mercredi 06 avril 2016
Journée
nationale du travail invisible
À l’occasion de
la Journée nationale du travail
invisible, le Regroupement des
assistés sociaux du
Bas-Richelieu a fait la
distribution de cartes postales
présentant le témoignage d’une
proche aidante afin de
sensibiliser la population aux
pénalités liées à l'entraide
chez les personnes assistées
sociales.
Si le temps
consacré au travail invisible et
non rémunéré touche encore
davantage les femmes, il n'est
pas rare que celui des personnes
assistées sociales soit
accompagné, non pas d’une prime,
mais de pénalités financières.
Le règlement d'aide sociale est
écrit de sorte que dans
plusieurs situations, les gestes
d'entraides à eux seuls peuvent
être suivis de dettes lourdement
salées pour les prestataires
d'aide sociale.
C’est actuellement le cas d’une
personne qui a contacté le
regroupement national, le Front
commun des personnes assistées
sociales du Québec (FCPASQ).
«Encore
dernièrement, une personne
n'étant pas sur l'aide sociale a
témoigné à notre regroupement
national que depuis quelques
années suite à une prescription
de son médecin, il devait avoir
le soutien sans interruption
d'un proche aidant pour lui
prodiguer certains soins et
assurer une surveillance de son
état. Cela nécessite évidemment
qu'ils cohabitent ensemble.
L'aidante, sur l'aide sociale,
s'est fait accuser d'être en
couple avec la personne qu'elle
aide. On parle d'une dette de
près de 40 000$ pour avoir aidé
une personne gravement malade.
Ce genre de situation, qui peut
sembler marginale, arrive
malheureusement trop souvent,
c’est complètement aberrant»
s'indigne Geneviève
Latour du R.A.S. du
Bas-Richelieu.
Il semble que les soins
nécessitant un soutien soutenu
de la part de cette femme et la
cohabitation ont donc servi de
prétexte à l’aide sociale pour
déclarer ces personnes en
couple. Puisqu’ une personne
proche aidante ou des
colocataires sont susceptibles
de recevoir un avis de décision
de l’aide sociale leur annonçant
que leur prestation sera
amputée, voire annulée, en
raison d’une situation de vie
maritale. En encourageant ces
personnes en situation de
pauvreté à rester seules,
« cette
injustice les prive d’une aide
mutuelle qui pourrait améliorer
leur qualité de vie »,
souligne Stéphane Bouchard.
La campagne de sensibilisation
est organisée par le
Regroupement des assistés
sociaux du Bas-Richelieu, un
groupe membre du FCPASQ qui
revendique que chaque personne
exclue du marché du travail
reçoive son propre chèque d’aide
sociale afin de garantir
l’autonomie économique, le droit
d’aimer et le respect de la vie
privée de chacun et de chacune.
Cela commence par offrir des
conditions économiques
suffisantes permettant
réellement à ces personnes de
s’en sortir.
Geneviève
Latour |