Grâce à la
prévention et la médecine du
travail
Des médecins
qui ont sauvé la vie de milliers
de travailleurs
Par
Annie Bourque
Jean-Marc
Ringuette, président du C.A. du
C.R.A.R.Y. (Centre de recherches
appliquées Richelieu Yamaska),
Jocelyn Cayer, président de la
Fondation Hôtel-Dieu de Sorel,
le Dr Édouard Bastarache, le
pionnier et fondateur du CRARY
(avec son frère défunt René) et
Louise Potvin,
présidente-directrice générale
du CISSS de la Montérégie-Est.
Mercredi soir, les journalistes
de la presse locale ont assisté
à un événement rare et
exceptionnel. Un don de 900 000
$ a été offert à la Fondation de
l’Hôtel-Dieu de Sorel en raison
de la dissolution d’un organisme
durant 44 ans dans notre région.
*Voir autre texte.
Avant d’offrir le don, les
journalistes ont appris
l’existence du Centre de
recherches appliquées Richelieu-Yamaska
(C.R.A.R.Y) qui a commencé ses
activités en 1972 à Sorel. Le
but? Répondre aux besoins des
travailleurs d’une région en
plein développement industriel.
À l’époque, les usines dans la
région étaient fort nombreuses.
Du mieux qu’ils le peuvent, des
médecins, de véritables
pionniers, tentent de prévenir
et de traiter les maladies des
travailleurs sorelois.
Ces médecins sont les frères
René (aujourd’hui décédé) et
Édouard Bastarache qui se
rendaient dans les industries
pour examiner les ouvriers. Au
préalable, ceux-ci devaient tout
de même répondre à un long
questionnaire de 250 questions!
«Sur
place, on constatait parfois un
problème de surdité ou aux
poumons et les travailleurs ne
le savaient même pas»,
raconte Jean-Marc Ringuette,
président du conseil
d’administration du C.R.A.R.Y.
«Juste
le fait qu’ils soient examinés
par un médecin, on a dû ainsi
sauver des centaines de vies»,
ajoute M. Ringuette, en
souriant.
Durant la conférence de presse,
plusieurs dont Jocelyn Cayer,
président de la Fondation de
l’Hôtel-Dieu ont vanté le
travail et la constante
disponibilité des docteurs
Bastarache, joignables même
durant la nuit.
Des sourires heureux qui
montrent l’importance de ce don
rare et exceptionnel effectué à
la Fondation de l’hôpital
sorelois. De gauche à droite, le
président de la Fondation Hôtel
Dieu de Sorel, Jocelyn Cayer,
Jean-Marc Ringuette, président
du C.A. du Crary et Louise
Potvin, présidente-directrice
générale du CISSS de la
Montérégie-est.
À leur rencontre
À 73 ans, le Dr Édouard
Bastarache s’exprime avec verve
et authenticité. Il a raconté
comment il aimait se rendre à
«la shop» afin d’y rencontrer
les employés.
«De
nombreux gars de la Marine ont
sans doute vécu une dizaine
d’années de plus en raison de la
médecine préventive qui était
alors pratiquée dans les
industries»,
relate-t-il.
Aujourd’hui, le gouvernement a
adopté des lois afin de protéger
les travailleurs dans les
secteurs industriels considérés
plus risqués et dangereux.
«Des
équipes vont sur place pour
faire le dépistage et évaluer
les risques en santé et
sécurité», explique
de son côté Louise Potvin, la
présidente-directrice générale
du CISSS de la Montérégie-Est.
Mercredi, en fin de journée, les
invités présents ont appris la
fin des opérations du C.R.A.R.Y.
Toutefois, l’organisme lègue un
don exceptionnel de 900 000 $ à
la Fondation Hôtel-Dieu de
Sorel.
Après 44 ans d’existence, la
mission se termine, mais le
centre reste en opération. Les
cardiologues présents continuent
de maintenir leurs activités à
la clinique.
Va-t-on poursuivre l’œuvre de
ces pionniers alors qu’il y a
des besoins dans nos entreprises
? Un simple examen pourrait par
exemple dépister le diabète ou
prévenir une dépression chez bon
nombre de travailleurs de la
région qui n’ont pas accès à un
médecin de famille.
La directrice de la Fondation de
l’Hôtel-Dieu Nathalie
Saint-Germain et son équipe
veulent prendre le temps
d’examiner les projets et
propositions.
«Chose
certaine, cet argent servira aux
gens de la région et cela n’ira
pas à organisme pour non-voyants
à Montréal», a
soutenu le Dr Bastarache.
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