Cohabitation
difficile à Sainte-Anne-de-Sorel
Par
Stéphane Martin

Tous les éléments
étaient réunis lundi soir
dernier pour connaître une
séance de conseil mouvementée à
Sainte-Anne-de-Sorel. D’une
part, des citoyens exaspérés par
le bruit et le manque de civisme
de certains quadistes et
motoneigistes et de l’autre, des
ardents défenseurs de ces
loisirs. Au cœur de ce litige,
le dépôt d’une pétition
demandant à la municipalité de
retirer le droit de passage
accordé sur la rue Avelin-Péloquin.
(Voir texte L’hiver est devenu
un enfer)
La circulation de
motoneige était tolérée depuis
quelques années afin de
permettre aux motoneigistes de
quitter le sentier national et
de rejoindre le traversier.
Cette entente prenant fin cette
année, le conseil municipal a
pris acte du dépôt de la
pétition et prendra les
prochains mois pour réfléchir et
tenter de trouver une solution.
« Il
n’y a pas de décision de prise
ce soir, on n’improvisera pas
dans ce dossier. Chose certaine,
la quiétude des citoyens est
pour moi une priorité. On est
conscients de la problématique.
Le message est compris »,
d’affirmer le maire Michel
Péloquin.
Dans la salle,
certains citoyens attendaient
impatiemment la période de
questions pour pouvoir prendre
la parole. C’est le cas de
Marcel Bibeau :
« Sur
Avelin-Péloquin c’est invivable
! Ça roule à gauche, ça roule à
droite. Tu as deux chums
ensemble, un qui roule d’un
bord, l’autre de l’autre, et les
autos circulent au milieu. Je
paye des taxes, je demeure dans
un quartier résidentiel et je
veux avoir la paix » !
Le patrouilleur
du Club des neiges de
Sorel-Tracy, Henry Caissy
souligne les efforts déployés
par son organisation au cours
des dernières années. Plusieurs
pancartes suggèrent aux membres
de réduire la vitesse à 10 km/h.
Cependant, puisqu’il s’agit
d’une suggestion, la Sûreté du
Québec ne peut appliquer cette
réglementation puisque le Code
de la route impose une limite de
30 km.
« On a fait notre part pour
sécuriser le secteur. C’est
certain qu’il y a tout le temps
des têtes folles qui ne
comprendront jamais. Il ne faut
pas déplacer le problème
ailleurs. J’aimerais travailler
à une solution pour régler le
tout. On veut obliger les
membres à ralentir avant
d’arriver dans la rue. On veut
réduire la vitesse de nos gars.
Autant en skidoo ou en VTT.
C’est un des seuls endroits au
Québec pour traverser le fleuve»,
fait remarquer Monsieur Caissy.
Puis le citoyen
Yves Mandeville soulève une
autre problématique; la
circulation des véhicules sur la
glace à toute heure du jour ou
de la nuit. Rappelons que les
nombreuses plaintes logées à la
municipalité de
Sainte-Anne-de-Sorel auront mené
les élus à fermer l’accès des
rampes de mises à l’eau situées
au bureau municipal pendant la
période hivernale. Certaines
personnes se servaient de
l’endroit pour y tenir des
rassemblements au détriment de
la sécurité de tous et du
respect du voisinage. (Voir
article
Aux grands maux les grands
remèdes)
« Le
village de cabanes est rendu
chez nous ! Tous les problèmes
de feux sur la glace, de
circulation de VTT, motoneiges
et véhicules automobiles à 2-3h
du matin, de course sur la glace
c’est nous qui vivons avec
maintenant », de
témoigner Monsieur Mandeville
qui réside le long du Chenal du
Moine.
La situation est
devenue à un tel point
problématique que le conseiller
Patrick Lamothe en fait un
dossier personnel :
« Je
demeure sur le bord de l’eau et
je n’ai jamais vu ça comme cette
année. Je suis en train de
monter un dossier détaillé à la
SQ. J’ai filmé des gens qui
passent à des vitesses
épouvantables, c’est en train de
devenir un village sur la glace.
Il y a des barils en métal pour
faire des feux, des
amoncellements de pneus et de
bois. On sait qu’au printemps,
tout cela va se retrouver au
fond de l’eau. Je suis à même de
constater tout cela ».
À cet effet, le
maire demande la collaboration
de ces citoyens :
« Il
faut déposer des plaintes à la
Sûreté du Québec à chaque
occasion, à tous les jours s’il
le faut ! C’est la seule façon
de débloquer des effectifs pour
lutter contre un problème. En
appelant au poste, c’est
enregistré et ça fait partie des
statistiques. On pensait que les
gens seraient plus sérieux, mais
on se rend compte depuis un an
que ça dégénère et qu’il va
falloir serrer la vis encore
plus. C’est dommage, car il y a
de bonnes personnes qui vont
payer pour ça », de
conclure Michel Péloquin.
|