mercredi 06 avril 2016
Une séance
publique aux allures de plénière
Par
Stéphane Martin
Les observateurs
de la séance du conseil
municipal de Sorel-Tracy du 4
avril se sont couchés un peu
plus tard qu’à l’habitude. Le
sujet de l’organisation d’une
fête estivale au centre-ville
aura créé beaucoup de vagues et
donné le droit à des discussions
publiques, qui se passent
habituellement en vase clôt. Sur
le sujet, plusieurs questions
ont émané de l’assistance et le
conseiller Patrick Péloquin y
est allé d’un long exposé qui
lui aura valu des accusations de
« se donner en spectacle »,
de la part du conseiller Alain
Maher.
Dans son analyse
sur les événements des dernières
semaines, Monsieur Péloquin
parle de problèmes de
communication.
« Il
faut éviter de parler par
communiqués de presse. Je pense
que tout le monde a tiré une
leçon de ça. C’est mieux de se
parler ensemble et faire preuve
de leadership ».
Le conseiller
soulève également un point qui
le rend mal à l’aise dans son
travail lorsqu’il se retrouve
assis entre deux chaises.
« En étant conseiller
municipal dans la structure
actuelle de la ville, on est
mandaté pour siéger sur des CA
de différents organismes. Et là,
on arrive avec un problème
d’éthique. … Parce que quand on
est administrateur d’un CA, on a
un devoir de loyauté envers ce
conseil. Et quand on est
conseiller municipal où l’on
doit gérer des subventions à ces
organismes, on se retrouve assis
entre deux chaises. … À mon
avis, on se retrouve dans une
situation de conflit d’intérêt
majeure. Comment peut-on être
membre d’un CA d’organisme qui
demande des subventions à la
Ville ? Comment peut-on voter
là-dessus et voter à la ville
pour savoir si oui ou non on
donne ? On se retrouve dans une
situation absolument impossible,
il faut absolument enlever ça.
Il faut qu’il y ait des
conseillers qui soient
observateurs seulement là où il
y a des fonds importants
d’engagés ».
À cet effet, la
loi du ministère des Affaires
municipales n’interdit pas à un
conseiller municipal de siéger
sur un conseil d’administration
d’un organisme de la ville, mais
la notion du conflit d’intérêt
refait surface.
En plus
d'assister aux assemblées du
conseil et d'y faire valoir les
intérêts de leur communauté, les
conseillères ou conseillers
peuvent éclairer le conseil sur
des sujets particuliers. Ils
peuvent en effet être nommés à
des commissions ou à des comités
ou encore se voir attribuer des
dossiers qu'ils devront
approfondir afin de soutenir le
conseil dans ses décisions.
Les conseillères et les
conseillers ont l'obligation de
voter à chaque proposition
débattue lors des assemblées du
conseil, sauf s'ils sont en
situation de conflit d'intérêt.
- GUIDE D’ACCUEIL ET DE
RÉFÉRENCE POUR LES ÉLUS
MUNICIPAUX du Ministère des
Affaires municipales et de
l’Occupation du territoire.
La séance
houleuse s’est conclue avec un
discours
du maire :
« Peut-être que ce soir
c’était nécessaire dans toute la
pression qu’il y avait autour de
toute cette situation là. Mais
il y a une chose qu’il ne faut
jamais oublier, on parle de 300
000$ (en référence à la dette
engendrée par l’ancienne
organisation du Festival de la
gibelotte), on parle d’argent
public. Quand, des fois, on
vient ici au micro et qu’on nous
blâme pour une gestion de 1 000$
ou 2 000$… on parle de 303 000$.
Je pense qu’il faut continuer
d’être responsable et continuer
de trouver les bonnes façons de
développer, mais de façon
responsable. Quand les gens nous
ont élus, ils nous ont confié le
bien public, il faut le faire
correctement et en parfaite
compréhension », de
conclure le maire Serge Péloquin.
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