Des chiens
rapporteurs contre le gaspillage
Par
Stéphane Martin
Si la chasse aux
canards comporte un aspect
négatif, c’est bien celui de la
perte de gibier. En dépit
de l’activité économique
générée, du plaisir des
sportifs, du bon temps passé en
nature, cette réalité subsiste
et aucun chasseur n’aime perdre
une bête abattue. C’est à
ce moment que peuvent entrer en
scène les chiens rapporteurs.
Luc Arnold est un
chasseur de longue date, un
passionné comme il le dit
lui-même. Depuis plusieurs
années, il sillonne les marais
en compagnie de ses deux fidèles
compagnons, Gaïa et Maxus. Il
est dorénavant inconcevable pour
Monsieur Arnold de procéder
autrement.
« Moi aussi j’ai chassé pas
de chien, j’en ai perdu des
oiseaux. Il est arrivé des fois
où il fallait abattre 20 ou 25
oiseaux pour retrouver les 12
auxquels on a le droit. Un
moment donner, tu te dis que ça
n’a pas de bon sens. Il faut
trouver un moyen de préserver le
cheptel ».
C’est en faisant
des lectures spécialisées que
cet autodidacte a appris à
dresser ses chiens et à les
entraîner à rapporter le gibier.
Luc Arnold maîtrise tellement
bien son art que lui et ses
animaux ont fait l’objet d’un
reportage dans l’émission Ma
caravane au Québec diffusée sur
les ondes de TV5. Dans les
dernières semaines, la chaîne
Historia est également venue
faire un tournage pour une
émission qui devrait être
diffusée sous peu.
Le chien noir
c'est GaÏa et le blond c'est
Maxus
Un travail de
sensibilisation
Aujourd’hui, Luc
Arnold met beaucoup d’énergie
pour sensibiliser les chasseurs
aux chiens rapporteurs dans un
but de préservation de l’espèce.
Si dans certains endroits aux
États-Unis cette pratique est
une obligation afin de pouvoir
chasser, au Québec il reste
encore beaucoup de travail à
faire.
« Pourtant les statistiques le
prouvent, c’est un peu plus de
70% d’oiseaux perdus pour un
chasseur sans chien. Avec un
rapporteur, nous sommes moins
longtemps dans le marais et nous
dérangeons le moins possible la
nature. Aussitôt qu’une bête est
abattue, le chien nous la
rapporte. Sans chien, les
chasseurs abandonnent beaucoup
de bêtes parce qu’elles sont
inaccessibles, ou simplement
parce qu’ils ne les retrouvent
pas ».
Monsieur Arnold
souhaite maintenant obtenir
l’écoute des autorités
gouvernementales afin de les
sensibiliser au sujet. Il compte
d’ailleurs sur l’appuie de
quelques organismes phare dans
le milieu, dont Canards
illimités.
« Ce que je souhaite, c’est
que le gouvernement légifère le
chien rapporteur pour aller à la
chasse aux canards. Si tu entres
dans un marais, obligatoirement
tu dois avoir un chien pour
récupérer les oiseaux. En 2015,
on est rendu là ! Je suis en
train de démontrer que le chien
rapporteur est efficace à la
conservation. Je vais mettre mes
démarches entre les mains de la
Fédération des chasseurs et
pêcheurs et on va voir comment
le dossier va évoluer. Canards
illimités est au courant et
reconnaissent le chien comme
élément de conservation. Ils me
donnent un coup de main
là-dedans, pour monter au niveau
politique ».
Nous continuerons
de suivre ce dossier de près.
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