Chasse aux
canards 2015
Deux douzaines
de carcasses à la dérive
Par Stéphane
Martin
Peut-être
allez-vous me qualifier de «
p’tit gars » de la ville suite à
la lecture de ce billet ?
Je prends entièrement le risque
puisque vous auriez raison.
La seule chasse que j’ai
pratiquée dans ma vie est celle
au petit gibier, la perdrix plus
précisément. Les gens qui
m’y ont initié m’ont inculqué
quelques pratiques que je
qualifierais de saines, dont
celle de jeter mes carcasses aux
poubelles.
Vous comprendrez
mon étonnement lorsque je suis
arrivé sur cette scène lors
d’une balade en bateau par un
beau dimanche après-midi dans le
secteur de la Grande île. Deux
douzaines de carcasses de
canards morts à la dérive. Les
chasseurs, en présumant qu’il ne
s’agit pas de braconniers,
avaient pris la poitrine de ces
bêtes et ont abandonné les
détritus sur place. Pour un «
p’tit gars » de la ville qui
aime prendre de belles photos de
la nature, j’avoue que ces
clichés se sont avérés
décevants.
Opinions
mitigées
J’ai posé
quelques questions pour tenter
de comprendre si cette façon de
faire est courante. Quelques
chasseurs n’étaient pas surpris,
sans me dire qu’ils le faisaient
eux-mêmes. Certains m’ont
mentionné que ça ferait un bon «
snack » pour certaines espèces
de poissons comme le brochet.
« Ma
famille et beaucoup de mes
concitoyens ont chassé le canard
depuis tous les temps. Je n'ai
jamais vu un tel décor. Il est
possible que maintenant certains
chasseurs utilisent cette
technique de prélever seulement
les poitrines. Cependant, ce
n'est certainement pas une
pratique acceptable que de jeter
ces carcasses dans le fleuve,
surtout aujourd'hui »,
commente le maire de
Sainte-Anne-de-Sorel, Michel
Péloquin.
La présidente de
l’Association des chasseurs et
des pêcheurs de
Sainte-Anne-de-Sorel, Carole
Descheneaux, parle d’une
pratique courante sans pour
autant l’approuver.
«
Malheureusement, ça arrive
souvent. Je peux juste dire que
ce n’est pas une très bonne vue
quand tu te promènes le
lendemain de l’ouverture de voir
toutes ses carcasses vides. Ça
fait barbare un peu.
Heureusement, ce n’est pas tous
les chasseurs qui font comme ça.
Je suggère peut-être de mettre
les carcasses hors de vue dans
le bois pour les prédateurs,
c’est moins visible que sur
l’eau »,
conclut-elle.
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