochon a
mentionné que ce cas relève
de l’humanitaire.
«Il est urgent de leur venir
en aide. Il est le temps de
hausser le ton et de se
battre pour dédommager les
agriculteurs.»
Le candidat libéral Benoit
Théroux s’est montré
cinglant à son égard.
«Tout ce que tu proposes, tu
aurais pu le faire avant.
Cela fait 15 ans que le
problème dure.»
M. Théroux a rappelé que le
ministre de l’Agriculture
s’occupe personnellement du
dossier, et ce, depuis le
mois de mai dernier. S’il
est élu le 9 mars, M. Théroux
veut régler rapidement ce
dossier qui implique aussi
les ministères de
l’Environnement et de la
Faune.
Le ton monte
Vers la fin du débat, le ton
a monté d’un cran en raison
d’une question posée par le
producteur agricole, Martin
Cournoyer.
«En période électorale, vous
nous trouvez toujours bons
et fins. Une fois la
campagne finie, va-t-on vous
voir dans le champ? »
Le candidat du PQ Sylvain
Rochon a été le premier à
réagir. Au passage, il a
défendu l’ancien député
Sylvain Simard qui était
présent pour les
agriculteurs.
«Je prends un engagement ce
soir d’aller passer une
journée complète, du matin
jusqu’au soir avec l’un
d’entre vous»,
a-t-il dit.
Son adversaire Benoit
Théroux a répliqué:
«Vous utilisez la technique
Louis Plamondon en
promettant de passer une
journée avec les
agriculteurs. Moi, j’ai
passé mon adolescence à
ramasser des bottes de foin,
je sais comment ça marche. »
Piqué au vif, M. Rochon a
répliqué avec fermeté :
«Vous faites preuve de
mépris à l’égard de M.
Plamondon qui est un modèle
député, près des gens, qui
prend à cœur ses dossiers.»
Le dossier de la
Ferme Paul à
l’Assemblée
nationale
Le 24 février
dernier, le député
de Berthier et
responsable de
l’Agriculture, des
pêcheries et de
l’alimentation pour
le Parti Québécois,
André Villeneuve est
intervenu à
l’Assemblée
nationale au sujet
de la Ferme Paul de
Sainte-Anne-de-Sorel
qui est menacée de
faillite en raison
des inondations
récurrentes.
« C’est une ferme
de 11 générations
qui est en danger de
disparaître. La
famille Paul a
besoin d’aide et le
ministre de
l’Agriculture leur a
promis qu’il
n’allait pas les
laisser tomber. On
parle d’un
patrimoine agricole
deux fois
centenaire. Malgré
les promesses du
ministre, rien n’est
réglé. Quels gestes
va-t-il poser,
aujourd’hui, pour
sauver la ferme de
la famille Paul? » |