Manifestation
pacifique « Je sauve mon Cégep »
Par
Annie Bourque
Brandissant une banderole jaune
portant l’inscription «Je
sauve mon Cégep», plus de
130 personnes ont manifesté
paisiblement à l’heure du midi
aujourd’hui devant le collège
sorelois.
«Je
manifeste contre l’austérité et
les coupures du gouvernement en
éducation», a
expliqué Charles St-Laurent, un
étudiant en Techniques
d’éducation spécialisée.
À ses côtés, sa collègue Claude
Duval dénonce les hausses des
frais d’inscription.
«Quand
j’ai commencé à étudier il y a
trois ans, l’inscription coûtait
160 $. Aujourd’hui, le prix est
de 220$.»
Les étudiants qui conduisent
leur propre véhicule doivent
débourser 40 % de plus en frais
de stationnement. Le coût est
passé pour certains d’entre eux
de 85 $ à 122 $ pour une
session.
Les coupures se traduisent aussi
par une diminution du budget des
activités socio-culturelles des
différents départements. À cela
s’ajoute, des compressions lors
des journées d’accueil.
«On n’a
pas de budget pour aller faire
des sorties à l’extérieur ou
pour mieux connaître les autres
étudiants», ajoute
l’étudiante.
Une chaîne humaine s’est
formée devant le Cégep de
Sorel-Tracy séparée par des
étudiants qui portaient cette
pancarte : «Je sauve mon cégep.
» Crédit : Annie Bourque
Mouvement citoyen
L’organisatrice de la
manifestation, Myriam Beauchesne-Lachapelle
précise que la manifestation est
d’abord un mouvement distinct du
syndicat et davantage une
initiative de citoyenne.
D’ailleurs, le maire de
Sorel-Tracy Serge Péloquin était
présent de même que la candidate
du Parti Vert, Corina Bastiani
et le comédien JICI Lauzon
candidat dans la circonscription
voisine, Pierre-Boucher-Les
Patriotes-Verchères.
«Je
sauve mon cégep est un mouvement
distinct dans le but de protéger
l’école publique. Il devient
nécessaire que l’éducation
devienne une priorité nationale»,
explique Myriam Beauchesne-Lachapelle,
d’un ton convaincu.
«Le
gouvernement doit prendre
conscience de l’importance des
Cégeps en région qui est
comparable à un cœur qui bat en
région autant sur le plan
économique que culturel»,
illustre-t-elle en faisant
référence aux nombreux débats,
conférences qui ont lieu sur
place.
Un peu partout à travers le
Québec, un mouvement similaire
existe pour dénoncer les
compressions dans le monde de
l’éducation. Crédit : Annie
Bourque
D’importantes coupures
En juin, le Cégep de Sorel-Tracy
a annoncé des coupures de
l’ordre de plus de 576 359 $ sur
un budget de plus de 16, 1 M$.
Ces compressions de dépenses
devraient même engranger un
déficit de plus de 104 000 $.
«Présentement, on gratte les
fonds de tiroirs. Contrairement
à d’autres endroits, on a réussi
à ne pas couper dans les heures
d’ouverture de la bibliothèque»,
ajoute Myriam Beauchesne-Lachapelle.
De son côté, Anne Turcotte, du
syndicat du personnel de soutien
dit qu’en bout de ligne, les
étudiants sont pénalisés.
«En
éducation spécialisée, on a 155
étudiants pour deux
techniciennes dont une travaille
à temps partiel. Quand l’un
d’entre eux veut les rencontrer,
il y a souvent un problème de
disponibilité.»
Myriam Beauchesne-Lachapelle
ajoute pour sa part :
«Ici,
au Cégep de Sorel-Tracy, On est
des chefs de file en terme
d’encadrement, de milieu de vie.
On travaille par exemple avec
l’UQAM dans un projet de
recherche afin d’aider les
étudiants qui vivent d’anxiété
et de dépression.»
«On
offre ici une éducation de
qualité et si on veut la
maintenir, il faut attirer un
financement stable et cesser les
compressions.»
La directrice-générale du Cégep
de Sorel-Tracy, Fabienne
Desroches n’était pas présente à
la manifestation.
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